L’armée israélienne et le Hamas s’opposent dans une petite zone à côté de la barrière de la frontière, ils disent ne pas vouloir la guerre mais s’en rapprochent dangereusement.
Des informations de jeudi soir indiquant que Janaa al Amor, une femme palestinienne âgée de 49 ans, avait été tuée par un tir d’artillerie israélien à l’est de Khan Younis dans le nord de la bande de Gaza illustrent avec quelle facilité la violence à la frontière entre Israël et Gaza peut escalader.
A l’heure actuelle, et cela doit être dit, les deux parties semblent vouloir contenir la violence.
Même si les forces de l’armée israélienne opèrent juste au-delà de la barrière de Gaza, cherchant des deux côtés de la frontière des tunnels d’attaque du Hamas, le groupe terroriste tire sur les soldats et ne tire pas de roquettes vers les zones habitées.
Le Hamas n’a pas non plus utilisé ses tunnels restants, dont deux ont été découverts le mois dernier, ou d’autres moyens pour attaquer des cibles israéliennes.
Pour l’instant, les deux camps s’opposent dans ce petit périmètre, une zone de 150 à 200 mètres, de la barrière de sécurité où les forces israéliennes opèrent sous le feu de combattants du Hamas. Jeudi après-midi, des sources palestiniennes ont affirmé que les troupes de l’armée israélienne étaient actives à Beit Hanon dans le nord de la bande de Gaza et à Rafaf au sud, à l’intérieur du territoire palestinien.
Mais cet affrontement ne semble pas s’arrêter bientôt et il n’est pas clair quant à savoir combien de temps il restera limité à ce petit périmètre, avant de se développer potentiellement en Israël, d’un côté, et plus à l’intérieur de la bande de Gaza, de l’autre côté.
Vendredi, des sources palestiniennes et égyptiennes ont déclaré au Times of Israël que les forces israéliennes s’étaient retirées de la bande.
Pourtant, le Coordinateur des Activités du Gouvernement dans les Territoires (COGAT), le Général Yoav Mordechai, a souligné que l’armée israélienne continuerait ses opérations de détection de tunnels. « L’armée a l’intention de poursuivre ses activités contre le Hamas qui continue à violer la souveraineté israélienne et construit des tunnels », a-t-il déclaré.
Il est vrai que ni Israël ni le Hamas n’ont intérêt à une démonstration de force mutuelle, et les deux camps tentent d’éviter d’entrer en guerre. Les nombreuses déclarations de hauts responsables du Hamas concernant les efforts pour obtenir un cessez-le-feu par les médiations égyptienne et qatari en attestent clairement. Mais la situation pourrait bien changer alors que les incidents se développent sur le terrain.
Le Hamas a déjà annoncé qu’il ne cessera pas de tirer tant que les forces israéliennes restent actives à l’intérieur de la bande de Gaza.
Pour l’instant, les tirs de mortiers n’ont pas fait de victimes, mais si, malheureusement, un groupe de soldats israéliens venait à être touché, la réponse israélienne devrait être forte. La même formule vaut pour le côté palestinien. Et l’activité israélienne contre les tunnels de terreur, y compris au-delà de la barrière, n’est pas prévue de s’arrêter bientôt.
Les bombardements israéliens sur le territoire de Gaza sont limités, mais si les prochaines interventions israéliennes causent plus de blessés, le Hamas pourrait bien ne plus limiter ses tirs au seul périmètre frontalier. La tentation de lancer des missiles au cœur d’Israël serait trop forte. Quid de la possibilité d’une attaque par le Hamas à travers l’un de ces tunnels, encore à découvrir ? Une telle attaque constituerait une déclaration de guerre contre Israël, et il est peu probable que ce type d’action bénéficie de beaucoup de soutien parmi les dirigeants politiques du Hamas.
Pourtant, l’aile militaire, dirigée par Mohammed Deif et d’autres extremistes comme Yahya Sinwar, chante déjà un autre air concernant une attaque terroriste qui causerait un grande nombre de victimes israéliennes.
Ces dirigeants terroristes considèrent que le Hamas a commis une erreur en ne passant pas à l’offensive à la veille de l’Opération Bordure protectrice de 2014, la guerre d’Israël avec le Hamas, et ils ne veulent pas refaire la même « erreur ».
Selon les voix radicales au sein du Hamas, le groupe devrait commencer avec une frappe ouverte qui pourrait être utilisée pour construire une image de victoire lorsque la violence diminuera. Seulement, alors, affirment-ils, le Hamas pourra dire qu’il a gagné.
