Un utilisateur des bitcoins manifeste devant le siège de MtGox à Tokyo le 26 février 2014
Bitcoin: la société faillie MtGox livre des données à la police
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La plate-forme japonaise d’échange de monnaie virtuelle MtGox a indiqué mercredi avoir livré à la police des données électroniques et autres documents potentiellement utiles pour comprendre comment ont disparu de ses serveurs des milliers de bitcoins.

MtGox a été contrainte de déposer le bilan le mois dernier, se disant victime d’attaques informatiques massives.
Lors de sa déclaration de faillite le 28 février, elle avait indiqué avoir perdu 750.000 bitcoins appartenant à des clients et 100.000 à la société elle-même.
Toutefois, ce montant a été par la suite ramené à 650.000, quelque 200.000 bitcoins ayant été retrouvés et transférés dans un porte-feuille (« wallet ») différent non connecté à internet.
MtGox avait stoppé soudainement au début du mois de février les retraits en devises effectués à partir de bitcoins ainsi que toutes les transactions quelques jours plus tard, avant de s’en remettre au tribunal.
Selon le patron de cette entreprise, cette décision de dépôt de bilan était la seule possible après la découverte d’un piratage informatique dû à « des points faibles du système » qui ont entraîné la disparition des bitcoins.
MtGox aurait été victime d’attaques massives DDos (déni de service distribué) qui consistent à submerger un ensemble de serveurs de trafic sans objet pour le saturer et le paralyser. Ces attaques sont en général effectuées à une cadence phénoménale par un nombre important d’ordinateurs utilisés à l’insu de leurs propriétaires.
Plusieurs enquêtes sont en cours au Japon pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé.

Scandale bitcoin: Mark Karpèles, un «supergeek» français au cœur de l’affaire
Les yeux des autorités, et ceux des utilisateurs, sont braqués sur le jeune PDG du sulfureux marché d’échange…
En ce moment, c’est l’ennemi public numéro un. Les autorités japonaises et américaines s’intéressent aux comptes de son entreprise. Les internautes veulent sa tête sur une pique et surtout savoir si leurs 744.408 bitcoins ont disparu à tout jamais du MtGox, l’un des principaux bureaux de change de cette jeune monnaie virtuelle. Si ce chiffre est confirmé, Mark Karpèles, son PDG, va devoir expliquer comment l’équivalent de 400 millions de dollars a pu s’évaporer dans les interwebs sans qu’il le réalise. Contacté par 20 Minutes pour cet article, il n’a pas répondu.
«Un génie de l’informatique»
Son nom, souvent écrit sans accent, ne le laisse pas deviner, mais Mark Karpèles est bien français. Il né à Chenôve, dans la banlieue de Dijon, en 1985. Le bac en poche, il officie d’abord comme administrateur réseau pour un site de jeu vidéo. Après une parenthèse en Israël, il revient en France et travaille pendant quatre ans chez Nexway (anciennement Téléchargement.fr), un pionnier du commerce électronique spécialiste de la distribution de contenus numériques.
A 21 ans, il impressionne le PDG de l’entreprise. «C’était un génie de l’informatique, autodidacte», raconte à 20 Minutes Gilles Ridel. «Il n’avait que le bac mais on l’a vite payé comme s’il était sorti d’une grande école», se souvient-il. Selon lui, Karpèles était «un supergeek avec un QI de 190 qui mangeait et dormait avec son ordinateur portable.»
En 2007, on l’aperçoit d’ailleurs dans le documentaire de Canal+ Suck my geek!. «Dans la vie réelle, quand je veux causer à quelqu’un qui est dans le métro, je ne suis jamais qu’un inconnu, alors que si je me ramène sur Internet, je suisMagical Tux (son pseudonyme choisi en référence au pingouin mascotte de Linux, ndr)», témoigne-t-il, vêtu d’un t-shirt de nerd «There is no place like 127.0.0.1», une blague d’informaticien sur l’adresse IP locale, ou «home», d’un réseau.
>>Pour voir le documentaire dans son intégralité, cilquez ici.
«Une éthique exemplaire»
Accusé par la communauté bitcoin d’être au mieux incompétent, au pire un escroc, Mark Karpèles n’aide pas vraiment son cas avec une communication confuse sans doute limitée par la pression judiciaire. Mais Gilles Ridel ne veut pas croire à une fraude volontaire. «Il a participé au développement de notre plateforme de e-commerce. Son code était propre. Il a toujours eu une éthique exemplaire. Il était introverti mais gentil», affirme-t-il.

