Selon Dassault Aviation, le Rafale s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue afin de répondre aux exigences des utilisateurs
L’avionneur a effectué avec succès ses premiers vols d’essais dans une nouvelle configuration très lourdement armée, comprenant douze missiles.
Les performances du programme Rafale sont en constante évolution. Entré en service en 2004 dans la Marine nationale et en 2006 dans l’armée de l’Air française, l’avion de combat fabriqué par Dassault Aviation a effectué avec succès ses premiers vols d’essais dans une nouvelle configuration très lourdement armée, comprenant six missiles air-sol de précision AASM Hammer (Safran), quatre missiles air-air moyenne et longue portée de la famille MICA (MBDA), deux missiles Meteor très longue portée (MBDA) ainsi que trois réservoirs de 2.000 litres.
Ces travaux préliminaires, financés sur fonds propres de Dassault Aviation et qui aboutiront à une ouverture complète du domaine de vol, sont le fruit d’une collaboration avec la direction générale de l’armement (DGA). Grâce à cette nouvelle performance technique, Dassault Aviation démontre, quelques jours après la notification du standard F3 R par le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, que « le Rafale s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue afin de répondre aux exigences des utilisateurs », explique Dassault Aviation dans un communiqué publié ce jeudi.
Le Rafale capable de porter 1,5 fois sa propre masse
En démultipliant les capacités de ses 14 points d’emport dont 8 sous voilure, « le Rafale est le seul chasseur au monde capable de porter 1,5 fois sa propre masse », assure Dassault Aviation. Sa capacité à être omnirôle doit répondre aux besoins de pays qui veulent compter, à coûts maîtrisés, sur un outil opérationnel et polyvalent susceptible de remplir toutes les missions plus efficacement, en mobilisant moins de moyens. « Deux Rafale représentent ainsi un potentiel équivalent à six avions de la classe Mirage 2000 », a précisé l’avionneur.
Cette nouvelle configuration, « inégalée par sa polyvalence et la puissance de feu qu’elle représente », selon Dassault Aviation, a été rendue possible grâce à l’architecture ouverte de l’avion conçue, dès l’origine, pour remplir l’ensemble des missions dévolues jusqu’alors à sept types d’avions différents en France. « Véritable multiplicateur de forces, le Rafale est un outil de rationalisation des armées », a rappelé l’avionneur. Sur les 180 Rafale commandés par la France à ce jour, 126 ont été livrés. La flotte totalise actuellement près de 120.000 heures de vol, dont 16.000 en opérations. Depuis mi-2013, les RAFALE de série sont dotés du radar à antenne active RBE2 AESA de Thales.
Une capacité omnirôle unique au monde
Cette nouvelle évolution, qui allie grande autonomie et polyvalence du système d’armes, « démontre la puissance et la supériorité opérationnelle du Rafale qui dispose déjà d’un éventail inédit de configurations », souligne Dassault Aviation. Et de citer une capacité unique de frappe dans la profondeur, avec deux missiles de croisière Scalp et trois réservoirs de 2.000 litres, utilisée par les armées françaises lors de l’opération Harmattan en Libye en 2011.
Seul appareil totalement « omnirôle » au monde, selon Dassault Aviation, le Rafale a été conçu pour accomplir toutes les missions de l’aviation de combat : interception et combat air-air avec canon de 30 mm, missiles Mica IR/EM et missiles Meteor (à partir de 2018) ; appui au sol avec canon de 30 mm, bombes guidées laser GBU-12/24, bombes guidées GPS AASM et GBU-49 (utilisés en Afghanistan, en Libye et au Mali) ; frappes dans la profondeur avec missiles de croisière Scalp-Storm Shadow (utilisés en Libye) ; attaque à la mer avec missile Exocet AM39 Block 2 et autres armements air-surface ; reconnaissance tactique et stratégique en temps réel avec nacelle Areos (utilisée en Afghanistan, en Libye et au Mali) ; ravitaillement en vol d’un Rafale à un autre (« buddy-buddy ») et enfin dissuasion nucléaire avec missile ASMP-A.
Défense : la France a exporté pour 6,3 milliards d’euros d’armes en 2013
C’est l’Arabie Saoudite qui a été le meilleur client de la France en 2013 avec 1,8 milliard d’euros de commandes, soit plus du quart du montant des contrats engrangés (6,3 milliards d’euros
Après une année difficile en 2012 en matière d’exportations (4,8 milliards d’euros), les industriels de la défense tricolores ont réussi à augmenter de 31 % leurs prises de commandes en 2013. Ils ont exporté l’année dernière au moins 6,3 milliards d’euros de ventes de systèmes d’armes. C’est une bonne nouvelle pour les industriels de l’armement tricolores. Après une année difficile en 2012 en matière d’exportations (4,8 milliards d’euros), ils ont réussi à augmenter de 31 % leurs prises de commandes en 2013 pour atteindre au moins 6,3 milliards d’euros de systèmes d’armes. Un chiffre qui reste encore à affiner mais il serait fiable à 95 %, assure-t-on au ministère de la Défense. Avec ce chiffre, la France réalise plutôt un bon cru, proche de celui de 2011 (6,5 milliards), et reste encore bien calé à la quatrième place devant Israël, le rival le plus dangereux pour la France… mais derrière les Etats-Unis, la Russie et la Grande-Bretagne. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit annoncer ce chiffre ce jeudi à Brest lors de la cérémonie de la remise de la frégate multimissions (FREMM) Mohammed VI au Maroc.
