ATTENTION: CERTAINES IMAGES PEUVENT SHOCKER !!!

La récente déclaration d’un des leaders du groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) concernant son intention d’envahir l’Arabie saoudite a suscité la panique dans le royaume.

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Plus de 30.000 soldats ont été envoyés dans la zone contrôlée par l’EIIL. Riyad a demandé des garanties d’aide militaire à ses principaux alliés dans le monde arabe, l’Egypte et le Pakistan. Le pays, qui occupe le quatrième rang en termes de dépenses sur la défense, ne semble pas certain de l’efficacité de ses forces armées.

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Tout le monde se rend compte du danger d’un retour des groupes radicaux au royaume. Mais à en juger par la réaction de Riyad, peu nombreux étaient ceux qui pensaient qu’une force armée aussi importante, bien organisée et motivée puisse se former aux frontières du pays. Il était encore moins évident qu’une stratégie militaire du nouveau « califat » puisse se former.

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La direction de l’EIIL a réalisé dès le début une série de missions successives et assez réalistes. En se dotant d’une expérience militaire en Syrie, le groupe radical a concentré ses efforts sur le front oriental. En se dotant d’une base de ressources suffisamment importante et contrôlant un territoire doté de communications, qui permettent d’effectuer des manœuvres militaires à ses forces armées, l’EIIL est désormais en train de consolider les territoires et de redéployer ses forces armées. Ce « califat » va-t-il continuer à mener des attaques en Syrie et en Irak, sur les territoires où se trouve une population hostile et des forces armées régulières ? C’est ce que beaucoup d’experts espèrent pour l’instant.

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Toutefois, Theodore Karassik de l’Institut d’analyse militaire du Moyen-Orient et du golfe Persique à Dubaï, estime qu’après la consolidation des forces de l’EIIL, il y a un danger réel qu’ils « reviennent au royaume ».
Et il y a des raisons de le penser.

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Tout comme en Irak, il est peu probable que l’EIIL compte sur le succès d’une intrusion venant de l’extérieur. Au printemps, des signes d’existence de la « cinquième colonne » sont devenus plus apparents. D’avril à juin, l’EIIL utilisait activement des applications mobiles pour mener la propagande et le recrutement de ses partisans.

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En mai, Riyad a affirmé qu’un complot de terroristes liés à l’EIIL avait été démantelé. Ce complot avait pour mission d’assassiner des hauts responsables saoudiens et des dirigeants religieux. Depuis l’été, les slogans de l’EIIL sont écrits sur les murs partout dans le pays, et des brochures du « califat » sont distribuées. Depuis le 1er août, l’EIIL a entamé une véritable campagne dans les réseaux sociaux visant à recueillir des données personnelles d’employés des services secrets de l’Arabie saoudite afin de les détruire. Cette campagne a eu comme résultat environ 30.000 posts avec des adresses, des photos et des téléphones d’un grand nombre de citoyens soi-disant liés aux services de renseignement d’Arabie saoudite.

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L’activation de l’EIIL a déjà été soutenue par l’allié du mouvement au « front Sud », Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA). Une vidéo de l’attaque terroriste du 4 juillet, lorsque deux terroristes se sont fait exploser au poste frontière avec le Yémen, s’est terminée avec des menaces d’attaques non seulement aux frontières, mais aussi à l’intérieur de l’Arabie saoudite.

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Mais si le « califat » n’arrive pas à remporter cette campagne militaire, les menaces de destruction des lieux saints musulmans pourraient bien devenir réelles.
Car cela s’était déjà produit.
Peu nombreux sont ceux qui se souviennent aujourd’hui que lorsqu’en 1979 le Shah en Iran a été renversé, des processus similaires se sont alors produits en Arabie saoudite.

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Le 20 novembre, 500 extrémistes religieux ont occupé pendant plus de deux semaines
la Grande Mosquée de La Mecque, en exigeant le renversement de la monarchie et l’expulsion du pays des sociétés étrangères et des « infidèles ». La mosquée a été détruite pendant l’assaut. 63 terroristes ont été décapités publiquement, mais l’un des suspects,

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un dénommé Mahrous Ben Laden, a été libéré. Et le chef de l’opération spéciale du service de renseignement de l’Arabie saoudite, le prince Turki bin Faisal Al Saud, a proposé à son frère Oussama d’aller en Afghanistan pour aider les moudjahidine…

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Trente-cinq ans plus tard, ceux qui ont grandi avec les idées d’Oussama Ben Laden,
menacent à nouveau de détruire la Grande Mosquée de La Mecque.
Mais maintenant, ils sont capables de faire beaucoup plus de dégâts.

