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« Les forces kurdes sont parvenues à faire passer en Syrie 30.000 Yazidis, en majorité des femmes et des enfants, puis à les faire revenir au Kurdistan » irakien, a expliqué un responsable kurde –
Laurent Fabius a précisé que la France n’interviendrait pas sur le plan militaire. Au moins 20.000 Irakiens ont, par ailleurs, pu s’échapper sains et saufs vers la Syrie avant de revenir en Irak escortés par les forces kurdes.
L’UE a dénoncé dimanche des « crimes contre l’humanité » dans le nord de l’Irak où les jihadistes de l’Etat islamique (EI) menacent le Kurdistan autonome et des milliers de civils. « Nous condamnons fermement les dernières attaques du soi-disant Etat islamique et d’autres groupes armés en Irak », a déclaré dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Elle s’est déclarée « consternée » par la « détérioration rapide de la situation humanitaire » dans le nord de l’Irak. « Des centaines de milliers de civils, principalement issus de minorités, fuient les zones de conflit en raison des persécutions et des violations des droits humains fondamentaux » dans les zones où progressent les jihadistes, a souligné Mme Ashton. « Certains de ces actes peuvent être considérés comme des crimes contre l’humanité », a-t-elle estimé. « Cela doit être examiné rapidement afin que leurs auteurs soient tenus pour responsables » de ces crimes, a-t-elle ajouté.
Plus tôt ce dimanche, le ministre irakien des Droits de l’homme a accusé les djihadistes de l’Etat islamique d’avoir tué au moins 500 membres de la minorité religieuse yazidie depuis le début de leur récente offensive dans le nord de l’Irak, a rapporté Reuters Mohamed Chia al Soudani a déclaré que les extrémistes sunnites avaient enterré certaines de leurs victimes vivantes, dont des femmes et des enfants. Il a ajouté que l’EI avait enlevé environ 300 femmes pour en faire des esclaves.
Les frappes aériennes des Américains se poursuivent
Et les forces américaines ont poursuivi dimanche leurs frappes aériennes dans le nord de l’Irak pour aider les forces kurdes et protéger les personnels américains, a annoncé le Pentagone.
« Les forces militaires américaines ont continué à attaquer les terroristes de l’Etat islamique (EI) en Irak aujourd’hui, conduisant avec succès de multiples frappes aériennes, tant avec des avions qu’avec des drones, pour défendre les forces kurdes près d’Irbil, où des personnels et des citoyens américains sont stationnés », a précisé dans un communiqué le Central Command, qui gère la région Moyen-Orient. C’est la troisième journée consécutive durant laquelle les Etats-Unis mènent des frappes aériennes contre les jihadistes de l’EI.
« C’est aux Irakiens de mener ce combat »
De son côté, la France a précisé quelle allait être son implication dans ce conflit. « C’est aux Irakiens de mener ce combat », a souligné Laurent Fabius, qui s’exprimait au côté de Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien. La France ne prévoit donc pas d’intervenir militairement contre les jihadistes de l’Etat islamique.
Plus tôt ce dimanche, Laurent Fabius, a déclaré qu’il fallait que « tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme » après une brève rencontre avec le ministre irakien des Affaires étrangères par intérim, Hussein Chahristani.
Arrivé dimanche, en milieu de matinée, à Bagdad, Laurent Fabius s’est, en effet, entretenu avec des responsables irakiens de la réponse à apporter à l’offensive des djihadistes de l’Etat islamique, rapporte la télévision d’Etat irakienne. A Bagdad, Laurent Fabius entend exprimer « la solidarité de la France aux populations frappées par la barbarie terroriste », a indiqué le Quai d’Orsay dans un communiqué.
Le ministre des Affaires étrangères est arrivé en début d’après-midi à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, pour superviser la distribution de l’aide humanitaire, ont annoncé ses services et des responsables kurdes.
La France a annoncé samedi qu’elle procéderait à des livraisons d’équipement de premier secours aux populations irakiennes menacées par la progression des djihadistes de l’Etat islamique. François Hollande a indiqué au président du gouvernement régional du Kurdistan irakien (GRK) Massoud Barzani que ces premières livraisons auraient lieu « dans les prochaines heures », a rapporté l’Elysée.
