Après le sauvetage de l’équipage
Le pompage du gazole du réservoir est prévu cet après-midi.
Une fenêtre de tir calculée au plus près par les experts .

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Hier après-midi, la grande échelle des pompiers d’Anglet a été déployée pour permettre aux experts d’accéder au réservoir de gazole situé dans la proue du navire.

Les onze hommes d’équipage du cargo espagnol échoué sont sortis sains et saufs, mais  »traumatisés ». Deux d’entre eux ont fait appel à la cellule médico-psychologique

Anglet : "Les marins étaient terrorisés. Certains n'avaient pas vu que leur navire était cassé''

Les marins lors de leur prise en charge par les pompiers mercredi.

Les onze hommes d’équipage du cargo Luno, qui s’est échoué ce mercredi à Anglet, sont en bonne santé physique, comme l’a confirmé leur employeur, l’armateur Naviera Murueta.
Suite à l’échouement, un homme avait été hospitalisé mercredi après-midi au Centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne pour une blessure superficielle à la tempe, causée par le gîte subi par le navire. Le marin est sorti mercredi soir de l’hôpital.
Quant aux autres membres de l’équipage du Luno, après qu’ils ont été secourus et treuillés par l’hélicoptère Puma de l’armée de l’air, ils ont été immédiatement pris en charge par la cellule médico-psychologique du Samu.Ils étaient tellement terrorisés et avec cette peur de mourir, qu’ils pouvaient être dans un état d’oublier un bras cassé »  Cette unité de crise a été déployée au sein de la patinoire d’Anglet, située plage de La Barre, par le Service d’aide médicale d’urgence (Samu) de Bayonne, sous la direction du Dr. Tarak Mokni.
« Nous avons vu des personnes qui avaient froid, qui étaient hypothermes, et surtout terrorisées », témoigne le docteur, diplômé en médecine de catastrophe.  »Les gars sont restés tapis pendant plusieurs heures dans une salle démontée par les vagues toutes les minutes. Ils étaient très traumatisés. Certains d’entre eux n’avaient même pas réalisé que le bateau s’était brisé, sinon le traumatisme aurait été encore plus important. Cela nous a beaucoup impressionnés », précise le docteur Mokni, qui indique avoir assisté ce mercredi au treuillage le plus périlleux de sa carrière.Selon le responsable du Samu de Bayonne, dans un premier temps, les marins ont eu le réflexe de refuser l’appui de la cellule médico-psychologique.
 »Ils étaient tellement terrorisés et avec cette peur de mourir, qu’ils pouvaient être dans un état d’oublier un bras cassé. » Puis dans un second temps, deux marins se sont confiés aux infirmiers et au psychiatre dépêchés sur place.  »Cela ne signifie pas qu’ils étaient perturbés psychologiquement, mais qu’ils ont éprouvé le besoin de parler. Nous invitons l’armateur et le consulat d’Espagne à nous contacter si besoin était, lorsque les marins seront de retour chez eux », précise le docteur Tarak Mokni.Les onze marins du Luno sont originaires de plusieurs régions d’Espagne. Ils ont été entendus ce jeudi matin par la section de recherches (SR) de la gendarmerie maritime. Et le pilote du navire a participé à la phase d’expertise sur les réservoirs de gazole, ce jeudi après-midi.

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Les experts sont parvenus à monter à bord de cette partie de l’épave ce jeudi après-midi.
Le Luno est désormais coupé en trois parties. 

Les tentatives de la nuit et celle de
jeudi matin avaient échoué. Les experts du CEPPOL (centre d’expertises pratiques de lutte antipollution) ont profité de la marée basse cet après-midi pour monter à bord de la partie avant du cargo échoué et  vérifier l’état des réservoirs, où seraient stockés 70% du carburant du navire, soit environ 70 tonnes.
« Bonne nouvelle. Les cuves sont intactes » a réagi vers 16 heures le maire d’Anglet Jean Espilondo sur son compte Twitter. Sur les trois cuves présentes à l’avant du bateau, « une seule contient du gazole » et elle n’est pas endommagé selon l’élu.
Les opérations de pompage pourraient commencer vendredi. « Mais il va falloir aller vite car les conditions climatiques se dégradent samedi et dimanche », ajoute Jean Espilondo, qui parle d’une « opération difficile », car « le bateau gîte de 15 degrés sous l’effet des vagues ».
« Ce que l’on craint c’est que la tempête continue et endommage la cuve« , poursuit-il.

Les experts tentent de monter à bord de l’épave avec les moyens des pompiers d’Anglet.

Il est en revanche trop tard pour les 20 tonnes de carburant qui étaient contenues dans l’épave arrière du « Luno » et qui se sont « vraisemblablement dispersées » selon Patrick Dallennes, le sous-préfet de Bayonne. Pas de quoi, selon lui, entraîner une pollution directe des plages.
Le carburant stocké dans cette partie du navire est en effet « plus léger que l’eau », « flotte et s’étend à la surface en des milliers de micro-gouttelettes qui se diluent dans l’eau », explique Jean-Luc Antoine, de la cellule technique du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (Ceppol) de la Marine nationale.
Combien de temps vont durer les opérations ? « L’aspiration » du gazole et « le démantèlement de l’épave peuvent aller très vite » ou prendre aussi plus de temps « jusqu’à trois semaines », en fonction des conditions climatiques, indique le capitaine de vaisseau Jean-Bernard Cerutti, directeur du Ceppol.
L’armateur a confié la réalisation du dégagement du bateau à la société néerlandaise:

SMIT Salvage

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Bon comme un citron bien rond !