Un utilisateur des bitcoins manifeste devant le siège de MtGox à Tokyo le 26 février 2014ImageBitcoin: la société faillie MtGox livre des données à la police

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La plate-forme japonaise d’échange de monnaie virtuelle MtGox a indiqué mercredi avoir livré à la police des données électroniques et autres documents potentiellement utiles pour comprendre comment ont disparu de ses serveurs des milliers de bitcoins.
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« MtGox a consulté la police métropolitaine concernant la perte de bitcoins », a indiqué la firme sise à Tokyo dans un communiqué signé de son directeur français, Mark Karpelès.
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 « Les données électroniques requises et d’autres documents connexes ont été remis » aux autorités, a-t-il précisé, ajoutant que « l’entreprise avait l’intention de coopérer pleinement avec ces dernières ».

MtGox a été contrainte de déposer le bilan le mois dernier, se disant victime d’attaques informatiques massives.
Lors de sa déclaration de faillite le 28 février, elle avait indiqué avoir perdu 750.000 bitcoins appartenant à des clients et 100.000 à la société elle-même.
Toutefois, ce montant a été par la suite ramené à 650.000, quelque 200.000 bitcoins ayant été retrouvés et transférés dans un porte-feuille (« wallet ») différent non connecté à internet.
imagesMtGox avait stoppé soudainement au début du mois de février les retraits en devises effectués à partir de bitcoins ainsi que toutes les transactions quelques jours plus tard, avant de s’en remettre au tribunal.
Selon le patron de cette entreprise, cette décision de dépôt de bilan était la seule possible après la découverte d’un piratage informatique dû à « des points faibles du système » qui ont entraîné la disparition des bitcoins.
MtGox aurait été victime d’attaques massives DDos (déni de service distribué) qui consistent à submerger un ensemble de serveurs de trafic sans objet pour le saturer et le paralyser. Ces attaques sont en général effectuées à une cadence phénoménale par un nombre important d’ordinateurs utilisés à l’insu de leurs propriétaires.
Plusieurs enquêtes sont en cours au Japon pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé.
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Scandale bitcoin: Mark Karpèles, un «supergeek» français au cœur de l’affaire
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Les yeux des autorités, et ceux des utilisateurs, sont braqués sur le jeune PDG du sulfureux marché d’échange…
En ce moment, c’est l’ennemi public numéro un. Les autorités japonaises et américaines s’intéressent aux comptes de son entreprise. Les internautes veulent sa tête sur une pique et surtout savoir si leurs 744.408 bitcoins ont disparu à tout jamais du MtGox, l’un des principaux bureaux de change de cette jeune monnaie virtuelle. Si ce chiffre est confirmé, Mark Karpèles, son PDG, va devoir expliquer comment l’équivalent de 400 millions de dollars a pu s’évaporer dans les interwebs sans qu’il le réalise. Contacté par 20 Minutes pour cet article, il n’a pas répondu.

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«Un génie de l’informatique»

Son nom, souvent écrit sans accent, ne le laisse pas deviner, mais Mark Karpèles est bien français. Il né à Chenôve, dans la banlieue de Dijon, en 1985. Le bac en poche, il officie d’abord comme administrateur réseau pour un site de jeu vidéo. Après une parenthèse en Israël, il revient en France et travaille pendant quatre ans chez Nexway (anciennement Téléchargement.fr), un pionnier du commerce électronique spécialiste de la distribution de contenus numériques.

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A 21 ans, il impressionne le PDG de l’entreprise. «C’était un génie de l’informatique, autodidacte», raconte à 20 Minutes Gilles Ridel. «Il n’avait que le bac mais on l’a vite payé comme s’il était sorti d’une grande école», se souvient-il. Selon lui, Karpèles était «un supergeek avec un QI de 190 qui mangeait et dormait avec son ordinateur portable.»

En 2007, on l’aperçoit d’ailleurs dans le documentaire de Canal+ Suck my geek!. «Dans la vie réelle, quand je veux causer à quelqu’un qui est dans le métro, je ne suis jamais qu’un inconnu, alors que si je me ramène sur Internet, je suisMagical Tux (son pseudonyme choisi en référence au pingouin mascotte de Linux, ndr)», témoigne-t-il, vêtu d’un t-shirt de nerd «There is no place like 127.0.0.1», une blague d’informaticien sur l’adresse IP locale, ou «home», d’un réseau.

