Beyrouth…
Près de 200 personnes ont été blessées ce jeudi dans la banlieue de la capitale libanaise.
Selon la police, deux hommes à pied ont fait détoner leurs ceintures explosives devant un centre commercial.
Deux explosions simultanées, ont secoué, ce jeudi en fin d’après-midi, le sud de Beyrouth au Liban, un fief du Hezbollah. La Croix Rouge fait état d’un bilan au moins 41 morts et près de 200 blessés.
Selon la police, deux hommes à pied ont fait détoner leurs ceintures explosives devant un centre commercial de la rue al-Hussiniyé, du quartier de Bourj al-Barajné.
L’armée a affirmé avoir trouvé « mort » un troisième « terroriste » qui n’a pas pu faire exploser sa ceinture.
François Hollande a exprimé « son indignation et son effroi » dans un communiqué.
Il dénonce un « acte abject et adresse ses condoléances aux familles et aux proches des victimes« , ajoutant:
« Les Français partagent le deuil national des Libanais.
La France est plus que jamais engagée pour la paix, l’unité et la stabilité du Liban. »
De nombreux blessés
Les explosions ont eu lieu vers 18h, ont indiqué des témoins.
Les images envoyées sur les réseaux sociaux sont impressionnantes.
Un photographe de l’AFP a pu constater la présence de corps ensanglantés dans des magasins pulvérisés, alors que des centaines de personnes se trouvaient à proximité des lieux.
Les forces de sécurité tentaient de boucler la rue où se trouvent de nombreux magasins et étals dans la rue.
« Nous avons des dizaines de blessés et ils continuent d’arriver », a affirmé un médecin de l’hôpital Bahman, dans le quartier voisin de Haret Hreik.
« La fin du monde »
« Je venais d’arriver dans la rue quand l’explosion a eu lieu. J’ai transporté moi-même trois femmes et un de mes amis morts » dans les attaques, a dit Zein al-Abdine Khaddam à une télévision locale. Un autre témoin, qui n’a pas donné son nom, a lancé: « quand la seconde explosion s’est produite, j’ai cru que c’était la fin du monde ».
Le Premier ministre Tammam Salam a annoncé une journée de deuil national vendredi après l’attentat qui n’a pas été revendiqué dans l’immédiat.
Dans un communiqué publié sur internet, l’organisation de l’Etat Islamique affirme avoir « réussi à faire exploser une motocyclette piégée garée contre un rassemblement de ‘rafida’ – un terme péjoratif désignant les chiites-
à Bourj al-Barajné (…) Après que des apostats sont accourus sur les lieux de l’attentat, un de nos combattants a fait détoner sa ceinture explosive au milieu du groupe ».
Première attaque depuis juin 2014
ll s’agit de la première attaque contre le fief du Hezbollah chiite depuis juin 2014.
Un agent de sécurité avait alors été tué en empêchant un attentat à la voiture piégée.
Auparavant une dizaine d’autres attaques avaient endeuillé des bastions du Hezbollah au Liban entre juillet 2013 et février 2014, la plupart revendiqués par des groupes extrémistes sunnites.
Ceux-ci avaient présenté leurs attaques comme une « vengeance » à la décision du Hezbollah d’envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad contre les rebelles et les djihadistes, en grande majorité des sunnites.
Le Hezbollah, allié d’Assad
Il y a moins d’un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a de nouveau défendu son implication auprès du régime Assad, son allié, en parlant d‘ »une bataille essentielle et décisive ».
La présence du Hezbollah en Syrie « est plus importante que jamais -qualitativement, quantitativement et en matière d’équipement« , a-t-il ajouté.
« Sans la persévérance au sol face à Daech et ses alliés… qu’en serait-il de la région aujourd’hui, en Irak, en Syrie et au Liban? », a-t-il poursuivi, utilisant l’acronyme arabe pour désigner le groupe djihadiste Etat islamique en Syrie. Le chef du Hezbollah a toutefois reconnu que le combat en Syrie « risqu(ait) d’être long », mais affirmé qu’il était nécessaire pour « protéger ces pays et la région ».
D’après le dernier bilan donné en août par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 900 membres du Hezbollah ont trouvé la mort en Syrie. Le mouvement chiite n’a de son côté jamais fourni de chiffres.