Dieudonné :
la justice autorise le spectacle,
Valls saisit le Conseil d’Etat
Le tribunal administratif de Nantes a annulé l’arrêt d’interdiction de la représentation de Dieudonné, qui doit avoir lieu ce soir, estimant que le spectacle « ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine ». Le Conseil d’Etat examine l’affaire en référé à 17h…
La réplique n’a pas tardé : Manuel Valls a fait savoir quelques minutes après la décision de justice autorisant de fait le spectacle de Dieudonné qu’il allait saisir « immédiatement » le Conseil d’Etat afin de faire appel. Dans un communiqué, le ministre a estimé que le juge des référés n’avait pas « éteint les voies de droit » en « confirmant la thèse qui fait du respect de la dignité de la personne humaine une composante fondamentale de l’ordre public ».
« C’est la raison pour laquelle le ministre de l’Intérieur a décidé de saisir immédiatement en appel le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative de notre pays », précise le texte. « Face à la mécanique de la haine, il faut de la fermeté, de la sérénité et de la persévérance. »
Le Conseil d’Etat examine l’affaire en référé à 17h…
L’arrêté d’interdiction frappant le spectacle de Dieudonné à Nantes ce soir a en effet été annulé ce jeudi en référé, a annoncé le Tribunal administratif jeudi à 14h45, laissant donc la voie libre à la tenue de la représentation prévue au Zénith.
« Le tribunal administratif de Nantes suspend l’exécution de la décision par laquelle le préfet de la Loire-Atlantique a interdit la représentation du spectacle +Le Mur+ de M. Dieudonné M’bala M’bala le 9 janvier 2014 au Zénith de Saint-Herblain », précise le tribunal, en ajoutant que le spectacle « ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine ». « C’est la défaite de M. Valls, c’est la défaite de M. Ayrault », a estimé l’avocat de l’humoriste.
Premières décisions
Plus tôt dans la journée, l’avocat de Dieudonné, Me Jacques Verdier, avait assuré n’avoir « pas de doute » sur le fait que son client serait sur scène jeudi soir à Nantes. L’avocat, qui avait indiqué que son client ne serait pas présent à l’audience mais arriverait à Nantes « dans la journée », a été escorté à sa demande par les forces de l’ordre jusqu’au tribunal, entouré de représentants de nombreux médias, a constaté une journaliste de l’AFP.
Les tribunaux administratifs de Nantes et Orléans se prononcent ce jeudi sur la tenue des spectacles de Dieudonné, premiers tests devant la justice de la circulaire de Manuel Valls qui vise à l’interdiction des représentations du polémiste condamné pour antisémitisme. Deux audiences se succèderont dans l’après-midi à Orléans à partir de 15h30, pour examiner deux recours contre l’interdiction du spectacle prévu vendredi à Tours, déposés respectivement par un spectateur et par Dieudonné.
Interrogé sur la bataille judiciaire qui s’ouvre à Nantes entre le gouvernement et Dieudonné, Manuel Valls a répondu qu’il l’abordait « sereinement ». Le ministre de l’Intérieur a justifié jeudi son action à l’encontre de Dieudonné en affirmant que le « rôle d’un responsable politique est de prendre des risques », alors que le tribunal administratif de Nantes doit se prononcer dans la journée sur l’interdiction du spectacle nantais du polémiste jeudi soir. « Le rôle d’un responsable politique public, c’est de prendre des risques », a dit le ministre lors d’une rencontre avec la presse à Rennes.
Il s’agit des premières décisions judiciaires liées à la circulaire du ministère de l’Intérieur , qui a préconisé lundi l’interdiction au cas par cas du spectacle « Le Mur », pour troubles à l’ordre public, alors que le polémiste a été condamné à plusieurs reprises pour ses propos antisémites. Outre le trouble à l’ordre public « classique », cette circulaire invoque « l’atteinte au respect de la dignité humaine » comme motif pouvant justifier l’interdiction d’une manifestation. Cette victoire de Dieudonné constitue un sérieux revers pour le gouvernement, très engagé sur ce dossier, dans une cause qui apparaît comme juste et gênante à la fois .
Le Zénith de Nantes quasi-complet
A Nantes, le spectacle programmé au Zénith affichait mercredi matin un taux de remplissage de près de 90%, 5.596 places ayant été vendues – à 43 euros – selon le responsable de cette salle, dont la capacité est de 6.300 spectateurs.
Sur les réseaux sociaux, où Dieudonné trouve un soutien important, un appel à manifester au Zénith jeudi soir a été lancé. Mercredi après-midi, des jeunes achetaient encore leur place pour le spectacle dans la billeterie d’une grande surface non loin du Zénith, a constaté une correspondante de l’AFP.
Outre Nantes et Tours, des interdictions ont été annoncées cette semaine à Bordeaux et Orléans notamment. Cette question divise les Français: une faible majorité (52%) est favorable à l’interdiction mais 64% pensent que la mesure ne sera pas efficace pour lutter contre l’antisémitisme, selon un sondage CSA pour le site Atlantico.fr.
A l’appel de la Licra, une centaine de personnes ont formé un « cercle de vigilance » silencieux, mercredi soir au centre de Nantes, et distribué des tracts dénonçant l’antisémitisme des propos de Dieudonné. Plusieurs jeunes se sont mêlés aux interviews des représentants de la Licra pour défendre le polémiste, affirmant que son geste de « quenelle » n’était « qu’anti-système » et qu’il était « anti sioniste et non antisémite ». Et, à Rennes, Manuel Valls a été accueilli par quelques manifestants, sans toutefois que l’on sache précisément s’il s’agissait de soutenir Dieudonné ou de protester contre le mariage pour tous…Mercredi, le tribunal administratif de Pau a rejeté le référé-liberté présenté par Dieudonné contre l’annulation de son spectacle à Biarritz, s’estimant incompétent. Ce spectacle avait toutefois été annulé en raison de travaux urgents à effectuer dans la salle prévue à Biarritz, un prétexte selon Dieudonné.
Au niveau politique, François Hollande a demandé aux préfets « d’être vigilants et inflexibles » dans l’application de la circulaire du ministre de l’Intérieur. Mercredi, la ministre de la Justice Christiane Taubira a estimé que l’affaire Dieudonné n’était « pas que judiciaire » mais aussi politique, soulignant que le polémiste « s’amuse avec un crime contre l’humanité ». Le président de l’UMP Jean-François Copé a de son côté « assumé » d’avoir apporté son soutien à Manuel Valls « dans son action contre l’antisémitisme militant de M. Dieudonné ».
Outre les recours contre les interdictions, les avocats de Dieudonné ont aussi saisi mardi la Cour de justice de la République pour des « accusations attentatoires à l’honneur et à la considération, tenues par » le ministre de l’Intérieur à son encontre, ont-ils affirmé, sans préciser lesquelles. Mercredi, le parquet de Chartres confirme une enquête pour blanchiment à l’encontre de Dieudonné.



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