
Selon des sources de renseignement américaines, l’Iran a mis en place un réseau de cellules terroristes en Afrique pour attaquer des « cibles occidentales », en représailles à la décision de Washington de durcir les sanctions contre Téhéran.
Le nouveau réseau iranien a été mis en place sur ordre de Qassem Soleimani, chef de la force de Qods », rapporte le journal britannique Daily Telegraph du 24 juin 2019.
Des cellules iraniennes seraient actives dans plusieurs pays africains dont le Soudan, le Tchad, le Ghana, le Niger, la Gambie et la République centrafricaine », indique le journal.
L’Iran est en train de mettre en place une nouvelle infrastructure terroriste en Afrique dans le but d’attaquer des cibles occidentales. Tout cela fait partie des tentatives de Téhéran pour étendre ses opérations terroristes à travers le monde », ajoute le quotidien d’information britannique.
Selon le reportage, le réseau est dirigé par l’unité d’élite 400 de la Force Qods, sous le commandement de Hamed Abdollahi, qui est accusé par les États-Unis d’être impliqué dans des activités terroristes. Ali Parhoon, un autre haut responsable de l’unité 400, aurait dirigé l’opération sur le terrain.
Le corps des Gardiens de la révolution islamique — CGRI — et sa Force Qods, opère généralement au Moyen-Orient. L’Iran a blacklisté le CENTCOM américain depuis avril 2019, en représailles à une mesure similaire prise par Washington. C’est donc la guerre ouverte entre le CGRI et les forces US déployées en Irak en Syrie en Afghanistan.
Mais que les actions terroristes iraniennes étendent leurs contours jusqu’en Afrique de l’Ouest, cela montre que le CGRI veut élargir la guerre iranienne jusqu’en Afrique. Les chefs iraniens sont aussi des spécialistes en matière de terrorisme, leurs actions en Irak, en Syrie, au Yémen, au Liban, à Gaza et aussi en Afghanistan l’ont prouvé.
A travers l’Afrique, l’Iran voit un terrain de rivalité et de bras de fer avec les Etats-unis et Israël. L’Iran voit en l’Afrique sa propre image, celle d’un pays idéologique qui doit nécessairement soutenir les rebelles, les terroristes et les paramilitaires sur le continent.
L’existence du réseau a été révélée par une enquête au Tchad qui a constaté que l’Iran avait recruté environ 300 jeunes hommes formés aux activités terroristes en Syrie et en Irak.
Le Telegraph a déclaré que les diplomates américains avaient été avertis de la menace terroriste, de même que les diplomates d’autres pays occidentaux.
Ces derniers mois, le ministère du Renseignement des mollahs a activé des cellules terroristes qui voulaient mener des opérations.
Mahmoud Alavi, ministre du Renseignement du régime iranien
Un réseau terroriste soutenu par le régime iranien en Afrique centrale
En avril 2019, un réseau terroriste soutenu par le régime iranien, qui s’est fixé pour but d’attaquer des forces américaines et européennes, a été découvert dans la région de l’Afrique centrale par le Tchad et la République centrafricaine.
Ismael Djida, chef d’un groupe terroriste centrafricaine, avait déclaré : « Nous voulons créer une armée pour combattre les Occidentaux en Afrique. » Les membres du groupe avaient appartenu à un groupe terroriste local avant d’être recrutés et formés par une division de la Force Qods, responsable des opérations extraterritoriales des pasdaran iraniens.
Le régime des mollahs aurait dépensé des centaines de milliers de dollars pour financer le réseau et versé 150 000 dollars pour recruter les agents. Il prend pour cible le Tchad, la République centrafricaine, l’Érythrée, la Gambie, le Niger, le Sud-Soudan et le Soudan.
La découverte de ces cellules terroristes montre que Téhéran est toujours actif dans la région. Ce n’est pas la première fois que le régime iranien s’implique en Afrique centrale.
En 1993, des centaines de soldats de Téhéran ont travaillé au Soudan et deux ans plus tard, le pays était rempli de terroristes formés par les pasdaran.
Un acte d’accusation de 1998 contre Oussama ben Laden a estimé qu’il avait travaillé avec le régime des mollahs, le Hezbollah soutenu par Téhéran et le Front national islamique (le parti alors au pouvoir au Soudan) pour détruire leurs ennemis occidentaux.