Les combattants du Hamas affirment que revenir à la routine gazaouie, où les frontières avec l’Egypte et Israël sont fermées, signifierait un arrêt de mort programmé pour le Hamas en tant que dirigeants de Gaza. Voilà pourquoi ils soutiennent l’idée de mener une attaque terroriste massive et mortelle contre une cible israélienne, avant que les tunnels ne soient découverts et qu’ils ne perdent cette opportunité.
Mais même s’ils ne parviennent pas à convaincre, il suffirait qu’un seul « obus stratégique » ne frappe par erreur des soldats, ou des civils israéliens, ou des civils palestiniens, pour nous précipiter sur le sentier de la guerre.
Netanyahu menace de faire oublier la guerre de 2014 en détruisant les tunnels de Gaza.
Soumis à de plus en plus de pression, le Premier ministre a dit qu’Israël travaillait pour contrecarrer la menace souterraine du Hamas.
Premier ministre Benjamin Netanyahu a répondu dimanche aux critiques accusant son gouvernement de ne pas parvenir pas à faire face aux tunnels creusés à nouveau sous la frontière entre Israël et la bande de Gaza, et a menacé de faire sauter les souterrains en cas de besoin.
« Nous travaillons méthodiquement et calmement contre toutes les menaces, en particulier celles du Hamas, tant par des mesures défensives qu’offensives. Et bien sûr, dans le cas où nous étions attaqués depuis des tunnels de la bande de Gaza, nous agirons avec force contre le Hamas, et avec beaucoup plus de force que lors de l’opération Bordure protectrice », a déclaré Netanyahu lors d’une conférence de diplomates israéliens, se référant au conflit de 50 jours dans la bande de Gaza en 2014.
Les responsables de l’armée israélienne et les habitants du sud ont exprimé ces derniers jours leur inquiétude que le Hamas était en train de reconstruire des tunnels destinés à attaquer Israël, qui ont été détruits pendant la guerre entre Israël et les combattants de Gaza en 2014.
Durant cette guerre, Tsahal avait découvert et détruit des dizaines de tunnels, mais seulement après que Netanyahu ait approuvé une invasion terrestre de l’enclave suite à de fortes pressions des alliés de sa coalition.
Netanyahu, qui est également le ministre des Affaires étrangères d’Israël, a dit aux diplomates que Jérusalem bénéficierait d’un soutien international pour une telle initiative, et a averti le Hamas de ne pas « nous mettre à l’épreuve. »
«Je pense qu’ils comprennent cela dans la région, qu’ils comprennent cela dans le monde, » a-t-il poursuivi. « Je souhaite que nous n’ayions pas à le faire, mais nos capacités – tant défensives qu’offensives – se développent rapidement. »
Quelques heures plus tôt, le chef de l’opposition, Isaac Herzog, avait appelé le gouvernement à prendre des mesures et à bombarder les tunnels, accusant le cabinet de Netanyahu d’être « inactif » face à la menace du Hamas.
La semaine dernière, un haut fonctionnaire de la défense avait déclaré que l’aile militaire du Hamas s’était remise en état et était prête pour un nouveau cycle d’hostilités avec Israël. D’autres dirigeants militaires ont dit qu’une reconstruction intensive des tunnels était en cours.
Le groupe terroriste a diffusé samedi une nouvelle vidéo, louant ce qu’il a appelé les combattants inconnus qui « travaillent jour et nuit » pour construire les tunnels d’attaque.
Au cours du week-end, des habitants des zones proches de la bande de Gaza s’étaient plaints que le creusement de tunnels depuis le territoire dirigé par le Hamas était venu si près de leurs maisons qu’il faisait trembler les sols.
L’organisation terroriste islamiste Hamas qui gouverne la bande de Gaza, a construit des dizaines de tunnels en Israël, dont beaucoup ont été utilisés pour mener des attaques contre les soldats pendant la guerre de 2014..
L’armée israélienne a dit avoir détruit plus de 30 tunnels pendant la guerre, et d’aucuns ont affirmé que les responsables de Tsahal avaient été surpris par l’ampleur de la construction de tunnels.
Un certain nombre de tunnels ont été utilisés pendant la guerre pour attaquer des installations de l’armée. L’armée israélienne a dit plus tard que les tunnels avaient été creusés dans le cadre d’un plan pour mener une attaque massive contre une localité israélienne, mais que quand la guerre a éclaté, les combattants du Hamas avaient renoncé au projet.