Le président Vladimir Poutine a annoncé que les forces russes allaient se retirer de Syrie, après deux semaines de cessez-le-feu.

Vladimir Poutine avec le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov et le ministre de la Défense Serguei Shoygu.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi soir à la surprise générale le retrait de la majeure partie de son contingent militaire après deux semaines de cessez-le-feu en Syrie et au moment où s’ouvraient à Genève les négociations inter syriennes sur l’avenir du pays.

 Que va changer le retrait militaire partiel russe de Syrie ?

Le chef de l’Etat russe, qui a toujours la main sur l’échiquier syrien depuis l’irruption des bombardiers et des avions d’attaque au sol russes dans le ciel syrien le 30 septembre, a annoncé son nouveau coup de poker après avoir appelé son protégé au Proche-Orient, le président Bachar al-Assad.

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«La tâche qui avait été demandée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie et j’ordonne donc au ministère de la Défense d’entamer à partir de demain (NDLR: mardi) le retrait de la majeure partie de nos contingents militaires de la République arabe syrienne», a dit à la télévision M. Poutine au ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

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«Néanmoins, pour permettre la surveillance de la trêve dans les combats, la partie russe conserve sur le territoire syrien un site de maintenance de vols», selon le communiqué du Kremlin.

Vladimir Poutine

La présidence russe ne précise pas quels types d’aéronefs assurent cette surveillance mais depuis l’entré en vigueur de la trêve le 27 février, les militaires russes ont eu recours à des drones déployés sur la base aérienne de Hmeïmim, dans la province de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie. Elle ne dit pas non plus si des avions de combat resteront basés en Syrie.

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Depuis septembre, Moscou y a déployé plus de cinquante avions de combat qui ont visé des milliers de «cibles terroristes» en cinq mois de raids aériens intenses.

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La marine russe a également fait étalage de toute sa puissance, tirant à partir de navires de guerre déployés dans la mer Caspienne ou de sous-marins dans la Méditerranée.

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La force de frappe russe a permis à l’armée syrienne d’engranger des victoires alors qu’elle se trouvait en mauvaise posture l’été dernier. Les Occidentaux ont toutefois accusé la Russie de privilégier, notamment pendant les premiers mois, les frappes sur les rebelles plutôt que sur l’organisation jihadiste Etat islamique.

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Le Kremlin indique que la décision du président russe fait l’objet d’un accord avec son homologue syrien : «Les dirigeants ont souligné que l’intervention des forces aériennes russes avait permis de radicalement changer la situation dans la lutte contre le terrorisme, de désorganiser les infrastructures des combattants (ennemis) et de leur porter un coup important».

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« Nous sommes à un moment de vérité »

L’annonce surprise du président russe est intervenue quelques heures après le début à Genève d’un nouveau cycle de négociations entre des représentants du régime syrien et de la très hétéroclite opposition syrienne.

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Mais dès le premier jour, le sort réservé au président Bachar al-Assad faisait déjà débat et menaçait de faire capoter le processus de paix.

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L’orchestrateur de ces discussions, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, a affirmé que «la mère de toutes les questions» était de trouver un accord sur une transition politique. «Nous sommes à un moment de vérité», a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse en préambule de sa rencontre avec le négociateur en chef du régime de Damas, Bachar al-Jaafari.

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A l’issue de ce premier entretien au Palais des Nations, M. De Mistura a expliqué qu’il avait «permis de clarifier un certain nombre de questions, notamment de procédure». «La prochaine rencontre (avec le régime), mercredi matin, sera centrée sur l’ordre du jour, qui est comme vous le savez celui fixé par la résolution 2254», a-t-il ajouté.

Ce document, adopté en décembre par le Conseil de Sécurité de l’ONU, prévoit la formation d’un organe de transition en Syrie dans les six mois et des élections dans les 12 mois suivants.

Les djihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaida, vont lancer une offensive dans les 48 heures en Syrie, d'où la Russie est en train de retirer ses troupes.

«Nous voulons un dialogue entre Syriens, mais sans conditions préalables», a rétorqué M. Jaafari, ambassadeur de la Syrie à l’ONU, en réponse aux exigences de l’opposition qui réclame le départ du président Assad, vivant ou mort, avant toute solution politique.

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L’opposition syrienne, représentée par le Haut comité des négociations
(HCN) qui regroupe une myriade de groupes différents, veut la mise en place dans les six mois qui viennent d’un «organe de transition» doté de tous les pouvoirs.

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Mais pour Damas, il est hors de question de parler du sort du président Assad et la transition ne doit être qu’un simple remaniement ministériel avec un «gouvernement d’union» élargi à des opposants.

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Le format de ces pourparlers prévoit des rencontres alternées de l’émissaire de l’ONU avec chaque délégation, car pour l’instant, il n’est pas prévu de rencontre directe entre les belligérants.

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La guerre en Syrie, qui a débuté en mars 2011 après la répression sanglante par le régime de manifestations prodémocratiques, s’est transformée en un conflit complexe impliquant une multitude d’acteurs locaux et internationaux. Elle a fait plus de 270.000 morts, poussé plus de la moitié des habitants à quitter leur foyer et ainsi provoqué une importante crise migratoire.