Michael Ledeen avait écrit dans The Iranian Time Bomb : « L’alliance entre le Soudan et le régime des mollahs était parfaitement logique pour les deux tendances fascistes islamiques, car ils avaient un objectif primordial commun : anéantir l’Occident. Il existe une documentation considérable » prouvant l’alliance entre l’Iran, le Hezbollah, Al Qaïda et le Soudan.
Trafic d’armes à destination de certains pays en Afrique de l’Ouest
Les pays de l’Afrique de l’Ouest sont aussi la cible de tentatives de déstabilisation.
En 2010 un membre des gardiens du conseil de la révolution iranien avait été inculpé par un tribunal nigérian pour trafic illégal d’armes et de munitions. Les armes avaient été découvertes dans le port de Lagos en provenance d’Iran. Un iranien, Azim Aghajani, avait été identifié par le tribunal comme étant un homme d’affaires et un membre des gardiens du conseil de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien.
Le Nigeria avait informé le Conseil de sécurité de l’ONU de la découverte de cette cargaison illégale d’armes et de munitions dans le port de Lagos. Selon le transporteur maritime CMA-CGM, basé en France, les conteneurs avaient été loués et embarqués au port iranien de Bandar-Abbas par un homme d’affaires iranien ne figurant pas sur la liste internationale des commerçants interdits d’opérer.
L’Iran avance à petits pas en Afrique, mais a encore un long chemin devant elle pour consolider ses attaches sur le continent. Les Iraniens cherchent à mettre le continent en coupe réglée.
Alors que les avertissements se multiplient en ce qui concerne les tentatives des services de renseignement iraniens pour déstabiliser certaines régions en Afrique, les autorités iraniennes gardent un œil sur la capacité d’influence de la République Islamique d’Iran dans les pays musulmans d’Afrique.
Les relations de l’Iran avec le continent africain datent d’avant la révolution islamique de 1979. Sous le Shah, l’Iran avait l’ambition de devenir une puissance globale axée sur l’océan Indien. Après la révolution, les priorités se sont tournées vers le conflit israélo-palestinien et un intérêt pour l’Afrique.
La politique étrangère iranienne a une dimension prosélyte importante et elle est placée sous l’autorité des Gardiens de la révolution, eux-mêmes dirigés par le Guide suprême.
La dimension religieuse des ambitions iraniennes en Afrique de l’Ouest
Les agissements de l’Iran au Nigeria posent problème. Les deux pays sont en proie à de vives tensions au sujet de l’arrestation du cheikh chiite Ibrahim Zakzaky, chef du Mouvement islamique du Nigeria (NMI), groupe religieux ayant vu le jour peu après la révolution iranienne de 1979, que les autorités nigérianes accusent d’être financé par l’Iran.
En décembre 2015, le cheikh Zakzaky, 67 ans, avait été arrêté dans son fief de Zaria (Nord) par l’armée nigériane après des affrontements qui auraient coûté la vie à 300 victimes. L’Iran avait alors condamné les agissements des troupes nigérianes et fait pression à plusieurs reprises pour la libération du leader chiite, toujours détenu à ce jour.
Le cheikh Zakzaky, adorateur prosélyte de la révolution islamique de l’ayatollah Khomeyni, est accusé d’avoir fomenté un attentat contre le chef d’état-major des armées. Ce pion de l’Iran est un chef d’un groupe radical d’obédience chiite et il veut créer un nouveau Boko Haram version chiite.
Ibrahim Zakzaky embrasse le chiisme après la révolution islamique de 1979 et œuvre à diffuser la pensée de Khomeyni au Nigeria, pays très majoritairement sunnite, en profitant des difficultés économiques pour séduire une partie de la jeunesse en mal d’espoir, l’une des plus pauvres du pays.
Le pion de Téhéran appelle régulièrement à s’en prendre à la présence américaine et israélienne. Mais sa cible prioritaire reste l’Etat central nigérian à Abuja et les membres de l’élite politico-religieuse sunnite du Nord. Dans ce nord du Nigeria perméable aux ingérences religieuses, il devient l’homme de Téhéran.
