La France serait particulièrement visée.
C’est l’une des raisons qui a poussé la France à intervenir en Syrie, indique le ministre de la Défense.
De nombreux éléments « montrent qu’existent désormais des centres de formation des combattants étrangers non plus uniquement en vue de contribuer aux combats de Daech au Levant, mais pour intervenir en Europe, en France en particulier ».
Dans une interview au Monde daté de samedi, Jean-Yves Le Drian assure que ces éléments sont une des raisons qui ont poussé la France à intervenir en Syrie, et plus seulement en Irak, avec des vols de reconnaissance visant à préparer des frappes.
Le ministre de la Défense évoque aussi deux autres raisons : d’une part, la forte progression de l’EI, qui menace Alep (Nord), et « l’existence même des groupes liés l’Armée syrienne libre », qui ont pris les armes contre le régime de Bachar al Assad. « Cette progression va jusqu’à inquiéter l’axe Damas-Homs, sur la partie toujours tenue par les forces de Bachar al Assad. Si cette percée se produit, c’est le Liban qui sera menacé », dit-il.
D’autre part, le périmètre d’action des forces loyalistes à Bachar al Assad qui s’est réduit ce qui signifie qu’aujourd’hui, « frapper Daech ne signifie pas militairement favoriser Bachar ».
« Pas de changement de doctrine »
« Il y a une inflexion, mais pas un changement de doctrine », martèle Jean-Yves Le Drian interrogé sur un possible changement de stratégie de la France en Syrie. Il confirme que la France appuie légalement son opération sur l’article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense, et précise que l’aviation française frappera « tous ceux qui menacent la France » et pas exclusivement l’EI.
Les opérations de renseignement sont menées en coordination avec les Etats-Unis, « mais nous avons une posture autonome dans le dispositif, hors de la coalition », ajoute Jean-Yves Le Drian, assurant que les avions ne sont pas sous commandement américain, à l’inverse de l’Irak où la France a intégré la coalition.
Jean-Yves Le Drian dit partager l’analyse d’une montée en puissance russe autour de Tartous et de Lattaquié, villes situées sur la côte, au nord du Liban, visant à reconstituer une base aérienne au sud de Tartous et à renforcer les capacités portuaires russes. Il assure ne pas savoir si ce renforcement signifie une posture de prévention afin de préserver les intérêts russes dans l’hypothèse d’un effondrement de Bachar al Assad, d’une posture plus forte de soutien au régime, ou d’un moyen d’être en situation de force dans d’éventuelles discussions futures.
Pour l’un des plus grands stratèges au monde, l’Europe chrétienne est en train de se suicider.
Quand un économiste et historien prolifique et reconnu comme Edward Luttwak s’exprime à propos de l’arrivée massive de migrants moyen-orientaux en Europe, les spécialistes de stratégie et de sciences politiques tendent l’oreille. Ce géopoliticien très influent, n’y va pas par quatre chemins. Le Pape, le président turc, l’Italie et l’Europe en général en prennent pour leur grade.
L’analyse que Luttwak a livrée au journal italien « il Giornale » est sans appel: “L’Europe risque l’islamisation. Ce sera l’Europe chrétienne qui devra s’adapter aux Musulmans et non le contraire”. Luttwak s’en prend surtout au pape François qui a fait un pèlerinage à Lampedusa: “il ne se rend pas compte qu’il collabore au suicide de l’Europe chrétienne … Et ce Pape croit qu’on doit accueillir tous les migrants.
Pour le politologue, l’Italie n’est pas en reste, elle devrait bombarder les navires vides des passeurs (…) et sans attendre l’autorisation de l’Onu. Elle en a la force mais pas la volonté”. Edward Luttwak accuse aussi le président turc Erdogan d’œuvrer à l’islamisation progressive de l’Europe, car il tolère ou encourage l’invasion, essentiellement musulmane, à travers les Balkans.
Luttwak rappelle en conclusion la fin de la civilisation romaine : “Les barbares arrivèrent du Nord, maintenant ils viennent du Sud …Dans l’Europe actuelle je ne vois aucune volonté de survie. Les murs ne suffiront pas. Il faut des interventions directes et la première à le faire, devrait être l’Italie”.