>>Pour voir le documentaire dans son intégralité, cilquez ici.

«Une éthique exemplaire»

Accusé par la communauté bitcoin d’être au mieux incompétent, au pire un escroc, Mark Karpèles n’aide pas vraiment son cas avec une communication confuse sans doute limitée par la pression judiciaire. Mais Gilles Ridel ne veut pas croire à une fraude volontaire. «Il a participé au développement de notre plateforme de e-commerce. Son code était propre. Il a toujours eu une éthique exemplaire. Il était introverti mais gentil», affirme-t-il.
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Partir au Japon était un «rêve» pour ce fan de mangas. Il le réalise en 2009 et fonde Tibanne, une entreprise nommée d’après son chat orange. Il commence à s’intéresser aux monnaies virtuelles lorsque l’un de ses clients demande à être payé en bitcoin, dit-il dans une interview au Wall Street Journal. En 2011, il rachète MtGox au créateur du logiciel eDonkey, Jed McCaleb.
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Jusqu’à 80% des bitcoins échangés sur son site

Né comme un site d’échange de cartes à jouer Magic (MtGox est l’acronyme de Magic: The Gathering Online eXchange), la plateforme s’était mise au bitcoin avant que Karpèles ne la rachète. Il la fait passer à la dimension supérieure. En 2013, environ 80% des échanges transitent par son site. Des centaines de millions de dollars changent de mains.
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Mark Karpèles aurait codé, seul, toute l’infrastructure du site. Les transactions sont complexes et cryptées. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’elles ont un numéro d’identifiant, et que touts les transferts doivent être répertoriés dans un registre comptable public pour être validés. Depuis 2011, il existe cependant une faille dans les protocoles développés par la communauté bitcoin qui permet d’altérer l’identifiant, comme si quelqu’un modifiait le numéro d’un chèque. Cela permettrait notamment de dupliquer des transactions, et expliquerait que des bitcoins manquent à l’appel.
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Une responsabilité partagée

Selon un document qui circule en ligne, 744.408 bitcoins, exactement, se seraient évaporés. Cela représente 6% des bitcoins en circulation, soit environ 400 millions de dollars au cours actuel. Dans un chat avec un analyste sur IRC publié mardi par Fox, Karpèles confirme que la somme est «plus ou moins juste».
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Lorsque le scandale éclate, le 10 février, il bloque les transferts et rejette la responsabilité sur les protocoles bitcoin. L’un des ses développeurs star, Gavin Andresen, contre-attaque. Selon lui, le bug était connu depuis 2011. Les deux autres grands marchés, Bitstamp et BTC-e, confirment, expliquant qu’ils ont depuis longtemps adapté leurs systèmes pour éviter les fraudes.

Pourquoi MtGox n’a-t-il pas fait de même? «Le client bitcoin n’était pas fait pour supporter la charge de trafic que nous avions. Nous avons créé notre propre implémentation pour résoudre ce problème», expliquait son patron à Forbes mi-février. «Nous avons déployé la plupart des mises à jour (de la communauté, ndr) mais nous n’avons pas pu suivre le rythme de tous les changements», précise-t-il. Selon Ed Felton, la responsabilité est «partagée» entre les partis. Son ancien boss, Gilles Ridel, acquiesce. «Mark n’avait jamais dirigé d’entreprise. Il a peut-être simplement été dépassé», spécule-t-il.

«Fatigué»

Restent plusieurs zones d’ombre. Les bitcoins sont-ils perdus à tout jamais, comme le craignent plusieurs experts? Pourquoi le site a-t-il mélangé ses fonds propres et ceux des internautes? Comment n’a-t-il pas vu dans sa comptabilité que de telles sommes étaient manquantes? Qui va payer l’addition? Karpèles préparait-il une vente du site ou un déménagement, alors qu’il a récemment déposé le nom de domaine Gox.com aux Etats-Unis?

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Dans sa discussion avec l’analyste Jon Fisher, mardi, l’entrepreneur dit qu’il est «fatigué», qu’il se trouve toujours chez lui, au Japon, avec son chat sur le clavier, et qu’il a pris 30 kilos depuis 2011 à cause du stress. «J’ai rendez-vous avec mon avocat tôt demain matin», conclut-il. Son «rêve» japonais pourrait bien virer au cauchemar.

Après la débâcle de MtGox, quel avenir pour Bitcoin ?