Partir au Japon était un «rêve» pour ce fan de mangas. Il le réalise en 2009 et fonde Tibanne, une entreprise nommée d’après son chat orange. Il commence à s’intéresser aux monnaies virtuelles lorsque l’un de ses clients demande à être payé en bitcoin, dit-il dans une interview au Wall Street Journal. En 2011, il rachète MtGox au créateur du logiciel eDonkey, Jed McCaleb.

Jusqu’à 80% des bitcoins échangés sur son site
Né comme un site d’échange de cartes à jouer Magic (MtGox est l’acronyme de Magic: The Gathering Online eXchange), la plateforme s’était mise au bitcoin avant que Karpèles ne la rachète. Il la fait passer à la dimension supérieure. En 2013, environ 80% des échanges transitent par son site. Des centaines de millions de dollars changent de mains.

Mark Karpèles aurait codé, seul, toute l’infrastructure du site. Les transactions sont complexes et cryptées. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’elles ont un numéro d’identifiant, et que touts les transferts doivent être répertoriés dans un registre comptable public pour être validés. Depuis 2011, il existe cependant une faille dans les protocoles développés par la communauté bitcoin qui permet d’altérer l’identifiant, comme si quelqu’un modifiait le numéro d’un chèque. Cela permettrait notamment de dupliquer des transactions, et expliquerait que des bitcoins manquent à l’appel.

Une responsabilité partagée
Selon un document qui circule en ligne, 744.408 bitcoins, exactement, se seraient évaporés. Cela représente 6% des bitcoins en circulation, soit environ 400 millions de dollars au cours actuel. Dans un chat avec un analyste sur IRC publié mardi par Fox, Karpèles confirme que la somme est «plus ou moins juste».

