
Israël-Hamas : nouvelle journée d’affrontements meurtriers
Les sirènes ont de nouveau retenti dans la soirée à Jérusalem. Plus de 30 Palestiniens ont été tués jeudi à Gaza dans des frappes israéliennes.
Les sirènes ont de nouveau retenti dans la soirée à Jérusalem, située à 80 km de la bande Gaza, avant une série de puissantes explosions. Deux roquettes sont tombées dans des zones inhabitées, l’une près de la colonie de Ma’ale Adoumim, à l’est de Jérusalem, et l’autre non loin d’une prison militaire israélienne, en Cisjordanie occupée, selon des témoins. Deux autres ont été interceptées par le système anti-missile Iron Dome. Tel-Aviv, la capitale économique, avait essuyé des attaques similaires en début de journée.
L’épreuve de force entre le Hamas et Israël a monté d’un cran ce jeudi, après trois jours de bombardements israéliens qui, causant un nombre croissant de victimes, n’ont pas stoppé les roquettes de Gaza, malgré l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu. Plus de 30 Palestiniens ont été tués jeudi à Gaza dans des frappes de l’aviation israélienne, portant à plus de 80 le bilan des morts dans les raids en trois jours, tandis que le Hamas et Jihad islamique allié lançaient 150 roquettes vers Israël. Il n’y a pas eu de victime du côté israélien mais des dizaines de personnes traumatisées.
Ce nouveau cycle de violences est le plus meurtrier depuis l’opération Pilier de défense de novembre 2012, dont l’objectif était aussi de faire cesser les tirs de Gaza. Il a été enclenché après le rapt, le 12 juin, puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribué par Israël au Hamas, suivi de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes de droite juifs.
« Souffrances dévastatrices » infligées aux enfants
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a exclu tout cessez-le-feu, selon Haaretz. « Ce n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il déclaré. « Les résultats de Tsahal sont pour l’instant significatifs et nous allons continuer d’attaquer le Hamas et les autres organisations terroristes », a promis son ministre de la Défense Moshé Yaalon. L’armée de l’air a pilonné jeudi 110 « sites terroristes » dans la bande de Gaza – contrôlée depuis 2007 par le Hamas – portant à 860 le nombre de ses raids depuis le déclenchement de l’opération Protective Edge (Bordure de protection) lundi à minuit.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une frappe a tué neuf Gazaouis qui regardaient la demi-finale de la Coupe du monde Argentine-Pays-Bas dans un café près de Khan Younès, selon les services d’urgences. Également à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, quatre femmes et quatre enfants ont péri dans deux maisons bombardées. Un cinquième mineur a trouvé la mort lors d’un raid dans le nord du territoire. Selon l’ONG DCI-Palestine, qui se consacre à la défense des enfants, 14 mineurs avaient déjà été tués mardi et mercredi à Gaza. Dans un communiqué, l’Unicef a mis en garde contre « les souffrances dévastatrices » infligées aux enfants des deux côtés. De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé toutes les parties à « protéger les civils et le personnel médical pris dans la spirale de violence ».
Réunion d’urgence au Conseil de sécurité
Toutefois, l’opération aérienne, qui a vidé les rues de Gaza, n’a pas réussi à faire cesser les attaques du Hamas et du Jihad islamique, tous deux équipés de roquettes à longue portée, comme la M75 de fabrication locale, de plus en plus précises. Plus de 120 roquettes se sont abattues depuis ces 24 dernières heures en Israël et 24 autres ont été interceptées par les batteries Iron Dome. Au total, 370 projectiles ont touché le territoire israélien depuis le début des hostilités. Le Hamas a revendiqué des tirs de roquettes visant Jérusalem et Tel-Aviv, mais aussi Haïfa, à 160 km au nord, et le centre nucléaire de Dimona, au sud. Selon Firas Abi Ali, expert à l’institut IHS Country Risk, le Hamas est « engagé dans une escalade qui vise à pousser Israël vers une offensive terrestre ».
« Nous sommes toujours confrontés à une campagne difficile et complexe », a reconnu M. Netanyahou, à l’issue d’une réunion de son cabinet de sécurité, alors qu’Israël pourrait opter pour une offensive terrestre contre Gaza. 40 000 réservistes ont été rappelés. Les Palestiniens et les pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont exhorté les Nations unies à « mettre fin à l’agression israélienne ». Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé à un cessez-le-feu à l’ouverture jeudi d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité en réitérant ses « appels aux deux camps à faire preuve du maximum de retenue ».
Lors d’un entretien téléphonique, le président français François Hollande a exprimé « son inquiétude » au chef de l’Autorité palestienne Mahmoud Abbas au sujet de la situation à Gaza, estimant que « l’escalade doit cesser » entre Israéliens et Palestiniens. Sur le plan humanitaire, l’Égypte a ouvert le point de passage de Rafah pour recevoir les Palestiniens blessés dans l’offensive israélienne. En revanche, Le Caire ne semble plus vouloir endosser le costume de médiateur, comme par le passé, au profit du Hamas, allié des Frères musulmans écrasés par le nouveau pouvoir égyptien.
