Barack Obama
a appelé à une réunion du G7 pour évoquer le cas de l’Ukraine dès la semaine prochaine.
Vladimir Poutine, visiblement peu affecté par les menaces des occidentaux, a tenu sa promesse. Le dirigeant russe a signé ce mardi un accord sur le rattachement de la Crimée à la Russie avec les nouveaux dirigeants pro-russes de la péninsule.
Un accord officialisé immédiatement après s’être exprimé devant le parlement russe.
En Ukraine, le parti de Vitali Klitschko a, lui, immédiatement réclamé la rupture des relations diplomatiques avec la Russie. Du côté de la communauté internationale, les réactions n’ont pas tardé. L’europe et les Etats-Unis ont immédiatement appelé à une réunion du G7 et condamné le rattachement de la Crimée par la voix du vice-président, Joe Biden. François Hollande a aussi condamné le rattachement de la Crimée à la Russie, que la France ne «reconnaît» pas. Laurent Fabius a déjà prévenu que la France pourrait suspendre les ventes de Frégates Mistral à la Russie suscitant la colère de Moscou.
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15h51. Vladimir Poutine, en direct à la télévision russe annonce le rattachement de la Crimée à la Russie devant une foule compacte qui s’est réunie au pied du Kremlin, des drapeaux russes flottent au vent.

Large rally in Moscow celebrating Crimea’s decision to join Russia. Live: http://t.co/1VO7LRpxB7 pic.twitter.com/FmHFr9dkUj
15h42. A Sébastopol les troupes ukrainiennes encerclées ne rendent pas les armes. Le Major Gumenyuk ici témoigne : « je ne prends mes ordres que de Kiev. Je en vais nulle part» déclare-t-il.

Ukrainian major Gumenyuk on besieged base nr Sevastopol. ‘I take my orders from Kiev. I’m not going anywhere’ pic.twitter.com/F74L9ziMJc
15h32. Le président par intérim ukrainien, Alexandre Tourtchinov, confirme à son tour que l’Ukraine ne reconnaîtra jamais «l’annexion de la Crimée».
15h11. François Hollande «condamne» la décision de Vladimir Poutine de signer le traité intégrant la Crimée à la Russie. Il souligne que la France ne reconnaît «ni le référendum illégal», qui s’est tenu dans «cette région d’Ukraine», ni son rattachement à la Russie, selon l’Elysée. «Le prochain Conseil européen, les 20 et 21 mars, doit fournir l’occasion d’une réponse européenne forte et coordonnée à la nouvelle étape qui vient d’être franchie», poursuit le chef de l’État français dans un communiqué.
15h05. Barack Obama invite les dirigeants du G7 et de l’Union européenne à se réunir la semaine prochaine à La Haye, en marge du Sommet sur la sécurité nucléaire, pour débattre de la situation en Ukraine, annonce la Maison Blanche. «Cette réunion sera centrée sur la situation en Ukraine et les prochaines décisions que le G7 pourrait prendre pour répondre à l’évolution de la situation et soutenir l’Ukraine», indique la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), rappelant que les dirigeants du G7 ont suspendu leur participation au G8 initialement prévu à Sotchi, en Russie.
14h50. La Russie a fait le choix «de l’isolement», pour la diplomatie britannique. L’Occident doit reconsidérer ses relations avec Moscou qui a fait «le choix de l’isolement», déclare le chef de la diplomatie britannique William Hague, en envisageant un G8 «sans la Russie» et en annonçant la suspension de toute coopération militaire bilatérale. «Il était regrettable d’entendre aujourd’hui que le président Poutine a fait le choix de l’isolement», déclare William Hague devant la Chambre des Communes à Londres, avant d’annoncer certaines sanctions supplémentaires contre Moscou. «Nous avons suspendu toute coopération militaire» avec la Russie, détaille-t-il, précisant que cette mesure s’appliquait notamment aux licences d’exportations, à «la mise au point d’accord de coopération militaire technique», à un exercice naval prévu cette année conjointement avec la France et les Etats-Unis, et aux visites croisées de hauts responsables militaires.
14h39. L’Ukraine ne reconnaîtra jamais le rattachement de la Crimée à la Russie.
«L’Ukraine ne reconnaîtra jamais le rattachement de la Crimée à la Russie», déclare le porte-parole de la diplomatie de Kiev, Evgueni Perebyïnis, cité par l’agence Interfax. «Nous ne reconnaissons et ne reconnaîtrons jamais la soi-disant indépendance et le soi-disant accord sur le rattachement de la Crimée à la Russie», affirme Evgueni Perebyïnis, ajoutant que l’accord signé à Moscou n’avait «rien à voir avec la démocratie, le droit et le bon sens».
14h30. Sébastopol célèbre le rattachement de la Crimée à la Russie.
Sevastopol celebrates as #Crimea joins Russia. http://t.co/srVvMJzUzZ
«La France commence à trahir la confiance qu’on place en elle comme fournisseur fiable», a dénoncé le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, en réponse aux menaces de Laurent Fabius de ce lundi.
Hier, le chef de la diplomatie française avait en effet déclaré, après la polémique du référendum sur la Crimée : «Si Poutine continue ce qu’il fait, nous pouvons envisager d’annuler les ventes» de navires Mistral à la Russie, avait-il lancé, tout en soulignant que les autres pays européens devraient aussi prendre des sanctions.

