Sept pays de la Méditerranée appellent la Russie à « respecter l’ordre international »
Sept pays de la Méditerranée, dont la France et l’Espagne, ont appelé à « éviter une escalade » de la violence en Ukraine et demandé à la Russie de « respecter l’ordre international », lors d’une rencontre informelle de leurs chefs de la diplomatie à Alicante dans le sud de l’Espagne.
« La situation en Ukraine est grave », a souligné le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, ajoutant qu’un « effort doit être fait pour aller vers une désescalade » dans ce pays.
Moscou dénonce un « mur de censure » en Occident
« Les explications (russes, ndlr) ne sont pas diffusées. (…) Elles ne passent pas parce qu’elles sont confrontées à un mur de censure, en béton », a affirmé le porte-parole du président russe à la chaîne de télévision publique Rossia 24.
Il a ajouté que la position de la Russie était pourtant « très cohérente et argumentée » et qu’aussi bien le président Vladimir Poutine, que le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et d’autres hauts responsables russes ne cessaient de l’expliquer.
Les médias publics russes ont de leur côté multiplié ces dernières semaines les émissions spéciales se focalisant souvent sur les groupes ultranationalistes au sein de la contestation pro-occidentale arrivée au pouvoir, et mettant en exergue la solidarité de la Russie à l’égard du « peuple frère » ukrainien.
De soldats ukrainiens déposent les armes devant des prorusses
Les militaires d’une colonne ukrainienne, comptant 15 blindés légers, bloquée par des manifestants prorusses à Kramatorsk ont commencé à déposer les armes avant de rebrousser chemin, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.
Les militaires démontaient les culasses de leurs armes, que collectait un homme en uniforme non marqué, qui s’est présenté comme un représentant des groupes armés prorusses actifs dans la zone. Les militaires ukrainiens devaient ensuite rebrousser chemin au terme d’un accord conclu entre les deux parties.
Les armes rendues « sont sous notre contrôle, elles ne seront plus jamais utilisées contre le peuple », a déclaré à la foule l’homme en uniforme représentant les insurgés armés pro-russes, arborant les couleurs de orange et noire de Saint-Georges des partisans de la Russie.Sur leurs blindés, certains soldats ukrainiens pleuraient, d’autres se cachaient le visage derrière leurs bonnets. « Bravo les gars! Bravo les gars! », criait la foule.
La réponse des Occidentaux à la Russie est « presque risible » pour John McCain
Les sanctions décidées par les États-Unis et l’Union européenne contre la Russie constituent « la plus faible réponse imaginable », a commenté à Vilnius le sénateur républicain John McCain, en tournée dans les pays baltes. »Si les Européens et les Américains ne prennent pas de mesures plus fortes, je pense que (Vladimir) Poutine va se sentir plus audacieux », a dit le candidat à la présidentielle américaine de 2008, membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat des États-Unis.
« Le fait que nous n’ayons pas aidé le gouvernement et le peuple ukrainien après l’invasion de Vladimir Poutine est honteux », a-t-il ajouté. « La réponse à l’action de Poutine a été presque risible », a martelé le sénateur américain.
Se déclarant « très préoccupé par la montée de la violence dans l’est de l’Ukraine », John McCain a renouvelé ses appels à fournir des armes à l’armée ukrainienne.
les hommes armés acclamés à Sloviansk
« Vous êtes des héros! Nous vous aimons ». ÀSloviansk, des centaines d’habitants ont accueilli en triomphe six blindés et de mystérieux soldats venusrenforcerlecampprorusse, alors que la ville redoute un assaut des forces loyales à Kiev.
« L’armée est avec le peuple », crient quelques centaines de personnes réunies au centre de cette ville de 140.000 habitants, passée samedi sous le contrôle des insurgés prorusses qui ont pris la mairie, le poste de police et le siège local des services secrets, et se sont emparés d’armes.
La veille, la tension était montée d’un cran après l’arrivée à 40 km de la ville d’un important dispositif militaire des forces loyalistes – deux hélicoptères, une cinquantaine de blindés légers et de chars, quelque 300 hommes des unités spéciales de la police et des services secrets -, premier signe visible de l’opération lancée par Kiev pour désarmer les militants prorusses et reprendre le contrôle des bâtiments publics qu’ils occupent.