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L’État islamique — en arabe الدولة الإسلامية (ad-dawla al-islāmiyya) —
est une organisation armée djihadiste qui a proclamé le 29 juin 2014 le rétablissement du califat sur les territoires irakiens et syriens qu’elle contrôle.
Début 2006, Al-Qaïda en Irak forme avec cinq autres groupes djihadistes le Conseil consultatif des Moudjahidines en Irak

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Le 13 octobre 2006, le Conseil consultatif proclame l’État islamique d’Irak (EII), lequel se considère à partir de cette date comme le véritable État de l’Irak, puis également, à partir de 2013, de la Syrie. Initialement lié à Al-Qaïda, l’EII s’en est progressivement affranchi.

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Le 9 avril 2013, l’EII devient l’État islamique en Irak et au Levant — الدولة الاسلامية في العراق والشام (ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām) —, également connu sous ses acronymes français EIIL, anglais ISIL / ISIS ou arabe Da’ech / Daesh (داعش, utilisé de manière péjorative).

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Le 29 juin 2014, l’État islamique en Irak et au Levant
annonce le rétablissement du califat dans les territoires sous son contrôle
et Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi est proclamé calife
sous le nom d’Ibrahim.
L’EIIL prend officiellement le nom d’État islamique.

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Proclamation du califat

Le 29 juin 2014, premier jour du ramadan, l’État islamique en Irak et au Levant annonce le rétablissement du califat et l’émir Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi est proclamé calife sous le nom d’Ibrahim. L’EIIL prend officiellement le nom d’État islamique . L’EI se revendique comme le successeur des précédents califats, le dernier ayant disparu en 1924 avec le démantèlement de l’Empire ottoman. Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l’EI, déclare qu’il est du « devoir » de tous les musulmans du monde de prêter allégeance au nouveau calife Ibrahim : « Musulmans (…) rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et les autres ordures de l’Occident. Revenez à votre religion »

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Selon Charles Lister, chercheur associé au Brookings Doha Centre : « D’un point de vue géographique, l’Etat islamique est déjà parfaitement opérationnel en Irak et en Syrie. Il est en outre présent — mais caché — dans le sud de la Turquie, semble avoir établi une présence au Liban, et a des partisans en Jordanie, à Gaza, dans le Sinaï, en Indonésie, Arabie saoudite et ailleurs ». Pour Shashank Joshi, du Royal United Services Institute
à Londres, la proclamation du califat « ne change rien matériellement », mais « ce qui change réellement c’est (…) l’ambition » de l’État islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaïda.

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Par cette proclamation l’EI tient à montrer sa puissance et menace le leadership d’Al-Qaïda sur les mouvements armés djihadistes salafistes. Pour Charles Lister : « Tous les groupes liés à Al-Qaïda et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s’ils soutiennent l’Etat islamique ou s’ils s’opposent à lui ». Dans un communiqué, l’EI ordonne à Al-Qaïda et aux groupes armés islamistes de se soumettre à son autorité. Plus généralement, l’EI déclare que Abou Bakr al-Baghdadi est devenu le « chef des musulmans partout » dans le monde.

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Cette déclaration est cependant rejetée par les rebelles syriens du Front islamique et les djihadistes du Front al-Nosra qui déclarent considérer cette proclamation du califat « comme nulle et non avenue, légalement et logiquement »

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De leur côté, les États-Unis affirment que « cette déclaration ne signifie rien pour les populations en Irak et en Syrie ». L’éventualité d’une partition à terme de l’Irak est cependant évoquée. Michael Hayden, directeur de la NSA de 1999 à 2005, puis de la CIA de 2006 à 2009, déclare ainsi le 30 juin : « Avec la conquête par les insurgés de la majeure partie du territoire sunnite, l’Irak a déjà pratiquement cessé d’exister. La partition est inévitable ». Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, envisage pour sa part de soumettre à référendum l’indépendance de la région.

