Des habitants passent devant des voitures détruites dans les bombardements de Marioupol, le 25 janvier 2015 à Paris
Des habitants passent devant des voitures détruites dans les bombardements de Marioupol, le 25 janvier 2015.
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« C’est le cirque ici. Ces drapeaux ukrainiens n’ont rien à faire ici! », s’insurge Elena en sortant d’un service religieux dimanche à Marioupol, dédiée aux victimes des bombardements, qui ont tué 30 civils la veille dans ce port de l’est de l’Ukraine.
Elena, 58 ans, est venue prier dans ce qu’elle appelle « son église » orthodoxe, dépendante du patriarcat de Moscou

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« Ils n’ont pas le droit d’être ici avec leurs drapeaux », lance-t-elle, très remontée par la présence durant l’office et la procession qui a suivi d’une dizaine de personnes arborant, sur leurs épaules ou dans leurs mains, le drapeau bleu-jaune ukrainien.
Viktor Zaroubine fait partie de ces gens. L’adolescent de 15 ans habite dans le quartier qui a été bombardé samedi au lance-roquettes multiples Grad.
« Quand les tirs ont commencé, j’étais seul à la maison, mes parents étaient en ville. (…) Je me suis couché au sol et j’ai rampé jusqu’au sol-sol. C’était comme un tremblement de terre », raconte-t-il.

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« J’ai peur pour moi et mes proches », ajoute l’adolescent.
C’est pourquoi il explique être venu à l’église, drapeau à la main, non seulement « pour rendre hommage aux victimes » mais aussi pour « soutenir l’unité de l’Ukraine ».

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Une centaine de personnes ont assisté dimanche à cet office religieux dans une petite Eglise orthodoxe de Marioupol, y compris le gouverneur de la région de Donetsk, obéissant aux ordres de Kiev, Oleksandr Kikhtenko.

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Et selon lui, la présence de ces drapeaux est plus que justifiée, alors que Kiev a accusé les séparatistes prorusses soutenus par Moscou d’être les responsables de l’attaque ayant tué 30 civils.

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« Il faut montrer qu’aujourd’hui, le drapeau ukrainien est le drapeau de l’unité. L’Ukraine est unie et nous avons un gouvernement uni et indépendant. Le fait qu’il y ait des drapeaux ukrainiens devant l’Eglise en dit beaucoup », explique le gouverneur à l’AFP.
Il ajoute cependant que « la messe était dédié à une seule chose: à la paix et à la fin de la guerre ».

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– Habitants sous le choc –

Le conflit entre rebelles pro-russes et forces régulières ukrainiennes, qui dure depuis neuf mois et a fait plus de 5.000 morts, a connu un tournant avec cette attaque sanglante contre la dernière grande ville de l’Est séparatiste sous contrôle de Kiev, dont la conquête créerait un pont terrestre entre la Russie et la péninsule ukrainienne de la Crimée annexée en mars.

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« On ne s’attendait pas à ça à Marioupol.(?) C’est dangereux ici aussi maintenant, mais on ne peut pas partir car on n’a pas de laissez-passer », raconte Ioulia Kouzmina, 27 ans, dont la voiture et l’appartement ont été sérieusement endommagés par les bombardements.

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La jeune femme est très émue. Elle avait déjà fui sa ville natale de Donetsk, bastion des séparatistes pro-russes, en raison des violences. Aujourd’hui, elle se dit perdue.
Alors que de nombreux habitants se disent sous le choc et que l’heure est au recueillement, les tensions et divisions restent néanmoins vives dans cette ville, où les rebelles pro-russes avaient pris d’assaut plusieurs bâtiments en mai avant d’être repoussés par les forces loyalistes.

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Ainsi, si pour Viktor cela ne fait aucun doute que « ce sont les forces russes » qui sont responsables de l’attaque: « les séparatistes n’ont pas le savoir-faire pour manier des équipements militaires. C’est l’œuvre de militaires professionnels ».
Elena, elle, pointe du doigt l’armée ukrainienne:

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« On sait tous qui est derrière tout ça. Ce sont des provocations organisées par les forces qui sont postées ici. C’est sur à 100% ».
Alors que d’autres grands-mères hurlent « Honte! Honte sur vous! » aux porteurs de drapeaux ukrainiens, Elena en vient à regretter le temps passé.
« C’était bien quand le pays était normal, quand il n’y avait ni la République populaire autoproclamée de Donetsk (DNR), ni la Garde nationale (composée de volontaires, ndlr). Quand l’Ukraine était normale », conclut-elle.

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