Un niveau d’exportations rassurant, estime le ministère de la Défense, car les industriels ont réussi à signer en 2013 huit contrats supérieurs à 200 millions d’euros (contre trois en 2012). « C’est un retour significatif de grands contrats comme le contrat LEX signé en Arabie Saoudite », explique-t-on à l’Hôtel de Brienne. Mais pas encore de mégacontrat ou de « jumbo deal » signé, qui donnerait une réelle bouffée d’oxygène à l’industrie d’armement tricolore, notamment à la filière aéronautique avec le Rafale. Toutefois, le socle des exportations françaises – les contrats de moins de 200 millions d’euros – est en croissance de 7 %. « Un total significatif », estime le ministère. En tête des industriels tricolores à l’export, MBDA et Thales, qui ont glané respectivement chacun 1,5 milliard de prises de commandes.
L’Arabie Saoudite à nouveau bon client de la France
Comme au bon vieux temps – mais pas si lointain finalement après la parenthèse du quinquennat Sarkozy -, c’est l’Arabie Saoudite qui a été le meilleur client de la France avec 1,8 milliard d’euros de commandes. Soit plus du quart du montant des contrats engrangés en 2013 (28 %) même si la France pouvait espérer plus avec le programme Mark 3 (4 milliards d’euros pour Thales). C’est évidemment le programme LEX (Life Extension) portant sur la modernisation des frégates saoudiennes Sawari I qui pèse lourd dans la balance (570 millions d’euros de parts françaises pour un contrat évalué à 1,15 milliard).
Par ailleurs, les missiliers MBDA, Sagem (groupe Safran) et Thales ont engrangé toute une série de contrats portant sur l’équipement des différentes forces saoudiennes. MBDA fournira à l’armée de l’air saoudienne un lot supplémentaire de missiles de croisière Storm Shadow, dont la fabrication est en partie en France. Il va va équiper de missiles sol-air VL Mica la Garde nationale, l’armée privée du roi commandée par le prince Mitaeb bin Abdullah. Ce contrat, qui s’élève à un peu plus de 150 millions d’euros, va permettre de remplacer le parc de missiles Mistral, dont le fournisseur était déjà MBDA. A terme, le missilier table sur plus de 500 millions d’euros de commandes au total.
Le missilier participe aussi au contrat LEX et va équiper les pétroliers de son nouveau système surface-air à très courte portée Simbad-RC (un peu plus de 40 millions d’euros). Par aileurs, Sagem a placé sa bombe AASM sous les Tornado saoudiens et Thales avait signé en début d’année un nouveau contrat de support (OASIS 8) des missiles de défense aérienne Crotale (de l’ordre de 140 millions d’euros).
Singapour deuxième client de la France
En dépit de l’échec de DCNS à Singapour qui a choisi le rival allemand ThyssenKrupp Marine System pour l’achat de deux deux sous-marins (1,8 milliard d’euros), l’Ile-Etat se classe au deuxième rang des clients des industriels français. Deux contrats ont été signés, l’un portant sur la vente de six avions ravitailleurs MRTT (la part française s’élève à un tiers du contrat sur ce type d’appareils), l’autre sur des missiles Aster 30 (MBDA).
Par région, c’est évidemment le Moyen-Orient qui arrive en tête des meilleurs clients de l’industrie française en absorbant 40 % des exportations tricolores. Outre l’Arabie Saoudite, Paris a également fait son retour aux Emirats Arabes Unis (EAU). Thales y a vendu 17 radars Ground Master 200, un radar de défense aérienne base couche, 3D tactique multi-missions à moyenne portée (200 kilomètres), pour un montant estimé à environ 250 millions d’euros (part française : moins de 200 millions d’euros). Il est notamment fabriqué à Limours (Essonne) et à Ymare, près de Rouen (Seine-Maritime). Le contrat de deux satellites espions (Falcon Eye) devrait être mis en vigueur en 2014 (700 millions d’euros).
Derrière le Moyen-Orient, viennent l’Asie du Sud-Est (16 %), dont Singapour et la Malaisie, l’Afrique du Nord (11 %), notamment le Maroc, et l’Amérique latine (11 %), dont notamment le Brésil (vente d’un satellite dual de télécoms pour environ 400 millions de dollars lancement compris) et en Bolivie (six hélicoptères SuperPuma pour 150 millions d’euros). En Amérique Latine, Paris reprend pied également au Pérou et Colombie.
Les missiles, première filière exportatrice
En 2013, les missiles français ont eu beaucoup de succès à l’export. MBDA mais aussi Thales et Safran (bombes AASM) se sont partagés plusieurs commandes, principalement en Arabie Saoudite pour les trois missiliers.