Une base US militaire de grandeur nature au Niger
Au Niger l’armée américaine a achevé les travaux de construction de pistes sur une nouvelle base aérienne à Agadez, au Niger, mais des responsables de l’armée de l’air ont déclaré que plusieurs mois s’écouleraient avant le début des opérations aériennes dans ce qui devrait être un important centre de collecte de renseignements en Afrique de l’Ouest. La majeure partie de la construction — d’un coût de 110 millions de dollars — est maintenant terminée sur le site dénommé base aérienne 201.
Plusieurs groupes terroristes opèrent dans la région, alors que Daech en Afrique occidentale est devenu l’une des principales préoccupations du commandement américain en matière de défense de l’Afrique autour des frontières du Niger, du Nigéria et du Tchad.
Les Américains ne sont pas les seuls à s’installer de la sorte au Niger. Le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mohamed Bazoum, a lancé EN MAI 2019 un appel aux partenaires de l’Union européenne à poursuivre et à renforcer leur appui dans le domaine de la sécurité à l’occasion de la 9e réunion du comité de pilotage de la mission Eucap-Sahel Niger à Niamey.
Pour rappel, Eucap-Sahel Niger est une mission civile lancée en 2012 par l’UE avec comme mission de lutte contre l’insécurité et la migration clandestine. L’association entre l’UE et les États-Unis surtout au Niger, devient cruciale. Ce qui fait que tout est centralisé au Niger, qui se trouve entre autres au centre de l’axe Dakar-Djibouti.
Avoir une puissance aérienne veut dire avoir un contrôle total sur le continent. La France ou l’Allemagne s’occupent principalement des forces terrestres, mais les USA se concentrent surtout sur le contrôle du ciel.
Les Émiratis s’apprêteraient aussi à marquer leur présence militaire au Niger aux côtés des Américains, des Français, des Allemands et des Italiens. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, décide d’ouvrir les portes de son pays aux Émirats, qui souhaiteraient construire une base militaire au Niger. Cette base deviendra sans doute un centre de commandement et de pilotage des projets anti-iraniens.
Le président nigérien participe un plan visant à encercler l’implantation iranienne dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Les analystes estiment que l’installation d’une base militaire émiratie sur le sol nigérien suppose un parti pris nigérien dans le conflit des pays sunnites avec leur voisin chiite iranien.
Le conflit dans le Golf arabe impactant le Niger directement, le pacte passé par le président nigérien avec les Émirats induit automatiquement des conséquences sur les relations entre ce pays et Téhéran.
Israël a réussi aussi à renforcer sa présence au Sahel via une reprise des liens avec le Tchad et le Mali.
Pas moins de six pays occidentaux (des troupes canadiennes, estoniennes, allemandes, françaises, italiennes et américaines) sont présents au Niger à travers des bases militaires qui constituent une sérieuse menace pour les projets iraniens qui veulent créer des conflits interethniques dans le but de diviser la population et favoriser ainsi le démembrement.
Certaines sources estiment que les Iraniens s’associent avec les terroristes qui attaquent le Mali. On cite par exemple le massacre des Peuls, en janvier 2019, par des éléments armés. Les Peuls sont presque tous musulmans sunnites, en Afrique de l’Ouest, et ils considèrent les chiites comme « impies ».
Les Maliens le savent, l’ingérence iranienne augmente la menace qui plane sur le Mali. La population a vite compris que cette menace est associée aux dimensions prosélyte et théocratique du projet iranien chiite et que la situation allait empirer.
La population malienne est persuadée que pour faire face à l’hégémonie iranienne, il faut une forte opposition contre les ayatollahs qui s’accentuent de plus en plus leur influence théologique sur le continent et surtout en Afrique de l’Ouest.
On le voit bien en Afrique de l’Ouest comme avec le mouvement chiite de Zakzaky au Nigeria soutenu par l’Iran, mais aussi au Yémen, en Irak et en Syrie, les pays arabes qui sont maintenant touchés par les plans déstabilisateurs de l’Iran dans la région.
Les Etats-Unis ont imposé cette semaine des sanctions au guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, et à une série de chefs militaires, renforçant la pression exercée sur le régime sinistre des pasdaran.
Le régime de la dictature religieuse des mollahs est de plus en plus isolé par la communauté internationale. Le rapprochement des régimes arabes du Golf avec Israël isole encore les Iraniens. Dans cette une ambiance morose, les mollahs fragilisés vont intensifier leur terrorisme via leurs mercenaires.
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