Des militaires russes près de la frontière ukrainienne, le 25 avril.

L’accord de Genève, qui devait ouvrir la voie au règlement de la crise ukrainienne, n’aura pas vécu neuf jours. Samedi 26 avril, face à une nouvelle montée des tensions dans l’est de l’Ukraine – tensions alimentées par les menaces d’intervention militaire russe, censées répondre au déploiement de troupes ukrainiennes face aux milices pro-russes –, le G7, le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde (Etats-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Allemagne,Italie et Japon), a indiqué que la Russie allait être soumise à une nouvelle vague de sanctions.

Moscou, qui se pose en défenseur des russophones établis en dehors de ses frontières, a appelé Kiev à mettre fin sans délai à son offensive militaire. Et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a accusé les Occidentaux de « vouloirs’emparer de l’Ukraine ».

Face à la menace russe, Washington a déployé 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes, et 150 soldats supplémentaires doivent arriver samedi en Lituanie.
Washington est persuadée que le levier économique pourrait faire plier Moscou. Selon le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, le premier train de mesures ciblées contre des personnalités proches du Kremlin aurait déjà « un impact ». « Le but est d’atteindre l’économie russe tout en faisant le moins de dommages possible à l’économie américaine et mondiale », a-t-il ajouté. Côté européen, Angela Merkel a annoncé, vendredi, une rencontre des ministres des affaires étrangères de l’UE « aussi rapidement que possible » pour travailler sur ce dossier.

« DISCOURS TOUJOURS PLUS PRÉOCCUPANT »
Le G7 accuse Moscou d’avoir ces derniers jours « continué à exacerber les tensions avec un discours toujours plus préoccupant et des manoeuvres militaires menaçantes à la frontière de l’Ukraine ». Près de 40 000 soldats russes sont en effet déployés le long de la frontière avec l’Ukraine. Et le Pentagone affirme que des avions russes ont violé l’espace aérien ukrainien « à plusieurs reprises »au cours des dernières heures.

La ville de Sloviansk, bastion des séparatistes dans l’Est, est en état de siège. La Garde nationale ukrainienne a mis en place un blocus de la ville afin d’empêcher les pro-russes, qui retiennent une dizaine d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, « de recevoir des renforts ».

le G7 décide de nouvelles sanctions contre Moscou face à une menace d’invasion
Le G7 a décidé de nouvelles sanctions avec un volet américain susceptible d’intervenir « dès lundi » face à une menace d’intervention russe dans l’est de l’Ukraine où les séparatistes retiennent des membres de l’OSCE qu’ils affirment être des « espions de l’Otan ».

Ce durcissement annoncé à Séoul, où le président américain était en visite, intervient alors que Kiev accuse Moscou de vouloir lancer « une troisième guerre mondiale » et une intervention de l’armée russe en Ukraine apparaît comme une hypothèse de plus en plus probable.

« Nous n’excluons plus une intervention militaire russe en Ukraine dans les prochains jours », a ainsi confié à des journalistes un diplomate occidental.
Au moment où la Russie mène « des manoeuvres menaçantes », selon les Occidentaux, à la frontière est de l’Ukraine, des avions russes ont violé l’espace aérien ukrainien « à plusieurs reprises » au cour des dernières 24 heures, a indiqué le Pentagon. Sur le terrain, les séparatistes ont déclaré samedi matin que les observateurs de l’OSCE arrêtés vendredi à Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes, étaient des « espions de l’Otan » et ne seraient libérés qu’en échange de « leurs propres prisonniers ». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, est intervenu auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov pour obtenir leur libération des observateurs de l’OSCE retenus dans l’est de l’Ukraine, a-t-on appris samedi auprès du ministère.
Devant le siège des services de sécurité (SBU) où sont retenus sept représentants de l’OSCE et leur accompagnateurs ukrainiens, les barricades ont été renforcées samedi matin avec des sacs de sable. Trois blindés stationnaient à proximité, a constaté un journaliste de l’AFP.

– Sanctions occidentales –
Le G7 accuse Moscou d’avoir ces derniers jours « continué à exacerber les tensions avec un discours toujours plus préoccupant et des man?uvres militaires menaçantes à la frontière de l’Ukraine ».
Selon un responsable américain sous couvert de l’anonymat, « chaque pays déterminera quelles sanctions ciblées il veut imposer. Ces sanctions seront coordonnées et complémentaires, mais pas nécessairement identiques ». « Les sanctions américaines pourraient intervenir dès lundi », a-t-il précisé.
Pour le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew, « le but est d’atteindre l’économie russe tout en faisant le moins de dommages possible à l’économie américaine et mondiale ». Les Etats-Unis sont « prêts à prendre des sanctions plus sévères et à en absorber les conséquences si nécessaire », a-t-il affirmé vendredi.
Côté européen, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé vendredi une rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’UE « aussi rapidement que possible » pour étudier de nouvelles sanctions.

Le communiqué du G7 affirme que ses membres — Etats-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Japon — se sont « engagés à agir d’urgence pour intensifier les sanctions ciblées » contre Moscou.
Ce communiqué a été publié après la tenue vendredi d’une conférence téléphonique entre les dirigeants américain, français, allemand, britannique et italien.
Les grandes puissances sont également « convenues de demander le renforcement du rôle de la mission d’observation de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) en Ukraine » dont les observateurs déjà sur place avaient été capturés vendredi par des séparatistes, selon Kiev et Berlin.
« Si cela est vrai, nous condamnons fermement cette action et appelons à leur libération immédiate », a réagi le département d’Etat américain.