Lorsque le scandale éclate, le 10 février, il bloque les transferts et rejette la responsabilité sur les protocoles bitcoin. L’un des ses développeurs star, Gavin Andresen, contre-attaque. Selon lui, le bug était connu depuis 2011. Les deux autres grands marchés, Bitstamp et BTC-e, confirment, expliquant qu’ils ont depuis longtemps adapté leurs systèmes pour éviter les fraudes.
Pourquoi MtGox n’a-t-il pas fait de même? «Le client bitcoin n’était pas fait pour supporter la charge de trafic que nous avions. Nous avons créé notre propre implémentation pour résoudre ce problème», expliquait son patron à Forbes mi-février. «Nous avons déployé la plupart des mises à jour (de la communauté, ndr) mais nous n’avons pas pu suivre le rythme de tous les changements», précise-t-il. Selon Ed Felton, la responsabilité est «partagée» entre les partis. Son ancien boss, Gilles Ridel, acquiesce. «Mark n’avait jamais dirigé d’entreprise. Il a peut-être simplement été dépassé», spécule-t-il.
«Fatigué»
Restent plusieurs zones d’ombre. Les bitcoins sont-ils perdus à tout jamais, comme le craignent plusieurs experts? Pourquoi le site a-t-il mélangé ses fonds propres et ceux des internautes? Comment n’a-t-il pas vu dans sa comptabilité que de telles sommes étaient manquantes? Qui va payer l’addition? Karpèles préparait-il une vente du site ou un déménagement, alors qu’il a récemment déposé le nom de domaine Gox.com aux Etats-Unis?
Dans sa discussion avec l’analyste Jon Fisher, mardi, l’entrepreneur dit qu’il est «fatigué», qu’il se trouve toujours chez lui, au Japon, avec son chat sur le clavier, et qu’il a pris 30 kilos depuis 2011 à cause du stress. «J’ai rendez-vous avec mon avocat tôt demain matin», conclut-il. Son «rêve» japonais pourrait bien virer au cauchemar.
La spectaculaire chute de Mtgox, considérée comme une des bourses de référence de Bitcoin, a conduit à s’interroger sur la viabilité des monnaies virtuelles et de leurs écosystèmes. Au point de sonner le glas des cryptomonnaies ?
MtGox, ou plus simplement « Gox », comme la surnommaient les habitués, faisait office de running gag dans le monde ducryptotrading, le terme Goxed étant devenu synonyme de « dépouillé, attrapé ». L’importance des volumes échangés, de la relative liquidité du marché et un prix souvent sensiblement supérieur à celui des autres plateformes (comme Bitstamp ou BTC-E) faisaient oublier son interface lacunaire, qui contraignait les utilisateurs à recourir à d’autres services pour visualiser les cours, notamment. Mais Gox restera surtout dans les annales pour avoir joué un rôle de premier plan dans les plus grands crashs de Bitcoin à ce jour :
– juin 2011 : un hack de la plate-forme suscite une grave crise de confiance suivie d’une correction prolongée durant laquelle Bitcoin a perdu plus de 90% de sa valeur.
– avril 2013, des lags surréalistes (de 30 minutes à une heure de retard d’exécution sur les ordres) et une suspension intempestive des opérations ont provoqué des crises de panique massives, le prix passant en quelques heures de 266 à 50 dollars.
– février 2014 : faillite dans des circonstances des plus douteuses. La suspension des retraits en dollars à partir de juin 2013, l’annonce sans cesse repoussée d’un nouveau moteur de trading (le fameux « MIDAS »), ont été autant de signes avant-coureurs d’un désastre imminent.
–Mars 2014 : La débandade continue après le piratage du blog et du compte Reddit de Mark Karpelès, patron de MTGox. De mystérieux hackers le mettent en cause en indiquant, documents à l’appui, que MtGox détenait quelques 950 000 BTC, bien plus que les 750 000 annoncés par Karpelès…
La chute de Gox n’est pas celle de Bitcoin
Les bienfaits de la chute
Une leçon de responsabilité
L’effet boule de neige
Bitcoin, cette Terra incognita