Entre 20.000 et 30.000 réfugiés
Au moins 20.000 Irakiens, réfugiés dans les monts Sinjar pour fuir les jihadistes dans le nord de l’Irak, ont pu s’échapper sains et saufs vers la Syrie avant de revenir en Irak escortés par les forces kurdes, ont indiqué des responsables irakiens dimanche.
Un responsable kurde au point de passage de Fishkabour, à la frontière, a indiqué que 30.000 personnes étaient arrivées de Syrie, la députée Yazidie Vian Dakhil faisant état pour sa part de 20.000 à 30.000 ayant fui et se trouvaient désormais dans la région autonome du Kurdistan irakien.
« Les forces kurdes sont parvenues à faire passer en Syrie 30.000 Yazidis, en majorité des femmes et des enfants, puis à les faire revenir au Kurdistan » irakien, a expliqué Shawkat Barbahari. Des milliers d’habitants appartenant à la minorité kurdophone des Yazidis ont été chassés de chez eux lorsque les jihadistes de l’Etat islamique (EI) se sont emparé la semaine dernière de la ville de Sinjar, l’un de leurs bastions.
Aide humanitaire
Dans le même temps, la Grande-Bretagne a commencé à larguer de l’aide humanitaire aux populations menacées par l’avancée des jihadistes de l’Etat islamique dans le nord de l’Irak, a annoncé un porte-parole du ministère britannique du développement international à l’AFP. Le premier des deux avions envoyés par l’armée britannique a parachuté de la nourriture et de l’eau à la minorité Yazidi bloquée dans les montagnes de Sinjar, a précisé la même source.
De leur côté, les Etats-Unis ont largué dimanche matin (heure locale) de nouvelles cargaisons de vivres — l’équivalent de 52.000 repas — et des conteneurs d’eau après avoir déjà mené des opérations similaires jeudi et vendredi à destination des « milliers de citoyens » menacés par les jihadistes sur le Mont Sinjar, entre Mossoul et la frontière syrienne, a annoncé le Pentagone. La prise par l’EI il y a une semaine de Sinjar, bastion des Yazidis, une minorité non-musulmane, a poussé à la fuite jusqu’à 200.000 civils selon l’ONU. Nombre d’entre eux sont piégés dans les arides montagnes environnantes, menacés autant par la faim et la soif que par les jihadistes.
Samedi, le Conseil de sécurité des Nations unies a débattu d’un projet de résolution – rédigé par la Grande-Bretagne – destiné à lutter contre l’Etat islamique en tarissant ses ressources financières, en bloquant l’afflux de combattants étrangers et en menaçant de sanctions ceux qui lui apportent un soutien.
Kuwait Airways décide de ne plus survoler l’IrakLa compagnie Kuwait Airways a décidé de ne plus survoler l’Irak à partir de dimanche et ce jusqu’à un retour à la normale dans ce pays.
Dans un communiqué, la compagnie a précisé que cette décision concernait ses vols en direction de l’Europe et des Etats-Unis. « Les routes alternatives passeront par les espaces aériens iranien, saoudien et égyptien », a indiqué la compagnie dans son communiqué officiel .Les Etats-Unis ont lancé de nouvelles frappes contre les positions jihadistes dans le nord de l’Irak, où le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabiusurent Fabius a appelé dimanche à l’unité pour « mener la bataille contre le terrorisme ».
Les Etats-Unis, qui se sont retirés d’Irak il y a près de trois ans, ont mené leurs premières frappes vendredi pour enrayer l’avancée des jihadistes de l’Etat islamique (EI) qui menacent le Kurdistan autonome et des milliers de civils.
Les insurgés sunnites menés par l’EI étaient jusqu’à présent restés à distance du Kurdistan, mais depuis fin juillet ils ont progressé en direction de la province, occupant des positions à une quarantaine de kilomètres de sa capitale Erbil, sans cependant franchir les frontières de la région autonome.Leur progression a jeté sur les routes des dizaines de milliers de personnes, en particulier des chrétiens et de nombreux membres de la minorité kurdophone des Yazidis, bloqués sur les monts Sinjar sous une chaleur étouffante avec peu d’eau et de nourriture.