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Entrée en vigueur à l’initiative des Etats-Unis et de la Russie, la trêve tient malgré quelques violations, et l’ONU avec ses partenaires ont pu apporter de l’aide à près de 250.000 personnes vivant dans des zones assiégées.

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Début de retrait russe en Syrie, espoirs à Genève.

Des avions de guerre russes ont commencé mardi à quitter la Syrie, conformément au plan de retrait annoncé la veille par Vladimir Poutine, un événement susceptible d’avoir un impact positif sur le déroulement des pourparlers de paix ouverts à Genève, selon l’émissaire des Nations unies.

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L’atterrissage en Russie du premier avion en provenance de Syrie a été salué par Staffan de Mistura comme un « événement significatif » et il a dit espérer que la décision de Moscou serait un pas en direction d’une transition pacifique et politique en Syrie.

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L’annonce du président russe incite l’opposition syrienne à espérer que Moscou fasse pression sur Damas pour que le régime syrien accepte le principe de la négociation politique.

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Le gouvernement de Bachar al Assad a de son côté assuré qu’il n’y avait aucune divergence avec Moscou et que le retrait russe avait été coordonné. Bouthaina Chaabane, conseillère du président syrien, l’a qualifié mardi d’étape naturelle et a dit souhaiter que les Etats-Unis « exercent une pression plus forte sur ceux qui s’opposent au règlement de la situation en Syrie ».

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L’Union européenne a de son côté jugé que toutes les décisions susceptibles de réduire la violence avaient leur importance, à plus forte raison au moment où rouvrent les négociations de Genève.

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Ce nouveau cycle de discussions, rouvertes sous l’impulsion de Washington et de Moscou, vise à trouver une solution politique au conflit, qui dure depuis cinq ans, a fait plus de 250.000 morts et déplacé des millions de Syriens.

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Toutes les parties acceptent le principe d’une transition politique mais les représentants du régime et de l’opposition sont en désaccord sur le sort de Bachar al Assad. Le gouvernement syrien a prévenu que le maintien de ce dernier à la tête du régime était une « ligne rouge ».

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L’opposition syrienne exige au contraire que le chef d’Etat syrien quitte le pouvoir dès le commencement du processus politique.

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Doutes.

Commencée fin septembre, la campagne aérienne russe a surtout visé les insurgés qui combattent le régime dans l’ouest de la Syrie, permettant, avec le soutien du Hezbollah et de militaires iraniens, de desserrer l’emprise de la rébellion sur Damas.

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Cette offensive a permis aux forces gouvernementales de reprendre des territoires, près des frontières turques et jordaniennes, notamment.

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Le retrait des forces russes ne convainc toutefois pas tous les acteurs du conflit. Le porte-parole d’un groupe rebelle qui lutte contre l’armée syrienne à Lattaquié, où les combats se sont poursuivis malgré la trêve, a dit ne pas croire que le retrait russe aurait de répercussion sur leur position.

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« Nous ne les croyons pas », a dit Fadi Ahmad, porte-parole des insurgés de la Première division côtière, une composante de l’Armée syrienne libre (ASL).

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A Genève, également, l’opposition fait part de ses doutes. Salim al Muslat, porte-parole du Haut comité des négociations (HCN), principale représentation de l’opposition, a dit « avoir entendu » l’information tout en soulignant « qu’entendre était différent de ce que l’on pouvait percevoir sur le terrain ».

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Un retrait russe pourrait toutefois avoir de grandes conséquences car c’est selon lui la présence russe qui a permis de maintenir Assad au pouvoir.

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Il a indiqué par ailleurs que le HCN n’était « pas contre » des discussions directes avec le gouvernement syrien. « Nous ne sommes pas contre des discussions directes, mais, vous savez, De Mistura a choisi de commencer avec des discussions indirectes. »

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Objectifs atteints.

L’armée russe reste présente sur le terrain, dans le secteur de Palmyre notamment où elle appuie une offensive de l’armée gouvernementale contre l’organisation Etat islamique (EI).

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Vladimir Poutine et Barack Obama se sont entretenus lundi par téléphone pour évoquer le dossier syrien et le Kremlin a rapporté que les deux dirigeants sont convenus de réclamer « une intensification du processus visant au règlement pacifique » du conflit.

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Le président russe a expliqué que Moscou avait largement atteint ses objectifs en Syrie mais n’a pas fixé de calendrier précis de retrait des troupes et a prévenu que la base navale russe de Tartous et la base aérienne de Hmeymime, dans la province de Lattaquié, continueront à de fonctionner normalement.

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Il est également prévu que des systèmes de défense sol-air S-400 restent en Syrie.

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Selon un diplomate occidental, le président russe devrait désormais se focaliser sur « les discussions de paix et cela devrait exercer une pression sur le gouvernement syrien pour qu’il accepte de négocier ».

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« Nous ne savons pas s’il abandonne Assad mais nous savons que les Russes adressent à Assad un message selon lequel ils ont la volonté de voir se poursuivre les discussions sur la transition », a dit le diplomate.

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Bon comme un citron bien rond !

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