Gaza : plus de 300 cibles visées par Israël dans la nuit
Selon un porte-parole de l’armée israélienne, des sites de lancement de roquettes, des tunnels et des postes de commandement du Hamas ont été touchés.
L’offensive aérienne israélienne contre le Hamas palestinien, pour stopper le feu nourri de roquettes de Gaza, fait un nombre croissant de pertes civiles, alors que le Conseil de sécurité doit se réunir en urgence pour tenter d’enrayer l’escalade. Une nouvelle frappe meurtrière a tué huit Palestiniens qui regardaient la demi-finale de la Coupe du monde entre l’Argentine et les Pays-Bas dans un café de Khan Younès, selon le porte-parole des services d’urgences, Achraf al-Qodra. Dans la nuit, toujours à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, quatre femmes et quatre enfants ont péri dans deux maisons bombardées. Un cinquième mineur a trouvé la mort lors d’un raid à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.
Parmi les autres victimes civiles des bombardements israéliens figure le chauffeur d’une agence de presse palestinienne locale, Media 24, qui circulait dans la ville de Gaza dans une voiture portant l’inscription « Presse », selon des témoins. Un porte-parole militaire, Arié Shalicar, a qualifié de « tragédie » une autre frappe qui a fait huit morts mardi à Khan Younès, dont un enfant de 8 ans et deux adolescents, en assurant que l’armée, qui dit avoir cherché à éliminer un cadre d’une organisation armée, avait auparavant donné un ordre d’évacuation aux habitants. « Lancer un avertissement n’absout pas la partie attaquante de ne cibler que des objectifs militaires ou de s’abstenir de toute attaque si les pertes et les dégâts civils anticipés sont disproportionnés », a estimé Human Rights Watch (HRW). Quelque 75 Palestiniens ont été tués au cours des trois derniers jours, selon des sources médicales palestiniennes.
« L’attaque va continuer »
L’armée israélienne a pilonné « plus de 320 cibles » du Hamas, dans la nuit de mercredi à jeudi, portant à 750 le nombre de ses raids depuis le déclenchement de l’opération « Protective Edge » (« Bordure de protection ») dans la nuit de lundi à mardi. « Les résultats de Tsahal (l’armée israélienne) sont pour l’instant significatifs et nous allons continuer d’attaquer le Hamas et les autres organisations terroristes », s’est félicité le ministre de la Défense Moshé Ya’alon. « Le Hamas subit des dégâts très importants et va continuer d’en subir dans les jours à venir avec toute la force qu’il faudra tant que le calme ne sera pas revenu dans le sud du pays », a-t-il martelé.
L’opération aérienne israélienne n’a toutefois pas réussi à faire cesser les salves de roquettes lancées par les combattants du Hamas et de son allié, le Djihad islamique, tous deux bien armés et équipés de roquettes à longue portée. Au moins quinze engins se sont abattus depuis minuit en Israël et sept autres ont été interceptés par les batteries de défense anti-missile Iron Dome. Au total, plus de 220 projectiles ont atteint le territoire israélien depuis le début des hostilités. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a revendiqué des tirs de roquettes contre Tel-Aviv, Jérusalem, Haïfa (nord d’Israël), à une distance record de plus de 160 kilomètres de Gaza, ainsi que contre le site nucléaire de Dimona, au Sud. Ces tirs n’ont pas fait de victimes, mais des dizaines d’Israéliens ont été commotionnés.
Ce nouveau cycle de violences est le plus grave depuis l’opération « Pilier de défense » en novembre 2012, dont l’objectif était également de faire cesser les attaques à la roquette de Gaza. Il a été enclenché après le rapt, le 12 juin, puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par de jeunes extrémistes juifs.
« Gaza sur le fil du rasoir »
Devant « l’agression israélienne », les Palestiniens et les pays arabes ont réclamé une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU sur la situation à Gaza. La séance, qui commencera à 10 heures locales (14 heures locales), consistera en un exposé public de la situation par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, suivie de consultations à huis clos entre les quinze pays membres du conseil. « Gaza est sur le fil du rasoir », a averti Ban Ki-moon mercredi soir en évoquant le risque que la situation « échappe à tout contrôle ». Il a invité le Premier ministre Benyamin Netanyahou à faire preuve « du maximum de retenue » et a dénoncé « les pertes civiles croissantes à Gaza« , sans toutefois condamner directement les raids israéliens.
Benyamin Netayahou a d’ailleurs reçu le soutien des dirigeants américains et européens. Ainsi, le président français François Hollande a exprimé la « solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza« . Sur le plan humanitaire, l’Égypte a ouvert le point de passage de Rafah jeudi pour recevoir les Palestiniens blessés dans l’offensive israélienne.