La spectaculaire chute de Mtgox, considérée comme une des bourses de référence de Bitcoin, a conduit à s’interroger sur la viabilité des monnaies virtuelles et de leurs écosystèmes. Au point de sonner le glas des cryptomonnaies ?

« Gox », chronique d’une catastrophe annoncée
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MtGox, ou plus simplement « Gox », comme la surnommaient les habitués, faisait office de running gag dans le monde ducryptotrading, le terme Goxed étant devenu synonyme de « dépouillé, attrapé ». L’importance des volumes échangés, de la relative liquidité du marché et un prix souvent sensiblement supérieur à celui des autres plateformes (comme Bitstamp ou BTC-E) faisaient oublier son interface lacunaire, qui contraignait les utilisateurs à recourir à d’autres services pour visualiser les cours, notamment. Mais Gox restera surtout dans les annales pour avoir joué un rôle de premier plan dans les plus grands crashs de Bitcoin à ce jour :

– juin 2011 : un hack de la plate-forme suscite une grave crise de confiance suivie d’une correction prolongée durant laquelle Bitcoin a perdu plus de 90% de sa valeur.

– avril 2013, des lags surréalistes (de 30 minutes à une heure de retard d’exécution sur les ordres) et une suspension intempestive des opérations ont provoqué des crises de panique massives, le prix passant en quelques heures de 266 à 50 dollars.

– février 2014 : faillite dans des circonstances des plus douteuses. La suspension des retraits en dollars à partir de juin 2013, l’annonce sans cesse repoussée d’un nouveau moteur de trading (le fameux « MIDAS »), ont été autant de signes avant-coureurs d’un désastre imminent.

Mars 2014 : La débandade continue après le piratage du blog et du compte Reddit de Mark Karpelès, patron de MTGox. De mystérieux hackers le mettent en cause en indiquant, documents à l’appui, que MtGox détenait quelques 950 000 BTC, bien plus que les 750 000 annoncés par Karpelès…

MtGox était, à bien des égards, une relique. Rachetée en 2011 par le développeur français Mark Karpelès, la bourse qui vient de fermer ses portes n’a pas su évoluer pour accompagner la croissance spectaculaire du seul produit qu’elle proposait : Bitcoin.

La chute de Gox n’est pas celle de Bitcoin

Une chose est sûre : les arguments avancés par Gox pour justifier la suspension des retraits enBitcoin ne tiennent pas la route et ont été démontés par de nombreux experts, qu’il s’agisse de développeurs de Bitcoin ou du professeur Emin Gün Sirer, spécialiste des cryptomonnaies. Il n’existe pour l’instant aucune thèse crédible permettant d’expliquer la disparition de plus de 750 000 BTC contrôlés par MtGox, dont une grande partie était censée être stockée « hors ligne ». Le protocole n’est, dans tous les cas, aucunement mis en cause. Il appartient désormais à la justice japonaise de trancher, et plusieurs enquêtes internationales ont été diligentées afin d’étudier de possibles détournements et malversations qui auraient pu avoir lieu en interne.
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Les bienfaits de la chute

Le point de vue de Jérémy Allaire, fondateur de la société Circle, fait écho à celui de nombreux acteurs majeurs de l’écosystème Bitcoin : la disparition du mauvais élève MtGox aura un effet positif pour Bitcoin. Cette industrie naissante, qui traverse une période de bouleversements propre à toutes les technologies de rupture radicale, doit sortir peu à peu de sa phase « Far West », et tous les acteurs crédibles se doivent de revoir leur copie en matière de sécurité et de transparence.
Si les marchés d’échange de Bitcoin sont pour l’instant largement dérégulés, il n’en est rien de la monnaie elle-même, réglée comme une horloge. Son code open source est totalement transparent et ne peut pas être altéré de manière arbitraire. Et son réseau de transactions est doté de mécanismes d’audit et de comptabilité sans équivalent. D’ailleurs, une expertise de lablockchain, ce gigantesque livre de comptes public recensant toutes les transactions depuis l’émission du premier Bitcoin, permettra peut-être d’élucider le mystère des Bitcoins volés de Mtgox.