« Maintenant, nous sommes protégés par des militaires et pas seulement par des civils. Heureusement que l’armée est venue à notre aide! Si les soldats de Kiev arrivent ici, nous formerons un bouclier humain avec d’autres femmes pour les protéger à notre tour », affirme Natalia Teslenko, 53 ans.Sur les blindés flottent le drapeau russe et celui de la République du Donbass auto-proclamée par les militants prorusses de l’est du pays, qui rêvent d’un rattachement à la Russie ou au minimum d’une large autonomie au sein d’une Ukraine fédérale.
Des habitants apportent de l’eau et des cigarettes aux soldats. Des jeunes femmes vont déposer quelques fleurs sur les blindés. Nombreux sont ceux qui immortalisent la scène en se faisant photographier avec ces militaires peu bavards et dont on ignore qui ils sont.Les séparatistes sont des volontaires de Crimée et des déserteurs ukrainiens, pas des Russes, assure l’un d’eux
Les militaires arrivés à Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine, pour renforcer le camp prorusse sont des volontaires de Crimée et des déserteurs de l’armée ukrainienne, a déclaré l’un d’entre eux. »Je suis membre des forces d’auto-défense de Crimée. Nous sommes une dizaine dans mon cas. Les autres sont des soldats ukrainiens, environ 150 hommes, qui sont passés de notre côté », a déclaré cet homme qui a refusé de s’identifier autrement que sous le pseudonyme de « Balou », 50 ans.
Selon lui, les six blindés qui sont arrivés ce matin au centre de Sloviansk, appartenaient à une unité de parachutistes ukrainiens qui a été arrêtée par la foule à Kramatorsk, à une vingtaine de kilomètres de Sloviansk. »Nous avons pris le contrôle de ces blindés, qui étaient destinés à écraser la rébellion à Slaviansk, et les soldats sont passés de notre côté », a affirmé « Balou ».
Cet homme, qui accepte de parler avec les journalistes alors que tous les autres militaires refusent, dément la présence à Sloviansk et dans la région d’unités spéciales de l’armée russe, contrairement à ce qu’affirment Kiev et les Occidentaux. « L’équipement, nous l’avons acheté ici dans un magasin. Les armes nous ont été données par les milices d’auto-défense de la région », assure-t-il.
« Nous resterons ici avec les tanks jusqu’à le peuple ait pu décider de son avenir par référendum », pour un rattachement à la Russie ou une large autonomie au sein de l’Ukraine, déclare-t-il, s’attirant les acclamations de la petite foule d’habitants de Slaviansk qui l’entoure.
Six blindés ukrainiens capturés par les prorusses
Six blindés d’une colonne militaire ukrainienne ont été capturés par « un groupe russe de saboteurs terroristes », a annoncé le ministère ukrainien de la défense, après que ces blindés ont été vus rejoignant les insurgés prorusses dans l’est de l’Ukraine.
Les blindés faisaient partie d’une colonne entrée dans la ville de Kramatorsk, où elle « a été bloquée par des habitants », avant que six des engins ne soient capturés, a précisé le ministère.
Les agents russes à la manoeuvre dans l’est étaient déjà en Crimée
Les agents russes en action dans l’est de l’Ukraine seraient les mêmes que ceux qui étaient en Crimée avant le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie, a affirmé le porte-parole du contre-espionnage des services spéciaux ukrainiens. « Ce sont les mêmes agents qui ont pris l’Assemblée de Crimée. Nous l’avons établi par leurs communications. »
Il a assuré « qu’environ 40 membres des services russes et leurs collaborateurs », ressortissants russes comme ukrainiens, avaient été arrêtés depuis le début des soulèvements séparatistes dans l’est de l’Ukraine le 6 avril. « Les actions de diversion dans l’est de l’Ukraine sont dirigées par des officiers du service central des renseignements de l’état-major des forces armées russes », a poursuivi le porte-parole, reprenant une accusation déjà formulée par des responsables ukrainiens. Les agents russes sont chargés de « créer une déstabilisation maximale » en territoire ukrainien.