Au moins sept morts dans le bombardement d’un hôpital de MSF.

Au moins sept personnes – cinq patients, un accompagnant et un gardien – ont été tuées lors du bombardement d’un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF), lundi 15 février, à Marat Al-Nouman, dans le nord de la Syrie, a rapporté le président de MSF France, Mego Terzian, à l’agence Reuters. Au moins huit membres du personnel sont également portés disparus. « D’autres patients manquent à l’appel, sans qu’on en connaisse encore le chiffre exact », a fait savoir l’ONG.
Au cours de deux séries de deux attaques, l’hôpital a été touché par quatre roquettes, explique MSF. « Il s’agit d’une attaque délibérée contre une structure de santé », affirme Massimiliano Rebaudengo, chef de mission, dans un communiqué émis par l’ONG qui ne précise pas l’origine présumée des frappes. MSF ajoute que « cinquante-quatre personnes travaillent dans cet hôpital de trente lits qui comprend deux blocs opératoires, un service de consultations externes et une salle d’urgences ».
« La destruction de cet hôpital prive d’accès aux soins les quelque quarante mille personnes vivant dans cette zone de conflit ouvert, déplore l’ONG. »
L’association humanitaire agit dans le pays depuis 2012. Elle gère six hôpitaux en Syrie et est présente dans cent cinquante-trois autres centres de soins dans le pays. MSF soutient la structure d’Idlib depuis septembre 2015, notamment en l’approvisionnant en matériels médicaux et en couvrant ses coûts de fonctionnement.
Un hôpital soutenu par l’ONG avait déjà été touché en décembre par une attaque aux barils d’explosifs à Zafarana dans la région de Homs, dans « une zone de l’opposition assiégée par le gouvernement syrien », selon MSF. La charge avait fait 7 morts et 47 blessés. Le président de MSF France précise :
« Nous allons cependant maintenir notre présence dans le nord de la Syrie, parce que nous sommes l’une des rares organisations internationales qui ose travailler et mener des opérations médicales ou non médicales dans ces zones. »

Autre hôpital touché à proximité d’Alep
A Azaz, à proximité d’Alep, un autre hôpital a été touché par un missile sol-sol. C’est la deuxième fois qu’il est touché, selon l’ONG Syria Charity, qui l’administre. Un premier bilan fait état d’un blessé grave, selon une source contactée par Le Monde. La structure avait déjà été évacuée, les patients se trouvant dans des abris dans les sous-sols, à la suite d’une première frappe. L’ONG se pose désormais la question de l’évacuation de tous ses patients.
Les avions russes ont procédé à de nombreuses frappes aériennes ces dernières semaines dans la région d’Idlib et d’Alep, en soutien au régime syrien. On ignore toutefois si les frappes sur les deux hôpitaux sont le fait des forces russes présentes sur place. Barack Obama, le président des Etats-Unis, a exhorté dimanche Vladimir Poutine, le président de la Russie à mettre fin aux bombardements de l’aviation russe – qui ont débuté le 30 septembre – contre les « forces de l’opposition modérée » en Syrie.