Une leçon de responsabilité

La nature du Bitcoin fait qu’il élimine le besoin de recourir à un tiers de confiance, comme une banque. Ceci impose un corollaire direct : l’obligation de bien protéger son portefeuille BTC. Il existe des solutions de stockage parfaitement sûres (à froid, sur un support non connecté à Internet ou sur un paper wallet, un simple portefeuille de papier) même s’il peut sembler tentant de le stocker sur une bourse d’échange. Quitte à opter pour le stockage en ligne, la solution de Blockchain.info, qui propose un chiffrage côté client et ne stocke donc pas les clés privées sur ses serveurs, semble offrir un compromis acceptable. Une startup comme Coinffeine se propose pour sa part de résoudre le problème des bourses centralisées en créant un réseau d’échange 100 % peer-to-peer.

L’effet boule de neige

Les qualités intrinsèques de Bitcoin ont d’ailleurs inspiré de nombreuses autres monnaies électroniques. Il s’agit en partie de clones aux caractéristiques légèrement modifiées (nombre total de pièces, algorithme utilisé, vitesse de validation, etc.), à l’image de Litecoin. Et d’autres monnaies comme Gridcoin ou Curecoin, qui entendent substituer à l’algorithme de travail et de validation de Bitcoin, gourmand en énergie, des travaux « utiles », comme du pliage de protéines destiné à la recherche biomédicale. Au total, il existe ainsi une centaine d’ « altcoins » ou dérivés de Bitcoin, pour la plupart apparues en 2013.

© Cryptocoincharts.info
Cours de LiteCoin en dollars américains sur un an, de date à date.

Bitcoin, cette Terra incognita

Et pourtant, les caractéristiques les plus connues de Bitcoin – création monétaire et réseau de transactions – ne sont que les aspects les plus superficiels du protocole Bitcoin, qui possède également de nombreuses fonctions avancées qui ne demandent qu’à être exploitées.
On trouve, pêle-mêle, des fonctions destinées aux microtransactions, aux paiements récurrents, au crowdfunding (sans intermédiaire comme Kickstarter) ou encore des surcouches qui ont le potentiel de bouleverser le droit contractuel. La « blockchain » de Bitcoin pourrait en effet servir à enregistrer des transferts d’actifs physiques, quels qu’ils soient (immobilier, devises, matières premières, etc.), sécurisés grâce à la cryptographie.
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Vers une nouvelle génération de crypto-services révolutionnaires

Les fonctions avancées de Bitcoin, que les développeurs tardent à implémenter et à exploiter, ont inspiré une nouvelle génération de monnaies virtuelles qui tentent de prendre leur modèle de vitesse. C’est notamment le cas de Nextcoin (NXT), Mastercoin (MSC), Counterparty (XCP) ou encore Ethereum.
Elles diffèrent de Bitcoin et des « altcoins » par le fait qu’elles sont toutes dès l’origine distribuées aux investisseurs initiaux de diverses manières, le plus souvent sous la forme d’une IPO (similaire à une introduction en bourse). Les premiers investisseurs de NXT et MSC ont d’ailleurs déjà réalisé des plus-values exceptionnelles.
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Mais surtout, elles intègrent toutes déjà des fonctionnalités avancées et totalement décentralisées : bourse d’échange entre monnaies, système de pari sur des valeurs ou n’importe quel flux de données (paris sportifs, par exemple), création d’actifs ou émission d’actions (adapté aux petites structures qui ne peuvent aujourd’hui ouvrir leur capital au public étant donné les coûts astronomiques de telles opérations), crowdfunding automatisé avec réserves sans tiers de confiance, création de « contrats intelligents » avec un tout nouveau langage conçu à cet effet dans le cas d’Ethereum, etc.

Ethereum est une cryptomonnaies de nouvelle génération qui ouvre de nombreux usages.
Autant de rôles aujourd’hui remplis par des institutions centralisées à but lucratif comme des bourses (NASDAQ, NYSE, etc.) ou des professionnels comme les notaires et les avocats d’affaire, et qui pourraient à terme être accomplis de manière parfaitement objective, traçable et automatisée grâce ces technologies émergentes.
Dès lors, bien qu’apolitiques et décentralisées, car non soumises à une banque centrale et aux décisions d’un Etat, ces cryptomonnaies pourraient s’imposer comme de nouveaux théâtres potentiels pour la guerre sans merci qui oppose aujourd’hui les gardiens des systèmes propriétaires et des bastions ancestraux aux partisans des systèmes libres et ouverts…
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1 – Bitcoin, c’est quoi ?