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En 2014, l’EIIL, soutenu par des tribus sunnites, s’empare de plusieurs villes stratégiques en Irak — Falloujah est conquise le 4 janvier, puis Mossoul le 9 juin, ville de près deux millions d’habitants — et menace Kirkouk riche en gisement pétrolier. Selon le professeur de sciences politiques Aziz Jabr, cette progression rapide pourrait avoir été facilitée par l’infiltration de rebelles au sein des forces armées. La politique sectaire du premier ministre chiite Nouri al-Maliki provoque également l’insurrection de tribus sunnites. Une bonne partie des 500 000 réfugiés civils, ainsi que 10 000 militaires irakiens, trouvent refuge au Kurdistan irakien, dont le territoire reste solidement gardé par les Peshmerga.

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Dés le 11 juin, Mossoul, l’État islamique en Irak et au Levant rend publique une charte de 16 articles régissant la vie à l’intérieur de la ville. Parmi ces points, il menace ses opposants de « l’exécution, la crucifixion, l’amputation des bras ou (et) des jambes, ou l’exil » (article 5).

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L’alcool, le tabac et les drogues sont interdits (article 8). Les manifestations publiques, considérées comme contraires à l’islam sont interdites (articles 10). L’EIIL promet également la destruction des statues édifiées avant l’avènement de l’islam (article 13). Les femmes ne peuvent sortir que vêtues d’un niqab et accompagnées d’un membre de leurs familles (article 14). De plus l’EIIL rétablit également le statut de dhimmi pour les chrétiens de Mossoul, ces derniers doivent notamment payer un impôt spécial de 250 dollars par mois.

L’EIIL s’empare également de l’ouest de la province de Kirkouk, et du nord de la province de Salah ad-Din. Les insurgés s’emparent également d’Al-Qa’im et de son poste-frontière le 21 juin, puis de Tall Afar le 23.

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Le 7 août 2014, l’avancée de l’EI menace Erbil, ce qui conduit Barack Obama à décider une intervention aérienne.

Exactions et massacres

En Irak, l’EIIL commet régulièrement des attentats contre les populations civiles, essentiellement les chiites. Selon l’ONU, les attentats de l’EIIL font 6 000 morts de mars à novembre 2013. Selon le politologue Ziad Majed, 400 personnes, en majorité des rebelles sunnites, ont été exécutés par l’EIIL en 2013 en Syrie et 1 000 à 1 200 ont été faits prisonniers. L’EIIL détient également plusieurs otages occidentaux, mais ne réclame aucune rançon, son objectif serait plutôt de se prémunir d’éventuelles attaques.

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En 2014, quelques exécutions par crucifiement ont également été rapportées par des témoins, certaines sont même revendiquées par l’EIIL.

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Le 13 juin, l’EIIL revendique le massacre de 1 700 prisonniers chiites de l’armée irakienne à Tikrit. Selon Human Rights Watch, entre 160 et 190 hommes, au moins, y ont été exécutés entre le 11 et le 14 juin.

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Elle précise cependant que le nombre total des victimes pourrait être beaucoup plus élevé. Le 14 juin, un compte Twitter considéré comme proche de l’EIIL publie des photographies d’exécutions de prisonniers ; elles montrent des dizaines de corps fusillés dans des fosses communes par les rebelles djihadistes, les cadavres ont les mains liés et sont vêtus d’habits civils. Selon Adrien Jaulmes,  : « Ces séries de photos sont sans doute le premier cas dans l’histoire où un crime de masse est ainsi documenté et mis en scène par ses auteurs, comme s’il s’agissait d’un glorieux fait d’armes ».

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Selon Human Rights Watch, au moins 40 chiites turkmènes, dont des enfants, ont été massacrés le 16 juin dans quatre localités proches de la ville de Kirkouk.

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Le soir du 17 juillet, une jeune veuve de 26 ans accusée d’« adultère » est lapidée à Tabqa, près de Racca ; selon l’OSDH, c’est la première exécution de ce type commise en Syrie par l’État islamique. Le lendemain, une deuxième femme subit le même sort à Racca.

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Le 10 août, le ministre irakien des Droits de l’homme, Mohamed Chia al Soudani, accuse les djihadistes de l’Etat islamique d’avoir tué au moins 500 membres de la minorité religieuse yazidie depuis le début de leur offensive dans le nord de l’Irak

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Bon comme un citron bien rond !