MALI – Au moins 22 personnes ont été tuées dans une prise d’otages dans un hôtel de Bamako fréquenté par de nombreux étrangers. Près de 170 personnes, dont plusieurs Français, se trouvaient dans l’établissement au moment de l’attaque.
Une sanglante « prise d’otages » s’est déroulé ce vendredi à l’hôtel Radisson Blu de Bamako au Mali. « 140 clients et 30 employés » ont été retenus par deux ou trois assaillants, a annoncé le groupe hôtelier Rezidor.
En soirée, des sources de sécurité maliennes ont fait état d’« au moins 22 morts ».
En fin d’après-midi, 18 corps ont été retrouvés, avançait une source de sécurité étrangère présente sur place – les Etats-Unis et la France ont mis à disposition des forces spéciales.
Au même moment, le ministre de Sécurité intérieure du Mali a annoncé qu’ils n’y avaient plus d’otages retenus et que « les forces sont en train de les traquer ».
Une source onusienne a évoqué 27 corps.
L’Algérien Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe jihadiste Al-Mourabitoune, fidèle à Al-Qaïda, « est sans doute à l’origine » de l’attentat à l’hôtel Radisson Blu à Bamako, a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Plus tôt, Reuters a annoncé que El-Mourabitoun, le groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda dirigé par Belmokhtar, a revendiqué l’attentat
une information qui demandait vérification.
Un assaut mené à l’aube.
La prise d’otage a commencé entre 6h et 7h du matin, selon un employé d’une ONG américaine située dans le quartier de l’hôtel Radisson.
Deux ou trois assaillants sont rentrés dans l’enceinte de l’hôtel au même moment qu’une voiture munie d’une plaque diplomatique, sur laquelle ils ont ouvert le feu, et non à bord de ce véhicule, selon le ministère de la Sécurité malien, rectifiant une précédente information.
Ils seraient « lourdement armés« , rapporte Jeune Afrique, qui cite le propriétaire de l’établissement.
« Ça se passe au septième étage, des djihadistes sont en train de tirer dans le couloir », a déclaré dans la matinée une source de sécurité.
Un témoin, présent sur place au moment des faits, raconte à RFI ce qu’il a vu les gardiens de l’hôtel se faire tuer par les auteurs de l’attaque.
Selon Reuters, les assaillants auraient crié « Allahu Akbar » (« Dieu est grand » en arabe) lors de leur entrée dans l’hôtel.
Pour l’heure, leur identité n’est pas encore connue avec précision.
170 otages, dont des Français, dans l’établissement
Selon le groupe hôtelier Rezidor, qui gère l’hôtel Radisson Blu, « 140 clients et 30 employés », ont été retenus en otage par les assaillants.
La présence de ressortissants français dans l’hôtel au moment de l’attaque a été confirmée à L’Express.
Dans l’hôtel « il y a des touristes ou des responsables d’entreprises de nombreuses nationalités », a de son côté déclaré François Hollande, qui s’exprimait en marge d’une réunion sur la conférence climat de Paris COP21.
Selon la télé malienne, 80 otages ont été libérés.
Une information qui recoupe celle donnée à L’Express par un journaliste malien sur place.
Selon lui, la plupart des otages libérés seraient américains.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré en soirée qu’à sa « connaissance, à cet instant, il n’y aurait pas de Français » parmi les tués.
Un établissement fréquenté par des équipages d’Air France
L’hôtel Radisson est très prisé par la clientèle internationale. L’établissement compte 190 chambres.
De nombreux ressortissants étrangers et des officiels s’y installent lors de voyages diplomatiques.
Selon une source aéronautique , l’hôtel visé par l’attaque est celui où dorment habituellement les équipages d’Air France.
Douze employés d’Air France étaient présents ce vendredi dans l’hôtel.
Ils sont « en lieu sûr », selon la direction du groupe.
Le Mali de nouveau frappé par le terrorisme
En août, une attaque contre un hôtel à Sévaré, près de Mopti (centre), avait fait au total 13 morts, dont quatre parmi le personnel d’une société sous-traitante de la Minusma.
Le 7 mars, un attentat contre un bar-restaurant à Bamako avait coûté la vie à 5 personnes, dont un Français et un Belge.
Il s’agissait de la première attaque de ce type perpétrée dans la capitale du Mali.