Un travailleur médical à l’hôpital Island à Monrovia (Libéria) où sont accueillis les malades du virus Ebola enfile ses gants, le 26 septembre 2014.
Agé de 33 ans, l’homme travaillait en freelance pour la chaîne. Il s’agit du quatrième Américain contaminé dans ce pays.
Un Américain de 33 ans qui travaillait au Liberia en freelance pour la chaîne américaine NBC News a été infecté par le virus Ebola et sera rapatrié prochainement aux Etats-Unis, a indiqué la chaîne jeudi. «Le freelance contaminé a été recruté mardi pour être le second cameraman du correspondant médical de NBC News, le docteur Nancy Snyderman» qui est détachée à Monrovia au Liberia avec trois autres employés de NBC, selon le site internet de la chaîne.
Le cameraman «a commencé à présenter des symptômes mercredi, ressentant fatigue et douleurs. Dans le cadre d’une vérification de routine de sa température, il a découvert qu’il souffrait d’une légère fièvre», a-t-elle poursuivi. «Il s’est immédiatement mis lui-même en quarantaine et a sollicité un avis médical.»
Il s’est rendu dans un centre de soins de Médecins sans frontières (MSF) où il a subi un test jeudi, qui s’est avéré positif. Il s’agit du quatrième Américain à avoir contracté Ebola au Liberia. Les trois autres ont été infectés sur des sites médicaux alors qu’ils travaillaient pour des organisations caritatives. Un cinquième Américain a été infecté au Sierra Leone, mais aucune précision sur son identité n’a été donnée lors de son rapatriement le 9 septembre. L’identité du caméraman n’a pas été révélée, mais NBC a indiqué qu’il «avait travaillé au Liberia sur différents projets depuis trois ans».
Cas d’Ebola au Texas : une centaine de personnes sous surveillance.
Le complexe dans lequel le malade logeait.
Quatre membres de la famille de Duncan, potentiellement infectés, ont interdiction absolue de sortir de chez eux et de recevoir des visiteurs jusqu’au 19 octobre, fin de la période d’incubation.
Plus d’une centaine de personnes étaient surveillées jeudi par les autorités sanitaires texanes, pour déceler d’éventuels symptômes de la fièvre Ebola qui a été identifiée tardivement sur un homme tout juste rentré du foyer le plus important de l’épidémie en Afrique de l’Ouest. L’homme, un Libérien identifié comme Thomas Eric Duncan, est arrivé sans symptôme à Dallas le 20 septembre en provenance du Liberia. Il a commencé à se sentir mal le 24 septembre, soit quatre jours avant d’être diagnostiqué d’Ebola et qu’il soit placé en quarantaine. Selon le dernier bulletin de l’hôpital jeudi, il reste dans un état grave.
Environ une centaine de personnes ayant pu entrer en contact avec lui pendant les quatre jours où il est était contagieux avant son hospitalisation, font l’objet d’une évaluation, a précisé le directeur des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Dr Tom Frieden. «Nous avons interrogé la plupart de ces personnes mais pas toutes», a-t-il dit jeudi lors d’une conférence de presse. «Nous avons identifié un petit groupe parmi ces personnes qui pourraient avoir été exposées au virus», a poursuivi le responsable. Il a aussi précisé que, pour le moment, quatorze personnes avaient été testées négatives pour le virus.
Quatre membres de la famille de Duncan, potentiellement infectés, ont interdiction absolue de sortir de chez eux et de recevoir des visiteurs jusqu’au 19 octobre, fin de la période d’incubation. Leur appartement est gardé par la police. Ils «restent pour le moment en bonne santé sans signe de la maladie», a dit le Dr David Lakey, le chef des services de santé du Texas lors de la même conférence de presse. Ils vont devoir se soumettre à des tests sanguins et faire état d’éventuels symptômes comme fièvre, douleurs musculaires, diarrhées ou nausées. «Nous avons mis en place un protocole pour protéger les gens et arrêter la propagation de la maladie», a assuré le docteur Lakey pour justifier ces mesures qui permettent «de suivre la situation de manière très méticuleuse».
Les autorités du Texas ont aussi indiqué que les sacs poubelle contenant entre autres les draps du lit dans lequel le patient a dormi se trouvaient toujours dans l’appartement à la mi-journée jeudi. Car les services de nettoyage ou d’entretien contactés pour les enlever «se sont montrés hésitants à venir les récupérer», a indiqué le Dr Lakey. Le malade s’était rendu aux urgences le 25 septembre au soir mais avait été renvoyé chez lui, puis ré-hospitalisé deux jours plus tard et mis en quarantaine. Ce n’est que le 30 septembre que la maladie avait été diagnostiquée. La période d’incubation va de deux à 21 jours et une personne ayant contracté le virus n’est pas contagieuse tant qu’elle n’a pas de symptômes. La fièvre hémorragique se transmet seulement au contact direct avec des fluides corporels. Le neveu de Duncan, Josephus Weeks, a expliqué avoir lui-même appelé les CDC le 28 septembre car il estimait que son oncle n’était pas pris en charge de façon satisfaisante par les autorités au Texas. «J’ai appelé les CDC pour que des décisions soient prises, j’étais inquiet pour sa vie et je voyais qu’on ne s’occupait pas correctement de lui», a-t-il déclaré à la chaîne NBC. «Je craignais que d’autres personnes soient infectées s’il n’était pas pris en charge correctement». Interrogé jeudi par la presse, le Dr Frieden a dit «ne pas être au courant que la famille avait contacté les CDC» et qu’une enquête était en cours.
Le Texas Health Presbysterian Hospital de Dallas a reconnu mercredi avoir fait une erreur en renvoyant le patient chez lui après un premier passage aux urgences. «Le patient a dit à l’infirmière chargée d’établir la fiche d’informations qu’il avait récemment voyagé en Afrique», avait indiqué mercredi Dr Mark Lester, un haut responsable de l’hôpital. «Malheureusement cette information n’a pas été transmise à toute l’équipe soignante et n’a pas pu être prise en compte dans sa décision clinique», avait-il ajouté. Le patient a donc été renvoyé chez lui le jour même, avec un diagnostic «d’infection virale bénigne».
L’Afrique de l’Ouest est aux prises avec la pire épidémie d’Ebola depuis l’apparition de ce virus en 1976 avec déjà plus de 3 330 morts depuis le début 2014, dont plus de la moitié au Liberia, selon le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).