Le commanditaire présumé des attentats du 13 novembre a été tué mercredi lors de l’assaut mené à Saint-Denis.
Le jihadiste âgé de 28 ans et soupçonné d’avoir organisé les attentats de Paris a été tué lors de l’assaut à Saint-Denis.
Il était la principale cible de l’opération antiterroriste.
Le doute planait depuis la fin de l’assaut mercredi, à Saint-Denis, après sept heures de siège et d’échanges de tirs nourris.
La confirmation officielle est tombée jeudi: Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, jihadiste et cerveau présumé des attentats à Paris, a bien été tué dans l’opération antiterroriste.
Il a été formellement identifié après comparaison de traces papillaires (empreintes digitales, ndlr), d’après les sources proches du dossier, et a été retrouvé criblé d’impacts.
Le corps encore non identifié et criblé d’impacts de balles et de grenade, retrouvé dans les décombres de l’immeuble par les policiers, était celui d’Abdelhamid Abaaoud, citant deux hauts responsables européens.
Repéré en France grâce à un témoignage.
L’assaut mené mercredi au petit matin par les policiers du RAID visait précisément cet homme, que l’on surnomme Abou Omar al-Baljiki (en arabe) au sein de l’organisation Etat islamique.
Il est soupçonné d’être l’organisateur des plus sanglants attentats de l’histoire française, qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés vendredi soir.
Tout laissait à penser qu’il se trouvait actuellement en Syrie, dans les camps de l’Etat islamique, avec son petit frère de 13 ans qu’il a enrôlé l’année dernière.
Mais un témoignage recueilli lundi par les enquêteurs a fait état de sa « présence sur le territoire français », a précisé François Molins, magistrat en charge de l’enquête.
Ce témoignage, « qui a fait l’objet de nombreuses vérifications téléphoniques et bancaires », a abouti à l’assaut contre l’appartement de Saint-Denis.
Une organisation méticuleuse.
Les attaques de Paris ont fait l’objet d’une préparation minutieuse. François Molins a donné deux éléments qui en attestent:
la veille des attaques, les trois voitures utilisées par les commandos arrivent « quasiment en convoi depuis la Belgique à dix minutes d’intervalle ».
Déclenchées en à peine plus d’une demi-heure, les attaques ont été précisément minutées et orchestrées, comme en atteste le SMS glaçant envoyé d’un portable retrouvé près du Bataclan et utilisé par le commando:
« On est parti, on commence ».
Autre élément: la détermination guerrière et meurtrière de ce commando, démontrée le 13 novembre et confirmée par la violence des combats de Saint-Denis: ce ne sont pas moins de 5.000 munitions qu’ont dû tirer les 110 policiers qui ont donné l’assaut.

La probable kamikaze de Saint-Denis a conduit à Abaaoud.
Hasna Ait Boulahcen, la probable kamikaze tuée à Saint-Denis, avait été mise sur écoutes en raison de ses liens avec Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats de Paris, a-t-on appris de source policière.
La surveillance d’Hasna Ait Boulahcen est l’un des éléments qui ont convaincu les enquêteurs qu’Abdelhamid Abaaoud, la cible de l’opération de mercredi, se trouvait en France. François Molins a également fait état d’un « témoignage ».
La poursuite de l’identification des corps devrait permettre de dire si la femme est bien Hasna Ait Boulahcen, qui aurait 26 ans et serait née dans les Hauts-de-Seine.
Selon la source policière, la jeune femme avait été mise sur écoutes par la Direction générale de la sûreté intérieure (DGSI) pour ses liens avec Abdelhamid Abaaoud, et, parallèlement, par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis pour trafic de stupéfiants.
« Le trafic de stupéfiants alimente les radicalisés, en armes et sur le plan financier », explique la source citée par Reuters.
Selon iTELE, la jeune femme se présentait dans les écoutes comme la cousine du commanditaire présumé des attentats, mais il pourrait s’agir d’un titre affectueux.
Selon le journal belge La Dernière Heure, elle a posté sur Facebook le 11 juin dernier une photo avec le commentaire suivant :
« Jver biento aller en syrie inchallah biento depart pour la turkie ! ».
Elle ne cachait pas non plus son admiration pour Hayat Boumeddiene, la veuve d’Amedy Coulibaly, l’auteur de la prise d’otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes en janvier dernier, ajoute le journal belge.