– « Etat de siège » –
Sur le terrain, la ville de Slaviansk, bastion des séparatistes dans l’Est, est en état de siège depuis un assaut bref et meurtrier lancé par des blindés ukrainiens. Le ministère de l’Intérieur a indiqué avoir mis en place « un blocus » de Slaviansk avec les forces de la Garde nationale afin d’empêcher les pro-russes « de recevoir des renforts ».

« Nous ne rendrons pas la ville », a rétorqué le leader des insurgés de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev.
Moscou a appelé Kiev à mettre fin sans délai à son offensive militaire, mais le pouvoir de Kiev a affirmé que son « opération antiterroriste » allait continuer, tout en s’engageant à faire preuve de retenue.
« La Russie veut lancer une troisième guerre mondiale », a accusé pour sa part le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.

Selon les autorités ukrainiennes pro-occidentales, la Russie prépare une invasion ou veut du moins déstabiliser la situation politique avant la présidentielle anticipée du 25 mai. Les séparatistes comptent de leur côté organiser un référendum le 11 mai pour couper les ponts avec Kiev, voire rejoindre la Russie.
La perte de la Crimée, péninsule ukrainienne occupée par les forces russes et rattachée en mars à la Russie en quelques semaines, est dans tous les esprits.
Face à la menace brandie par Moscou d’une intervention militaire pour défendre ses intérêts et ceux de la population d’origine russe, Washington a réagi en déployant 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes, et 150 soldats supplémentaires sont arrivés samedi matin en Lituanie.

La Maison Blanche a insisté sur la nécessité d??uvrer « de concert par l’intermédiaire du G7 et de l’UE (…) pour imposer des coûts à la Russie ». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a répliqué en accusant les Occidentaux de « vouloir s’emparer de l’Ukraine » pour servir « leurs ambitions géopolitiques et non les intérêts du peuple ukrainien ».

La Russie n’est l’objet pour l’instant que de sanctions américaines et européennes visant de hauts responsables, mais la crainte de mesures de rétorsion contre son économie, déjà affaiblie, a entraîné de massives fuites de capitaux, poussant l’agence Standard & Poor’s à abaisser vendredi la note de la Russie à « BBB- »

Secretary of State John Kerry expressed concern to Russian Foreign Minister Sergei Lavrov Saturday about “provocative” Russian troop movements along Ukraine’s border, a US official said. In a morning call with his counterpart, Kerry also urged full Russian support for efforts to free a mission from the Organization for Security and Cooperation in Europe held hostage by pro-Moscow militants in the flashpoint city of Slavyansk. The top US diplomat “expressed continued concern that Russia’s provocative troop movements on Ukraine’s border, its support for separatists and its inflammatory rhetoric are undermining stability, security and unity in Ukraine,” the senior State Department official said. He also “urged Russian support without preconditions for the efforts of the OSCE and the Government of Ukraine to liberate the Vienna Document inspectors and their Ukrainian guides who are being held hostage by pro-Russian separatists in Slovyansk.” Kerry’s comments came as the Group of Seven top economies and the European Union signaled they would step up economic pressure on Moscow early next week amid fears Russia was preparing an invasion of eastern Ukraine. Ukrainian Prime Minister Arseniy Yatsenyuk meanwhile claimed Russia violated his country’s airspace seven times overnight with an aim “to provoke” it into starting a war.

But Moscow denied any transgression by its warplanes, with Lavrov calling for “urgent measures” to de-escalate the crisis that has plunged East-West relations to their lowest point since the Cold War. The United States and Europe have prepared fresh sanctions on Russia they could activate as soon as Monday over the crisis in Ukraine. The Group of Seven top economies and the European Union signaled they would step up economic pressure on Moscow early next week amid fears Russia was preparing an invasion of eastern Ukraine. Yatsenyuk cut short a visit to the Vatican as concern grew that the tens of thousands of Russian troops conducting military drills on the border could soon be ordered to invade. A Western diplomat warned: “We no longer exclude a Russian military intervention in Ukraine in the coming days.” The diplomatic source noted that Russia’s UN envoy, Vitaly Churkin, “has been recalled urgently to Moscow” for consultations.
Meanwhile, international efforts were underway to secure the release of a 13-member mission from the Organization for Security and Cooperation in Europe held hostage by pro-Russian militants in the flashpoint city of Slavyansk.
The chief of the insurgents’ self-styled “Republic of Donetsk”, Denis Pushilin, accused them of being “NATO spies” and said they would only be released in a prisoner swap for militants detained by Ukrainian forces.

As indignant Western powers demanded their immediate release, Russia’s envoy to the OSCE said Moscow would “take all possible steps in this case”.
“We believe that these people should be released as soon as possible,” Andrei Kelin said. Russian’s foreign ministry also said Moscow was “taking measures” to resolve the situation but blamed the Ukrainian authorities for the hostage crisis.
“They were invited by the Ukrainian authorities” and their safety “rests fully with the receiving side”, the foreign ministry in Moscow said.
The OSCE observers were sent to Ukraine to monitor an April 17 accord signed in Geneva between Russia, Ukraine, the United States and the European Union that was meant to take the heat out of the crisis in the ex-Soviet republic. An OSCE spokeswoman at the group’s Vienna headquarters told AFP there were eight monitors from the mission: four Germans, a Dane, a Pole, a Swede and a Czech.
This group of eight monitors was accompanied by five Ukrainian army personnel, the defence ministry in Kiev said in a statement. Speaking to reporters in Rome, Yatsenyuk said the detention was “unbelievable and unacceptable”.
“This is another proof and evidence that these so-called peaceful protesters with Russian ideas are terrorists,” he said. Ukraine’s own secret services said one of those detained “urgently” needed medical help. The hostages were being held in “inhuman conditions” and were likely to be used as “a human shield effectively terrorizing the whole international community”, said the Kiev authorities.

