Cette vidéo publiée par Nariman Gharib semble montrer le moment où un avion ukrainien a été frappé par un missile, avant de s'écraser, le 8 janvier 2020.

Ce mercredi matin, un avion d’une compagnie ukrainienne s’est écrasé immédiatement après le décollage depuis l’aéroport de Téhéran – 180 morts.

Le Boeing 737 d’Ukraine International Airlines qui s’est écrasé mercredi à Téhéran avait fait demi-tour après un « problème », a indiqué l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO).

« L’avion a disparu des écrans radars au moment même où il atteignait une altitude de 8.000 pieds [environ 2.400 m]. Le pilote n’a transmis aucun message radio concernant des circonstances inhabituelles », a précisé la CAO dans son premier rapport d’enquête préliminaire publié sur son site Internet dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un incendie qui aurait gagné en intensité

« Selon des témoins oculaires […], un incendie a été observé dans l’avion et a gagné en intensité », indique le texte. « L’avion, qui se dirigeait initialement vers l’ouest pour sortir de la zone [aérienne] de l’aéroport, a tourné à droite à la suite du problème et était sur le chemin du retour à l’aéroport au moment du crash », dans lequel les 176 passagers et membres d’équipage ont péri, ajoute la CAO.

L’organisation laisse entendre que parmi les témoins de l’incendie figurent des personnes au sol et d’autres à bord d’un appareil qui se serait trouvé au-dessus du Boeing au moment du début de drame.

Un point lumineux qui se déplace à grande vitesse. Une explosion. Un objet en flammes qui change de trajectoire : une vidéo obtenue par un activiste iranien semble montrer le moment où le Boeing 737 Ukraine International Airlines aurait été frappé par ce qui serait, selon le Canada et le Royaume-Uni, un missile sol-air iranien. Le New York Times et le site d’investigation Bellingcat disent avoir confirmé l’authenticité de la vidéo.

Depuis Londres, l’activiste iranien Nariman Gharib a obtenu cette vidéo jeudi d’une source dont il n’a pas précisé l’identité, puis l’a fournie à plusieurs médias. Le New York Times et Bellingcat ont analysé les métadonnées (heure et géolocalisation) et comparé les bâtiments aux alentours avec des images satellites récentes.

Les 10 secondes qui s’écoulent entre le flash de l’impact et le son de la déflagration placent l’objet à un peu plus de trois kilomètres dans une zone qui correspond à la trajectoire du vol enregistrée par le site FlightRadar24. En zoomant, on peut voir que l’appareil n’a pas été détruit. Il a tenté de rejoindre l’aéroport avant de s’écraser, comme le montrent d’autres vidéos publiées mercredi.

Un tir iranien qui pourrait être accidentel

« Nous avons des informations de sources multiples, notamment de nos alliés et de nos propres services » qui « indiquent que l’avion a été abattu par un missile sol-air iranien. Ce n’était peut-être pas intentionnel », a affirmé Justin Trudeau jeudi. Boris Johnson, lui, a indiqué disposer d’un « ensemble d’informations » selon lesquelles l’avion « a été abattu par un missile sol-air iranien », et « cela pourrait bien avoir été accidentel ». Un peu plus tôt, le renseignement américain avait évoqué cette hypothèse avec un « haut niveau de certitude ».

Téhéran, de son côté, a dénoncé des « mises en scène douteuses » de l’Occident, appelant Ottawa à partager ses informations avec la commission d’enquête iranienne. Dans un autre communiqué, le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, indique que la France, en tant que pays du fabricant du moteur de l’appareil (l’industriel Safran), « peut prendre part à l’enquête ».

Téhéran indique aussi être prêt à associer à l’enquête des experts de tous les pays ayant perdu des ressortissants dans la catastrophe. Celle-ci a fait 176 morts, essentiellement des Irano-Canadiens, mais aussi des Afghans, des Britanniques, des Suédois et des Ukrainiens. Le drame est survenu quelques heures après des tirs de missiles iraniens sur des bases irakiennes utilisées par l’armée américaine, en riposte à la frappe qui a éliminé le général Soleimani la semaine dernière.

Et l’Iran vient de déclarer qu’il ne veut pas donner les boites noires de l’avion ukrainien qui s’est écrasé près de Téhéran.

On est en droit de se demander pourquoi. Qu’ont-ils à cacher ?

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Cela, en tous cas, accrédite la thèse qu’il a été descendu par des missiles iraniens qui auraient dévié de leur trajectoire, ou intentionnellement.