Une sanction contre la Russie
En 2011, la France a signé avec Moscou la vente de deux navires de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, pour plus d’un milliard d’euros.

Mais ce lundi, Laurent Fabius a haussé le ton après la décision sans précédent de la Crimée de se jeter dans les bras de la Russie. « Ça fait partie du troisième niveau des sanctions. Pour l’instant nous sommes au deuxième niveau », a précisé le ministre, qui a annulé sa visite prévue ce mardi à Moscou avec le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, jugeant «inopportun» de s’y rendre «le jour où M. Poutine allait «vraisemblablement annoncer l’annexion de la Crimée».
#Ukraine #Crimée Si Poutine poursuit son action, nous passerons au niveau 3 des sanctions
#Ukraine #Crimée Ce referendum n’a aucune valeur, il est contraire à la constitution ukrainienne et au droit international
— Laurent Fabius (@LaurentFabius) 17 Mars 2014
De telles sanctions sont inédites dans l’histoire des relations UE-Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991.
#Ukraine #Crimée C’est la crise la plus grave depuis la fin de la guerre froide, il faut garder son calme
— Laurent Fabius (@LaurentFabius) 18 Mars 2014
Bruno Le Maire (UMP), ancien ministre des Affaires européennes, demande même à Laurent Fabius d’aller plus loin, l’enjoignant à suspendre la livraison des deux frégates commandées par Moscou à Paris et jugeant qu’il ne fallait pas inviter Vladimir Poutine en France le 6 juin. «C’est la seule manière de montrer que réellement, nous sommes déterminés», a-t-il ajouté.
Les menaces de Dmitry Rogozin
Dans un communiqué, relayé sur son compte Twitter, Dmitry Rogozin a répliqué, qualifiant de«surprenantes les déclarations du ministre des Affaires étrangères français étaient surprenantes». «Toutes ces vagues politiques autour du référendum de Crimée vont bientôt s’arrêter, et nos pays vont continuer à travailler ensemble»», a-t-il ajouté, avant d’ironiser : «Peut-être que notre n’est pas au courant du nombre d’emplois qui ont été créés par notre partenariat. Je demande donc à mes confrères européens de ne pas exacerber la situation».
Yesterday’s statements on TV French Minister of Foreign Affairs Fabius @LaurentFabius made on Russian-French (cont) http://t.co/MlD1mRiLbF
Le dilemme de l’emploi
Le ministre des Affaires étrangères est bien au courant du sacrifice sur l’emploi qu’induirait une telle décision. D’ailleurs, il a tenu à expliquer cette décision et à rassurer sur son compte Twitter ce mardi.
#Ukraine #Crimée D’un côté nous ne pouvons pas envisager de livrer des armements à la #Russie, de l’autre il y a la réalité de l’emploi
#Ukraine #Crimée Nous voulons tout faire pour ne pas avoir à suspendre la livraison des trois porte-hélicoptères de Saint-Nazaire
— Laurent Fabius (@LaurentFabius) 18 Mars 2014
Ces déclarations n’ont pourtant pas rassuré les salariés STX France. «Si tout ça se confirme il ne faut pas que ce soit les salariés qui soient la variable d’ajustement, les salariés ne sont pas responsables», a réagi Joël Cadoret (CGT).« On se retourne vers l’État. C’est à lui de prendre ses dispositions pour que ces commandes ne restent pas sur les bras de l’entreprise et que les salariés ne subissent pas les décisions du gouvernement», renchérit Jean-Marc Perez (FO) : «Il ne doit y avoir en aucun cas des conséquences sur l’emploi des salariés».
Cette déclaration a aussi agacé le vice-président du Front national Florian Philippot : «Ce n’est plus un ministre des Affaires étrangères que nous avons, mais un saboteur en chef de l’industrie française et de ses milliers d’emplois», avant de poursuivre : «Ce faisant, il commet une faute très grave qui porte directement atteinte aux intérêts fondamentaux de notre pays».
Possible annulation de la vente de navires militaires à la Russie : Fabius nuit gravement à la France http://t.co/UpCESqyfF7
— MarinePrésidente2017 (@ElyseeMarine) 18 Mars 2014
D’autres personnalités ont rapidement réagi :
Annuler la commande des Mistral par la Russie serait une sanction contre l’emploi en France et certainement pas contre V. Poutine.
La #France menace la #Russie de ne pas lui livrer deux navires Mistral. Avec 300 navires de combat, la flotte russe va-t-elle s’en remettre?
Ce mardi, les tensions entre la Russie d’une part et les Etats-Unis et l’Europe d’autre part sont encore montées d’un cran. La situation ne devrait pas s’éclaircir dans les prochains jours : après la décision de l’Occident hier de sanctionner 21 hauts responsables ukrainiens et russes, le président Vladimir Poutine a déclaré ce mardi devant le Parlement et les gouverneurs russes au Kremlin que «les Occidentaux ont franchi la ligne rouge et se sont comportés de manière irresponsable». Malgré les menaces, il a signé ce mardi un raccord de la Crimée à la Russie.