C’est une monnaie numérique, d’où son nom, qui permet de transmettre par internet – et de façon anonyme – des pièces virtuelles impossibles à falsifier, directement d’un utilisateur à un autre, à la manière de l’argent liquide. Contrairement aux devises traditionnelles, cette crypto-monnaie n’est ni « frappée » ni administrée par une Banque centrale et un Etat. Elle a même été conçue avec l’objectif précis de se débarrasser d’organismes de contrôle. Elle est donc générée et gérée par des algorithmes associés à un gigantesque réseau pair à pair (P2P). Bitcoin utilise par ailleurs des outils de chiffrements complexes pour sécuriser parfaitement les transactions, ce qui rend, là encore, les tiers de confiance inutiles.
Chaque « pièce » bitcoin est en réalité une suite de signatures numériques. Lorsqu’elle est transmise, une pièce contient la clé de chiffrement publique de son propriétaire. Et quand elle « change de main », elle est signée par la clé privée de son ancien propriétaire, avant d’acquérir la clé publique de son nouveau possesseur. Les algorithmes imaginés par ses développeurs gèrent toutes ces transactions. Elles sont enregistrées dans un immense livre de comptes distribué, le blockchain, à la fois public et anonyme. Ceci interdit aux petits malins de piéger le système, notamment en tentant de répliquer des pièces.

2 – Qui l’a créé et quand ?

Ce n’est pas ce Satoshi Nakamoto-là que vous recherchez…
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Un mystère plane toujours sur l’identité de Satoshi Nakamoto, celui qui, en 2008, a posé les bases du Bitcoin, par le biais d’un article scientifique (PDF) aussi concis que complexe. Nakamoto a toujours cherché à rester anonyme : il communiquait par mail cryptés avec ceux qui ont collaboré à la mise en oeuvre de Bitcoin et a disparu des écrans peu après avoir lâché son monstre sur la Toile.
Surprise : au mois de mars 2014, Newsweek publie un long article qui révèle l’identité du créateur des précieuses pièces. Il s’agirait d’un certain Dorian Nakamoto, un japonais naturalisé américain de 64 ans dont le prénom originel était bien Satoshi. Mais l’enquête de Newsweek est très contestée : Dorian Nakamoto nie avec vigueur avoir conçu Bitcoin et les internautes doutent que son profil corresponde à celui de l’expert en cryptographie qui a conçu un système aussi savant.

3 – Comment sont fabriqués les bitcoins ?

Comme toutes les devises, les bitcoins ne se trouvent pas sous le sabot d’un cheval. Pour autant, contrairement aux autres monnaies, ils ne s’impriment pas, ne se frappent pas… Imaginez plutôt  qu’ils sont minés comme un métal précieux. Ce n’est toutefois pas d’une pioche dont on a besoin pour trouver cet or numérique, mais d’un ordinateur capable de résoudre des calculs éminemment complexes. Il faut faire en effet (beaucoup) d’efforts pour miner un bitcoin, car les pièces, créées ex-nihilo par le protocole lui-même, sont volontairement peu nombreuses – c’est ce qui leur donne leur valeur. On sait d’ailleurs déjà qu’à la fin, quand on aura miné tous les bitcoins, il n’y an aura que 21 millions en tout et pour tout ! Sachant que 12,5 millions de bitcoins ont déjà été produits.
Miner recouvre donc une réalité moins épuisante que dans Germinal : il s’agit de demander à un ordinateur de résoudre un calcul mathématique très élaboré afin de valider de façon certaine une série de transactions. Une course au meilleur mineur s’établit sur le réseau Bitcoin toutes les 10 minutes. Et 25 bitcoins sont alors donnés en récompense à l’ordinateur qui parvient à résoudre ce calcul en premier.
Nous sommes malheureusement très loin de l’époque bénie où il suffisait d’installer le logiciel Bitcoin sur son PC et d’utiliser son petit processeur (CPU) pour récupérer des pièces. Car une course effrénée à l’équipement s’est installée : les mineurs ont d’abord migré vers les processeurs des cartes graphiques (GPU) plus rapides pour résoudre les calculs. Ensuite sont arrivés les circuits logiques programmables (FGPA), qui offrent un meilleur rapport entre énergie consommée et BTC générés. Désormais, le minage de BTC fait de plus en plus appel à des ASIC, des circuits hyperspécialisés, conçus pour réaliser une tâche unique. Ils sont plus performants et plus économes.