Puis viennent les constructeurs de satellites (Airbus Space Systems et Thales Alenia Space) avec la filière de satellites d’observation Helios et Pléiades et de télécoms militaires (Brésil). Soit selon le ministère de la défense un huitième des prises de commandes en 2013 (environ 800 millions d’euros). Soit quatre fois plus qu’en 2012. Les hélicoptères avec Airbus Helicopters ont également été à l’honneur notamment avec des contrats en Bolivie (150 millions) et en Ouzbékistan (10 Fennec et 6 Cougar), selon le ministère.
Le radar RBE2, l’arme fatale du Rafale à l’export


Ce radar va procurer à l’avion de nombreux avantages, parmi lesquels : une portée augmentée, compatible avec la détection de cibles à signature réduite et avec la pleine utilisation de nouveaux armements tels que le missile air-air Meteor; une fiabilité accrue, (cel permet d’espacer les interventions de maintenance) avec un effet positif direct sur le coût de maintien en condition opérationnelle ; des formes d’ondes plus agiles, capables de générer des images à ouverture de synthèse (SAR). Et surtout le RBE2 AESA va apporter indéniablement un plus au Rafale à l’export.
Le Rafale est déjà craint par les Etats-Unis
Sans le radar RBE2 AESA, le Rafale avait notamment tenu tête fin 2009 lors d’un exercice international, baptisé Air tactical leadership Course (ATLC) aux Emirats arabes unis, au Raptor F-22 de Lockheed Martin, qui est l’actuelle référence dans l’aviation de combat. En six combats, le Rafale n’a été « shooté » qu’une seule fois pour cinq matches nuls. En combat aérien, le RBE2 AESA est capable de poursuivre 40 avions et d’en engager 8 en même temps. Le balayage électronique permet d’assurer simultanément le suivi du terrain et la détection de cibles terrestres ou navales C’est ce qui se fait de mieux en Europe, y compris en Russie, qui n’a pas encore développé ce radar.
A l’export, Dassault Aviation est en négociations exclusives en Inde (126 appareils), les négociations pourraient s’achever avant la fin du mois de mars 2013. L’avionneur négocie également avec les Emirats arabes unis (60), a de bonnes chances de vendre le Rafale au Brésil (36) et au Qatar (entre 12 et 36), et à un degré moindre en Malaisie.
Rafale: Paris accroît l’attractivité à l’export de l’avion de combat de Dassault
Le Rafale s’offre une nouvelle technologie de pointe. A la fin de l’année 2012, la Direction générale de l’armement (DGA) a notifié à Thales « un contrat de levée de risques pour le développement du Pod de désignation laser de nouvelle génération (PDL-NG) du Rafale », a-t-elle annoncé lundi soir. Une technologie clé pour l’avion de combat de Dassault Aviation. D’un montant de 55 millions d’euros, ce contrat permet « de maintenir les compétences critiques nécessaires à la préparation de cette capacité », a précisé la DGA. Selon le site des echos.fr, qui a révélé lundi ce contrat, la DGA doit notifier, fin 2013 une tranche supplémentaire de 115 millions d’euros.
Selon le magazine « Air et Cosmos », ce premier contrat couvre un peu plus de 10 % de la valeur totale prévue pour le programme PDL NG ; celui-ci prévoit en effet le développement et l’achat de 45 nacelles, pour un montant total qui devrait avoisiner les 450 millions d’euros. Le système ne doit pas être opérationnel avant 2018 sur les Rafale au standard F3-R et Mirage 2000D ; les livraisons pourraient s’étaler jusqu’en 2022. Successeur de la nacelle de désignation de cibles « Damocles » actuellement en service, le PDL-NG vise à doter les armées françaises d’une capacité clé d’ici à cinq ans et à renforcer l’attractivité de l’offre française dans le domaine des systèmes aéronautiques militaires. Plusieurs pays sont intéressés par le Rafale. A commencer par l’Inde qui est en négociations exclusives depuis le début 2012, les Emirats Arabes Unis, qui ont engagé une nouvelle séance de discussions avec Paris.
Le radar AESA, un plus pour le Rafale
Progressivement, le Rafale arrive à maturité. En septembre, Dassault Aviation et Thales avaient livré à la DGA, le Rafale C137, le premier chasseur européen doté d’un radar à antenne active, le fameux RBE2 AESA. Ce radar est censé lui aussi accroître les chances de l’avion de combat à l’export. Car le radar RBE2 est ce qui se fait de mieux en Europe, selon les spécialistes. Hormis les Etats-Unis qui ont équipé de radars à antenne active le F-22, le F-18 et le F-15C Eagle, la France est seul autre le pays à savoir développer ce type de radar. En combat aérien, le RBE2 est capable de poursuivre 40 avions et d’en engager 8 en même temps. Le balayage électronique permet d’assurer simultanément le suivi du terrain et la détection de cibles terrestres ou navales
La Direction générale de l’armement a notifié à Thales un contrat de levée de risques pour le développement du Pod de désignation laser de nouvelle génération (PDL-NG) du Rafale. Une capacité clé pour l’avion de combat de Dassault Aviation.