Vers une nouvelle génération de crypto-services révolutionnaires

Dès lors, bien qu’apolitiques et décentralisées, car non soumises à une banque centrale et aux décisions d’un Etat, ces cryptomonnaies pourraient s’imposer comme de nouveaux théâtres potentiels pour la guerre sans merci qui oppose aujourd’hui les gardiens des systèmes propriétaires et des bastions ancestraux aux partisans des systèmes libres et ouverts…
1 – Bitcoin, c’est quoi ?
Chaque « pièce » bitcoin est en réalité une suite de signatures numériques. Lorsqu’elle est transmise, une pièce contient la clé de chiffrement publique de son propriétaire. Et quand elle « change de main », elle est signée par la clé privée de son ancien propriétaire, avant d’acquérir la clé publique de son nouveau possesseur. Les algorithmes imaginés par ses développeurs gèrent toutes ces transactions. Elles sont enregistrées dans un immense livre de comptes distribué, le blockchain, à la fois public et anonyme. Ceci interdit aux petits malins de piéger le système, notamment en tentant de répliquer des pièces.
2 – Qui l’a créé et quand ?
3 – Comment sont fabriqués les bitcoins ?
Miner recouvre donc une réalité moins épuisante que dans Germinal : il s’agit de demander à un ordinateur de résoudre un calcul mathématique très élaboré afin de valider de façon certaine une série de transactions. Une course au meilleur mineur s’établit sur le réseau Bitcoin toutes les 10 minutes. Et 25 bitcoins sont alors donnés en récompense à l’ordinateur qui parvient à résoudre ce calcul en premier.
Nous sommes malheureusement très loin de l’époque bénie où il suffisait d’installer le logiciel Bitcoin sur son PC et d’utiliser son petit processeur (CPU) pour récupérer des pièces. Car une course effrénée à l’équipement s’est installée : les mineurs ont d’abord migré vers les processeurs des cartes graphiques (GPU) plus rapides pour résoudre les calculs. Ensuite sont arrivés les circuits logiques programmables (FGPA), qui offrent un meilleur rapport entre énergie consommée et BTC générés. Désormais, le minage de BTC fait de plus en plus appel à des ASIC, des circuits hyperspécialisés, conçus pour réaliser une tâche unique. Ils sont plus performants et plus économes.
En revanche, il est possible, pour les plus motivés, d’acheter ou de louer des serveurs de minage ou de rejoindre un pool de mineurs, un groupe de fans, qui se réunissent pour accumuler leur puissance de calcul et se partager ensuite les éventuels bitcoins générés.
4 – Comment achète-t-on des bitcoins ?
5 – Bitcoin, BTC ou XBT ?
6 – Comment les conserve-t-on ?
Il vous suffit par exemple de télécharger le portefeuille Bitcoin de votre choix depuis le site officiel pour stocker vos pièces sur votre ordinateur. Attention cependant : si vous effacez votre disque dur ou qu’il tombe en panne, vous perdrez définitivement votre argent numérique ! Et si votre ordinateur est connecté à Internet, il peut également être la cible de pirates… Autre solution, opter pour un portefeuille de papier (comme ceux que proposentBitcoinpaperWallet.com par exemple). Mais gare, là encore, à ne pas perdre le précieux document !
7 – Que peut-on acheter avec ? Et où ?
Car Bitcoin a aussi et surtout des usages tout à fait légaux. La liste des produits et services qui peuvent être achetés avec des bitcoins, assez impressionnante, est recensée sur un des sites liés au projet. Cela va de l’hébergement en ligne au matériel électronique, en passant par des produits alimentaires !
Bitcoin commence même à quitter la sphère dématérialisée pour arriver dans notre vie quotidienne. Les premiers distributeurs de billets à partir d’un compte Bitcoin ont fait leur apparition dans plusieurs pays, comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne. Par ailleurs, de plus en plus de commerces physiques recourent à cette cryptomonnaie. Même Richard Branson, le célèbre patron de Virgin, accepte les paiements en BTC pour ses voyages aux frontières de l’espace avec Virgin Galactic !
8 – Le bitcoin est-il divisible ?
La réponse est simple, on paie en centibitcoin (0,01 BTC, 1 cBTC), en millibitcoin (0,001 BTC, soit 1mBTC), en microbitcoin (0,000001) ou encore en « satoshi », du nom du créateur de cette monnaie, qui équivaut à 0,00000001 BTC. Le satoshi étant la plus petite unité du Bitcoin.
9 – Quel est l’intérêt du Bitcoin ?
Au delà de sa simplicité, Bitcoin permet aussi de se passer de tous les intermédiaires – comme les banques ou les fournisseurs de solutions de paiements (comme Paypal, Visa ou Mastercard) -, qui deviennent inutiles. Un commerçant qui accepte les bitcoins n’a ainsi aucune commission à payer à personne, et reçoit immédiatement son paiement numérique, comme s’il s’agissait de liquide !
On pourrait, pour les plus aventureux, ajouter un autre intérêt : celui de la spéculation des premiers âges d’une technologie encore jeune. Une période où on peut faire fortune ou être ruinée… en quelques heures.

10 – Existe-t-il d’autres monnaies similaires ?
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