– Frappes et aides humanitaires –
Les forces américaines « ont (mené) avec succès quatre frappes aériennes pour défendre les civils yazidis cibles d’attaques aveugles » près de Sinjar, a indiqué l’armée américaine tard samedi.Parallèlement, les Etats-Unis ont largué dimanche matin de nouvelles cargaisons de vivres — l’équivalent de 52.000 repas — et des conteneurs d’eau après avoir déjà mené des opérations similaires jeudi et vendredi à destination des « milliers de citoyens » menacés sur les monts Sinjar, entre Mossoul et la frontière syrienne, a annoncé le Pentagone.
La prise par l’EI il y a une semaine de Sinjar, bastion des Yazidis, une minorité non-musulmane, a poussé à la fuite jusqu’à 200.000 civils selon l’ONU. Nombre d’entre eux sont piégés dans les arides montagnes environnantes, menacés autant par la faim et la soif que par les jihadistes.
Une députée yazidie, Vian Dakhil, devenue le visage de sa communauté après avoir lancé un appel poignant mardi pendant une session parlementaire, a assuré samedi qu’il ne restait plus qu' »un ou deux jours pour aider ces personnes. Après, ils vont commencer à mourir en masse ».
Elle a fait état dimanche de la fuite des monts Sinjar de 20.000 à 30.000 déplacés qui se trouvent désormais dans la région autonome du Kurdistan irakien, soulignant que « plusieurs milliers » d’autres se trouvaient encore dans les montagnes.
David Swanson, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a lui a indiqué avoir été informé par les autorités locales que « 15.000 à 20.000 » personnes avaient fui le sud des monts Sinjar, via la Syrie, avant de repasser la frontière pour revenir en Irak.
Les forces kurdes en Irak, Syrie et Turquie travaillent ensemble pour briser le siège autour des monts Sinjar et secourir les déplacés.
Outre les Yazidis, près de 100.000 chrétiens ont été chassés des plaines de la province de Ninive, à l’ouest de Mossoul, par les jihadistes qui se sont emparés de cette deuxième ville d’Irak et de pans entiers du territoire depuis le début de leur offensive fulgurante le 9 juin.
Au Vatican, le pape s’est dit « effaré et incrédule » face aux informations relatant les « violences de tout type » en Irak, et a appelé dimanche à « une solution politique efficace au niveau international et local » pour les stopper.
Le président américain s’est dit confiant samedi « dans le fait que nous pourrons empêcher l’Etat islamique d’aller dans les montagnes et de massacrer les gens qui se sont réfugiés là-bas », même si mettre ensuite ces dizaines de milliers de personnes dans un endroit sûr sera compliqué d’un point de vue logistique.
M. Obama a déclaré avoir reçu le soutien du Royaume-Uni et de la France.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius est arrivé dimanche à Badgad pour des entretiens avec des responsables du ministère des Affaires étrangères et doit ensuite se rendre à Erbil pour superviser la première livraison d?aide humanitaire française aux déplacés de Sinjar.
La Grande-Bretagne a pour sa part commencé à larguer dimanche de l’aide humanitaire, a annoncé un porte-parole à l’AFP.– Appels à un gouvernement d’union –
A son arrivée à Bagdad, le chef de la diplomatie française a appelé à la mise en place d’un gouvernement d’union « pour mener la bataille contre le terrorisme ».
« Il faut que tous les Irakiens se sentent représentés et puissent ensemble mener la bataille contre le terrorisme », a-t-il déclaré après une brève rencontre avec le ministre irakien des Affaires étrangères par intérim, Hussein Chahristani.
La veille, le président américain avait également de nouveau appelé à la formation d’un gouvernement d’union pour faire face aux insurgés sunnites, alors que les institutions politiques irakiennes sont quasiment paralysées par de profondes divisions.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a également appelé à « respecter le calendrier constitutionnel qui régit la nomination du Premier ministre » et à « former un gouvernement élargi acceptable par toutes les composantes de la société irakienne ».
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, a remporté les élections législatives du 30 avril et vise un 3e mandat. Mais il est vivement critiqué pour son autoritarisme et son choix de marginaliser la minorité sunnite. Plus de trois mois après le scrutin, le pays n’est toujours pas doté d’un nouveau gouvernement.