La Monarch, une carte dédiée au minage de Bitcoin.
Cette course à la puissance et à l’économie d’énergie est autant motivée par la volonté de récupérer davantage de bitcoins que par la nécessité de fournir toujours plus de puissance de calcul pour. En effet, l’algorithme qui gère la cryptomonnaie rend le calcul plus complexe au fil du temps pour maintenir une progression constante de la production de bitcoins. Installer un logiciel sur son ordinateur est donc désormais un peu vain.
En revanche, il est possible, pour les plus motivés, d’acheter ou de louer des serveurs de minage ou de rejoindre un pool de mineurs, un groupe de fans, qui se réunissent pour accumuler leur puissance de calcul et se partager ensuite les éventuels bitcoins générés.

4 – Comment achète-t-on des bitcoins ?

La majeure partie des possesseurs de bitcoins ne les ont pas minés, ils les ont simplement achetés sur une plate-forme d’échange contre des euros, des dollars ou toute autre monnaie « réelle ». Il en existe des dizaines, mais il est fortement recommandé utiliser une plate-forme des plus sérieuses. On rappelle l’épisode récent et malheureux de Mt.Gox. Elle était encore il y a peu la bourse d’échange la plus populaire, et s’est effondrée en laissant sur le carreau des centaines de milliers de clients sans leurs bitcoins.
On conseillera donc une plate-forme qui stocke les bitcoins « à froid » (hors ligne), ce qui limite les possibilités de hack. En France, on recommande notamment Bitcoin Central, une entité 100 % française, ou de Kraken, par exemple. Une fois inscrit et après avoir montré patte blanche – copie d’un RIB, justificatif de domicile, scan de pièce d’identité – vous pourrez échanger de l’argent réel contre des bitcoins, ou inversement. On vous conseille tout de même de commencer avec des petites sommes : rien ne vous empêche de n’investir que dans quelques centimes de bitcoin.

5 – Bitcoin, BTC ou XBT ?

Si vous vous intéressez un peu au Bitcoin, vous savez que son abréviation la plus courante est BTC. Mais en creusant davantage, vous avez peut-être eu à faire à une autre notation : XBT. C’est l’appellation « financière » reconnue pour Bitcoin. A défaut d’être officielle, elle est conforme aux normes en vigueur sur les marchés. BT désigne Bitcoin, tandis que le X signifie que cette monnaie n’est liée à aucune nation, aucun pays. Ainsi, sur le même principe, on trouve XDG, pour le DogeCoin.
Attention XRP, qui ressemble de loin à ces appellations et qu’on rencontre aussi sur les plates-formes d’échange, ne correspond pas à une devise mais à un système, Ripple, dont l’objectif est de « permettre des transactions financières sécurisées, instantanées et presque gratuites à l’échelle du globe » aussi bien avec des devises centralisées qu’avec des cryptomonnaies.

6 – Comment les conserve-t-on ?

Si vous disposez d’un compte sur une bourse d’échange, vos Bitcoins seront stockés par celle-ci. Mais vous pouvez aussi décider de les conserver « à la maison », de préférence sur un disque dur externe non connecté au Net.
Il vous suffit par exemple de télécharger le portefeuille Bitcoin de votre choix depuis le site officiel pour stocker vos pièces sur votre ordinateur. Attention cependant : si vous effacez votre disque dur ou qu’il tombe en panne, vous perdrez définitivement votre argent numérique ! Et si votre ordinateur est connecté à Internet, il peut également être la cible de pirates… Autre solution, opter pour un portefeuille de papier (comme ceux que proposentBitcoinpaperWallet.com par exemple). Mais gare, là encore, à ne pas perdre le précieux document !

 

7 – Que peut-on acheter avec ? Et où ?

Crevons l’abcès : oui, Bitcoin peut avoir des usages illicites : achats de drogue, de services pas très légaux, etc. Les nombreuses affaires autour de Silk Road en sont une preuve irréfutable. Elles apportent aussi de l’eau au moulin de ceux qui cherchent à diaboliser cette monnaie virtuelle.
Car Bitcoin a aussi et surtout des usages tout à fait légaux. La liste des produits et services qui peuvent être achetés avec des bitcoins, assez impressionnante, est recensée sur un des sites liés au projet. Cela va de l’hébergement en ligne au matériel électronique, en passant par des produits alimentaires !
Bitcoin commence même à quitter la sphère dématérialisée pour arriver dans notre vie quotidienne. Les premiers distributeurs de billets à partir d’un compte Bitcoin ont fait leur apparition dans plusieurs pays, comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne. Par ailleurs, de plus en plus de commerces physiques recourent à cette cryptomonnaie. Même Richard Branson, le célèbre patron de Virgin,  accepte les paiements en BTC pour ses voyages aux frontières de l’espace avec Virgin Galactic !

