Taxé d’immobilisme, Ankara a décidé d’envoyer du matériel militaire pour venir en aide aux forces irakiennes.
Deux combattants kurdes syriens (les YPG) observent lundi le bourg de Tel Hamis, dans la province d’al-Hasaka, qu’ils ont repris à l’État islamique, le 27 février.
Souvent critiquée pour sa neutralité, voire sa bienveillance, vis-à-vis de l’État islamique, la Turquie rompt avec cette approche en s’engageant plus fermement dans la lutte contre l’organisation djihadiste. Ankara vient d’envoyer deux avions-cargos de matériel militaire à Bagdad, sans en détailler le contenu. Le ministre turc de la Défense, en visite en Irak, a affirmé que son pays était prêt à apporter de «l’aide logistique et des renseignements de toutes sortes».
La Turquie s’engagera-t-elle plus avant? Ahmet Davutoglu, le premier ministre, a rappelé les quatre priorités de la Turquie au sujet de l’Irak: maintenir l’intégrité du pays, travailler avec le Kurdistan irakien, assurer la sécurité de la minorité turkmène et éviter les affrontements sunnites-chiites. Pour le chercheur membre de l’Observatoire de la vie politique turque à Istanbul Jean Marcou, il faut relativiser le prétendu soutien de la Turquie à l’État islamique: «Depuis 2014, les accrochages se multiplient entre les djihadistes et les Turcs. Les combattants islamistes ont menacé la tombe de Süleyman Chah. Le personnel diplomatique turc s’est retrouvé otage de l’organisation à Mossoul. Il ne faut pas parler de revirement maintenant… La politique turque était déjà en train de changer.»
raimanet
A reblogué ceci sur Raimanet.
J’aimeJ’aime