• Maroc Maroc
    téléchargement (1)
    Un débat original a eu lieu la semaine dernière au Parlement marocain : les députés ont étudié la question de la légalisation du cannabis dans un but thérapeutique ou industriel. Il faut dire que le Maroc est, après l’Afghanistan, le deuxième producteur mondial de « kif ». La précieuse plante est essentiellement cultivée dans le nord du royaume, dans la région pauvre et montagneuse du Rif. Les défenseurs de la légalisation au Maroc tablent d’abord sur l’élaboration prudente d’un plan stratégique, puis le vote d’une loi en 2015.800px-Chauen_0
    La Bible de Gutenberg, les voiles de Christophe Colomb et les premier jean’s étaient fabriqués à partir de cannabis, ou plus exactement de chanvre, dont on peu aujourd’hui aussi bien faire des huiles, des tissus, des isolants que des médicaments.
    images (7)
    Pour le Maroc, deuxième producteur mondial, l’enjeu économique est donc de taille si les agriculteurs ne produisaient plus pour les narcotrafiquants.
    images (6)
    C’était le sens de la journée d’études organisée mercredi 4 décembre au Parlement, à Rabat. Mehdi Bensaid, jeune député à l’initiative de cet événement, affirme que « les politiques uniquement sécuritaires par rapport à ce genre de problème ne marchent plus, autant en Europe qu’au Maroc. Donc peut-être est-il temps de voir d’autres politiques sur cette problématique, peut-être n’y a-t-il pas que des méfaits qui peuvent ressortir de cette plante-là, mais aussi des bienfaits, qu’on va essayer d’étudier. »
    images (3)
    L’utilisation thérapeutique du cannabis est l’un des secteurs prometteurs pour la plante, comme l’a expliqué aux députés le Dr André Furst, un neurologue suisse dirigeant un centre de rééducation pour la sclérose en plaques…
    images (8)
    « Souvent, les médicaments traditionnels n’étaient pas satisfaisants d’un point de vue thérapeutique. Avec le cannabis, le chanvre, on a effectivement une plante qui contient des substances qui aurait un effet myorelaxant. Beaucoup de mes malades, en se faisant soit une tisane, soit en fumant un joint, éliminaient leur raideur musculaire, avaient moins de douleur. »
    images (10)
    Au Maroc, la culture du cannabis, c’est aujourd’hui une production de 300 millions d’euros par an pour 200 000 familles d’agriculteurs du Rif, le plus souvent otages des cartels de la drogue.
    images (9)

 

Pays-Bas: revirement sur la carte cannabis dans les coffee shops000_PAR2004040651464_0
Rien ne va changer pour les millions de touristes qui se rendent chaque année dans les coffee shops néerlandais. Les plans visant à interdire aux étrangers l’accès de ces bars à joints, à partir du 1er janvier 2013, ont été abandonnés.
images (1)
Le nouveau gouvernement libéral et travailliste sorti des urnes en septembre 2012 a fait marche arrière sur la fameuse « carte cannabis ». Cette carte visait à restreindre l’accès des 650 coffee shops du pays aux seuls résidents néerlandais, pour limiter les effets néfastes du « narco-tourisme ».
images
Cet accès limité aux bars à joints, où la vente de drogues douces est tolérée depuis 1976 en petites quantités (5 grammes par jour et par personne), avait été lancé le 1er mai dans les régions du sud du pays. Maastricht et d’autres villes du Limbourg, du Brabant septentrional et de Zélande, proches de la Belgique et de l’Allemagne, avaient tenté l’expérience. Leur objectif : ne plus être inondées chaque week-end par des foules de jeunes attirés par les coffee shops, des amateurs de « fumette » parfois enclins au tapage nocturne.
téléchargement
Un argument de campagne électorale

La carte cannabis, wiet pass en néerlandais, devait être généralisée au 1er janvier 2013. Mais elle est devenue un argument de campagne électorale, avant les législatives de septembre, en raison de ses résultats mitigés. Comme les experts l’avaient prévu, la clientèle n’a pas faibli à Maastricht, où les dealers se sont installés dans la rue. Les travaillistes avaient promis de revenir sur cette mesure adoptée par le gouvernement précédent, dirigé par le Premier ministre libéral Mark Rutte.
images (2)
Un compromis a été trouvé entre ces deux partis désormais au pouvoir. Sur le papier, la loi demeure et il est toujours question de lutter contre les « touristes de la drogue ». Mais, les municipalités sont libres de décider de la meilleure politique à adopter.

Un enjeu économique

Amsterdam avait notamment fait pression pour que la mesure ne soit pas adoptée. En dehors de la tolérance légendaire de cette ville de gauche, dirigée par les travaillistes, l’enjeu s’avère essentiellement économique.
images (5)
Sur les 7 millions de touristes qui visitent Amsterdam chaque année, 1,5 million font au moins un passage dans les coffee shops. Ces derniers sont considérés comme une attraction touristique, au même titre que les vitrines à prostituées du Quartier rouge. La position d’Amsterdam a été déterminante dans le compromis passé. La ville compte en effet 220 coffee shops, soit le tiers du total des bars à joints dans le pays.2012-04-27T170345Z_986117547_GM1E84S037601_RTRMADP_3_DUTCH-CANNABIS_0

Rotterdam, Haarlem, Amersfoort, Leeuwarden, Arnhem et Enschede vont abandonner l’idée d’introduire la carte cannabis, tandis que le maire libéral de Maastricht veut persister dans la restriction. Selon la chaîne de télévision publique Nederlandse Omproep Stichting (NOS), qui a interrogé 56 municipalités des Pays-Bas comptant au moins un coffee shops, vingt-sept n’ont pas l’intention de donner suite aux projets de carte cannabis. Les Pays-Bas vont donc rester une exception, à l’échelle européenne.
images (4)

Bon comme un citron bien rond !