Des officiers ukrainiens quittent la base navale de Novoozerne, le 19 mars 2014 à l’ouest de la Crimée.

Des officiers ukrainiens quittent la base navale de Novoozerne, le 19 mars 2014 à l'ouest de la Crimée.

Tension maximale autour de la Crimée. Ce jeudi, le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie continue d’affoler les chancelleries occidentales. Moscou et l’UE ont entamé une stratégie de «sanctions graduées» depuis le référendum de dimanche dernier, au cours duquel les habitants de Crimée ont plébiscité un rattachement à la Russie.Ce jeudi, les dirigeants de l’UE sont réunis à Bruxelles pour évoquer une riposte crédible face au président Vladimir Poutine, aux yeux de qui ce rattachement n’est pas «une annexion», mais «une restitution». L’Occident qualifie le rapprochement d’illégal.
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La Russie prête à une intervention «d’envergure» à l’est et au sud.
 Selon le chef de la mission de l’Ukraine auprès des Nations Unies à Genève, Youri Klymenko, il y aurait des «indications» que la Russie était prête à lancer une «intervention d’envergure» à l’est et au sud de l’Ukraine. Nouveau signe d’escalade, la Russie a également renforcé ses contrôles douaniers à la frontière avec l’Ukraine, «en raison d’informations sur le transport en provenance d’Ukraine de marchandises interdites, dont des armes», selon les douanes russes.

L’Ukraine va se battre pour pour la Crimée. Après l’annexion de la Crimée par la Russie en début de semaine, l’Ukraine ne compte pas lâcher la péninsule autonome. «L’Ukraine ne cessera pas sa lutte pour la libération de la Crimée aussi longue et douloureuse qu’elle soi», explique une résolution votée jeudi à l’initiative du président par intérim Olexandre Tourtchinov. L’Ukraine va se battre pour «la libération» de la Crimée dont elle ne «reconnaîtra jamais l’annexion par la Russie», précise la résolution.
Mardi, Kiev avait annoncé plusieurs mesures ponctuant la rupture avec Moscou,dont l’instauration de visas pour les Russes et le retrait de la CEI, organisation de onze républiques de l’ex-URSS.
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La Russie ira «jusqu’au bout» en cas de rupture des contrats de Mistral. Moscou «fera valoir ses droits jusqu’au bout» en cas de rupture par la France du contrat de livraison de deux navires militaires de type Mistral, d’après le vice-ministre russe de la Défense, Iouri Borissov. «En cas de rupture, la partie russe fera valoir ses droits jusqu’au bout en vertu des accords passés, et exigera notamment la compensation de tous les préjudices qu’elle pourrait subir», a alerté le vice-ministre, cité par les agences russes. Le Parlement rappelle que «les frontières ont été modifiées pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale» par la Russie, qui est garante de la souveraineté de l’Ukraine depuis que cette ex-république soviétique a renoncé en 1994 à son arsenal nucléaire.
La libération par les autorités de la Crimée du commandant en chef de la marine ukrainienne, détenu mercredi par les forces russes ayant occupé le QG des forces navales ukrainiennes à Sébastopol, semble pour l’instant peu susceptible de détendre les relations avec Moscou.
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L’Occident en quête de nouvelles mesures. Tandis que Moscou a annoncé que son administration avait commencé à délivrer des passeports russes en Crimée, les députés ukrainiens s’adressent à la communauté internationale en leur demandant de «ne pas reconnaître la soi-disant république de la Crimée et l’annexion de la Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie».
A Bruxelles, les ministres européens cherchent une riposte crédible à l’opération éclair russe scellée mardi par la signature d’un traité avec les autorités pro-russes de Simféropol. A l’occasion de ce sommet, l’Ukraine doit signer vendredi le volet politique de l’accord d’association avec l’UE.

Parmi les sanctions envisagées :

  • Les 28 pourraient décider d’annuler le sommet Russie-UE prévu en juin à Sotchi, mais ne devraient pas aller jusqu’à des sanctions économiques qui porteraient atteinte à leurs intérêts.
  • L’UE envisage d’élargir la liste de personnalités russes et ukrainiennes pro-russes frappées d’interdiction de visa et de gels des avoirs, a annoncé ce jeudi la chancelière allemande Angela Merkel, tout en laissant la porte ouverte à des sanctions économiques en cas d’escalade. «Au Conseil européen qui commence aujourd’hui, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne vont fixer les sanctions (de la phase 2) décidées il y a deux semaines (…) Parmi elles, un allongement de la liste des personnes concernées par l’interdiction de visa et le gel des avoirs», a précisé ce jeudi matin Mme Merkel devant les députés du Bundestag.
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Le dilemme des sanctions. Sanctionner une telle puissance ne se fait toutefois pas sans en payer le prix  : certains pays, comme la Grèce, la Finlande et la Bulgarie, s’inquiètent pour les livraisons de gaz russe. La France cherche à préserver la vente de deux navires militaires Mistral à la Russie, tandis que le Royaume-Uni bénéficie de l’engouement des sociétés russes pour la City de Londres.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a par ailleurs répliqué ce jeudi, annonçant que la Russie allait répondre aux sanctions des Etats-Unis par des mesures réciproques mais qui pourraient aussi être «asymétriques» et ne pas laisser Washington «indifférent».

Bon comme un citron bien rond !