8 – Le bitcoin est-il divisible ?

Oui ! La question peut paraître stupide mais que fait-on quand on veut, par exemple, payer en bitcoin un café à 40 cents d’euro, sachant qu’un BTC vaut aujourd’hui environ 462 euros.
La réponse est simple, on paie en centibitcoin (0,01 BTC, 1 cBTC), en millibitcoin (0,001 BTC, soit 1mBTC), en microbitcoin (0,000001) ou encore en « satoshi », du nom du créateur de cette monnaie, qui équivaut à 0,00000001 BTC. Le satoshi étant la plus petite unité du Bitcoin.
Pour les gros achats, on pourra compter sur les decabitcoins, notés daBTC, les hectobitcoins (hBTC), les kilobitcoins (kBTC) ou encore les MBTC, pour megabitcoin, soit 1 000 000 de bitcoins. Pour aller jusqu’au bout, un MBTC équivaut à beaucoup de cafés à 40 cents d’euro, soit environ 0,000621566 BTC. On vous laisse faire les tableaux de conversion.

9 – Quel est l’intérêt du Bitcoin ?

Pour répondre à cette question, donnons la parole à Gavin Andresen, un des ingénieurs qui ont peaufiné le protocole et le système Bitcoin. Il expliquait ainsi l’intérêt de Bitcoin à la journaliste de Newsweek qui a peut-être découvert qui est réellement Satoshi Nakamoto, le créateur de BTC : « les geeks sont très enthousiastes à propos de Bitcoin parce que c’est la façon la plus efficace de mener des transactions financières. […] Pour toute personne qui a déjà essayé d’envoyer de l’argent à l’étranger, il est facile de voir à quel point une transaction Bitcoin est plus simple à l’international. C’est aussi simple que d’envoyer un mail ».

Au delà de sa simplicité, Bitcoin permet aussi de se passer de tous les intermédiaires – comme les banques ou les fournisseurs de solutions de paiements (comme Paypal, Visa ou Mastercard) -, qui deviennent inutiles. Un commerçant qui accepte les bitcoins n’a ainsi aucune commission à payer à personne, et reçoit immédiatement son paiement numérique, comme s’il s’agissait de liquide !

On pourrait, pour les plus aventureux, ajouter un autre intérêt : celui de la spéculation des premiers âges d’une technologie encore jeune. Une période où on peut faire fortune ou être ruinée… en quelques heures.

Cours du Bitcoin en dollars US sur six mois, le 12 mars 2014,

10 – Existe-t-il d’autres monnaies similaires ?

Oui ! Si Bitcoin est assurément la plus célèbre et la première des crypto-monnaies, elle n’est pas la seule. Des dizaines de monnaies virtuelles, dont la création repose sur le même principe de résolution d’opérations mathématiques complexes, existent. On peut ainsi citer, parmi les plus intéressantes et actives, Litecoin, DogeCoin ou InfiniteCoin.Toutefois, une grande majorité de ces monnaies alternatives est pour l’instant très largement soumise à des spéculateurs qui jouent sur leur valeur sur de très courtes périodes de temps, qui les transforment en terrain miné pour les utilisateurs peu éclairés !!!
Par ailleurs, dans les mois et années à venir, on devrait voir apparaître une autre espèce de monnaie virtuelle, adopté par de petits pays ou des communautés. Ainsi, en Islande, un groupe de passionnés de cryptomonnaies ont créé l’AuroraCoin, basé sur LiteCoin, et en distribuent les pièces aux 330 000 habitants de leur petit pays.
Une autre génération de monnaies virtuelles est en train d’éclore qui pourrait ouvrir la porte à de nouveaux services et de nouvelles approches dans de nombreux aspects de notre quotidien, notamment pour tout ce qui est des prêts, des financements participatifs, de la contractualisation des ventes, etc.

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Bon comme un citron bien rond !