Les deux hommes forts du moment se rencontrent autour de la question de l’avancée de l’islam radical en Syrie et sur la coopération stratégique qui unit Israël et la Russie sur de nombreuses questions liées à la sécurité d’Israël mais aussi à la sécurité des intérêts énergétiques russes.
L’Etat d’Israël abrite des milliers de russes chrétiens, installés en Israël pour des raisons économiques essentiellement. Cette diaspora russe lie Israël et la Russie, mieux que n’importe quel accord militaro-économique. Vladimir Poutine semble tenir compte de cette réalité et ne souhaite pas mettre en danger ses citoyens.
Discours officiel du premier ministre d’Israel benyamin Netanyahu
« J’ai rencontré aujourd’hui le président russe Vladimir Poutine. Israël et la Russie partagent de nombreux intérêts communs notamment sur la question de la stabilité au Moyen-Orient, par conséquent je suis venu en Russie afin d’échanger sur la situation sécuritaire complexe sur notre frontière nord. J’ai déclaré au président Poutine que ces dernières années, et en particulier ces derniers mois, l’Iran et la Syrie ont armé le groupe extrémiste terroriste islamique Hezbollah avec des armes de pointe, nous menaçant pointant vers nous des milliers de roquettes et de missiles sur nos villes. Dans le même temps, l’Iran, avec la complicité de l’armée syrienne, essaie de construire un deuxième front terroriste sur Golan.
Notre politique est d’empêcher le transfert d’armes de pointe vers les organisations terroristes. C’est pour ces raisons,que je suis venu en Russie dans le but de clarifier nos politiques afin de permettre qu’il n’y ait pas de malentendu entre nos forces. »
Tel-Aviv veut notamment s’assurer que les armes livrées par la Russie à la Syrie ne tombent pas entre les mains du Hezbollah, la milice libanaise qui soutient Bachar el-Assad.
Sans attendre que son projet de coalition internationale contre l’Etat islamique reçoive un hypothétique soutien des Occidentaux, Moscou s’emploie à renforcer ses alliances militaires dans la région. Au terme d’une rencontre, lundi à Moscou, que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a eu avec le président russe, Vladimir Poutine, les deux chefs d’Etat ont convenu d’une meilleure coordination afin d’éviter tout incident entre les forces armées des deux pays. «Nous nous sommes mis d’accord sur un mécanisme destiné à prévenir de telles incompréhensions», a expliqué le chef du gouvernement israélien, qui était accompagné de son chef d’état-major et du responsable des services de renseignement militaires, les généraux Gadi Eisenkot et Herzl Halevy.
Les chasseurs et les systèmes anti-missiles russes qui se déploient dans le ciel syrien, risquent de se heurter aux forces aériennes israéliennes qui, pour leur part, procèdent en Syrie à des bombardements visant le Hezbollah, la milice libanaise qui soutient Bachar el-Assad. Tel-Aviv craint par ailleurs que les armes livrées par Moscou tombent dans les mains de cette guérilla qui, soutenue par l’Iran, pourrait se retourner in fine, contre l’Etat hébreu. «Notre politique est de tout faire pour arrêter la livraison d’armes au Hezbollah», a déclaré Netanyahu. Pour sa part, Vladimir Poutine a promis à son interlocuteur que la Russie agira de manière «responsable» au Proche-Orient.
De leur côté, Moscou et Washington ont également entamé une coopération militaire afin de mieux coordonner leurs opérations en Syrie. Les Etats-Unis, qui craignent un cavalier seul de la Russie en Syrie, ont été «informés de chaque détail» de [ma] visite à Moscou», a ajouté le Premier ministre israélien.