La thèse de la panne technique est contestée par le gouvernement ukrainien, qui a déclaré que l’appareil était parfait et que l’équipage était très expérimenté. De plus, l’avion n’a fait aucun appel de détresse pour signaler une avarie grave.

Le crash, dont la cause n’est pas encore claire, est survenu peu après un barrage de missiles iraniens sur des bases militaires en Irak.

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« Nous ne donnerons pas les boîtes noires au fabricant (Boeing) et aux Américains », a déclaré Ali Abedzadeh, directeur de l’Organisation de l’aviation civile iranienne, cité par l’agence de presse Mehr.

  • Le Boeing 737 a décollé de l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran à 6h10 du matin.
  • Il est monté à 2 400 mètres.
  • Puis il a disparu des radars et s’est écrasé dans un champ à Khalaj Abad, à environ 45 kilomètres au nord-ouest de Téhéran.

Selon le ministère ukrainien des Affaires étrangères, il n’y a aucun survivant parmi les 180 membres d’équipage et passagers, qui étaient pour la plupart des ressortissants iraniens et canadiens.

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Les équipes de recherche et de sauvetage ont trouvé les boîtes noires mercredi matin.

« Les deux boîtes noires de l’avion ukrainien 737 qui s’est écrasé ce matin ont été retrouvées », a déclaré le porte-parole de l’autorité de l’aviation civile, Reza Jafarzadeh, selon l’agence de presse semi-officielle ISNA.

  • Les premières déclarations des autorités iraniennes et ukrainiennes suggèrent que l’avion a subi un dysfonctionnement du moteur, un officiel iranien affirmant même que le moteur s’est enflammé.
  • La chaîne de télévision iranienne de langue anglaise Press TV a cité le porte-parole de l’aéroport international Imam Khomeini qui a déclaré que l’accident avait été causé par des « difficultés techniques ».
  • Une déclaration initialement affichée sur le site Web de l’ambassade ukrainienne disait également que l’écrasement avait été causé par un mauvais fonctionnement du moteur et excluait un acte de terrorisme.

Mais cette déclaration a été modifiée par la suite pour dire que toutes les informations seraient fournies ultérieurement par une commission officielle.

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La compagnie aérienne a ensuite fait remarquer que l’avion était relativement neuf, en bon état et qu’il avait un équipage expérimenté.

Les représentants de la compagnie aérienne ont insisté sur le fait que l’avion était pleinement fonctionnel sous la direction de pilotes expérimentés formés pour les situations d’urgence à ce qu’ils ont dit être l’aéroport « difficile » de Téhéran.

« L’avion était en parfait état de marche », a déclaré le président de l’UIA, Evgeniy Dykhne. « C’était l’un de nos meilleurs avions, avec un équipage merveilleux », a déclaré M. Dykhne lors d’un briefing à Kiev, en retenant ses larmes.

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La compagnie aérienne a déclaré que l’avion avait été construit en 2016 et qu’il n’avait été contrôlé que deux jours avant son atterrissage.

Les responsables ont également déclaré qu’une erreur humaine était peu probable.

« Les chances d’erreur de l’équipage sont minimes, nous ne les prenons tout simplement pas en considération », a déclaré le vice-président de la compagnie aérienne, Igor Sosnovsky. « Vu leur expérience, il est difficile de dire qu’il y a eu un problème avec l’équipage. »

Dykhne a refusé de commenter les spéculations liant le crash à la frappe de missiles iraniens sur les forces américaines tôt mercredi, conseillant de se fier aux sources officielles d’information plutôt qu’aux réseaux sociaux.

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Invité à dire si le moteur aurait pu prendre feu, M. Dykhne a également déclaré qu’il ne se livrerait pas à des « hypothèses » et qu’il ne donnerait que des informations officielles.

  • Ukraine International Airlines, la plus grande compagnie aérienne du pays, a déclaré qu’elle avait « décidé de suspendre ses vols vers Téhéran à partir d’aujourd’hui » et jusqu’à nouvel ordre.
  • Après le barrage de missiles, l’Administration fédérale de l’aviation des États-Unis a déclaré qu’elle interdisait aux transporteurs immatriculés aux États-Unis de survoler l’Irak, l’Iran et le Golfe.
  • D’autres compagnies aériennes ont déclaré qu’elles suspendaient toutes les routes passant par l’espace aérien irakien ou iranien.

© Christian Larnet

 

 

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