DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

Nuit d’horreur à Istanbul. Au moins 41 personnes ont été tuées et 239 blessées, mercredi 29 juin au soir, dans un triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk. C’est l’attentat le plus meurtrier dans la métropole turque, déjà visée trois fois cette année. Sur cette photo, des enfants retrouvent leurs proches après avoir fui le site de l’attaque.

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

Un policier à l’entrée de l’aéroport, muni d’une arme automatique. Selon les autorités, des explosions ont d’abord eu lieu à l’entrée du terminal des vols internationaux vers 22 heures locales, 21 heures en France. L’Etat islamique est suspecté.

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Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter. Une vidéo de surveillance montre l’un d’eux déclencher sa ceinture d’explosifs après avoir été touché par un policier.

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

Ce scénario rappelle les attentats djihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre dernier (130 morts) et Bruxelles en mars (32 morts)

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

Le Premier ministre Binali Yildirim assure que « les indices pointent Daech » (acronyme du groupe Etat islamique).

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Le président français François Hollande a de son côté « condamné fermement » un « acte abominable » tout en appelant, comme son homologue turc, à un renforcement de la coopération internationale en matière de lutte antiterrorisme.

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Scène de chaos à l’entrée de l’aéroport.

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Des militaires à l’entrée de l’aéroport.

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23 Turcs et 13 ressortissants étrangers figurent parmi les 36 personnes tuées.

Des experts autour d'une des victimes de l'attentat de l'aéroport.

La police scientifique.

Le premier bilan fait état d'au moins 10 morts.

Le premier bilan faisait état d’au moins 10 morts

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L’aéroport de Bruxelles a tweeté ses condoléances : « Nos pensées aux victimes de l’attaque de @istanbulairport. »

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

Des hôtesses de l’air pendant l’évacuation

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche a condamné ces attaques « abominables » tout en promettant le soutien des Etats-Unis à Ankara. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a « condamné l’attaque terroriste » et a lui aussi réclamé une coopération internationale accrue.

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

« J’attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J’ai entendu des coups de feu et c’était la panique », a expliqué à l’AFP une Japonaise, Yumi Koyi

DIAPORAMA. Triple attentat-suicide à Istanbul.

Tous les vols ont été suspendus au départ de cet aéroport, le plus grand de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre à partir de 3 heures mercredi.

Attentat à Istanbul : les services de renseignements turcs au courant de la menace ?

EN DIRECT. Attentat à Istanbul : les services de renseignements turcs au courant de la menace ?
Un triple attentat suicide a frappé l’aéroport d’Istanbul. (OZAN KOSE/AFP)

Le dernier bilan fait état d’au moins 41 personnes, dont 13 étrangers, tuées et 239 blessées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul.

« La Turquie a pris conscience du danger de l’EI »

« La Turquie a pris conscience du danger de l’EI »

Un officier de police intervient à l'aéroport Atatürk après l'attentat du 28 juin 2016.

Longtemps, la Turquie a joué un double-jeu sur la question de l’EI en Syrie. Aujourd’hui plus que jamais,cette politique lui revient comme un dangereux boomerang.

Un policier turc (à droite) a réussi à neutraliser un des kamikazes à l'aéroport d'Istanbul, le 28 juin 2016.

Après le triple attentat de l’aéroport Atatürk à Istanbul, qui a fait 41 morts et 239 blessés, des voix se sont élevées, notamment chez des responsables politiques français, contre la politique du président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Le gouvernementErdogan a une lourde responsabilité dans l’aggravation de la crise », a ainsi déclaré Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI. Vrai ou faux ? Analyse de Jean-François Pérouse, directeur de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul.

media

Le président turc a longtemps joué un double-jeu au sujet de l’Etat islamique. Quelle est aujourd’hui sa stratégie ?

– Il y a eu un moment où l’objectif principal du gouvernement turc en Syrie était de mettre un terme au régime de Bachar al-Assad. Le danger de l’Etat islamiqueétait relativisé par rapport au régime de Damas, d’une part, et par rapport aux Kurdes de Syrie, dont l’ascension avait des effets sur le mouvement kurde de Turquie, d’autre part.

Ces deux obsessions ont conduit les autorités turques à minimiser le danger de l’EI. Les services de renseignement ont eu une certaine tolérance vis-à-vis des cellulesterroristes sur le sol turque, pourtant parfaitement connues et dont on savait qu’elles avaient des accointances avec l’EI et qu’elles se rendaient régulièrement en Syrie. Il y a eu là, si ce n’est des négligences, du moins un manque de rigueur dans le suivi de tous ces milliers de sympathisants.

Attentat à l'aéroport d'Istanbul, au moins 41 morts et 239 blessés, le 28 juin 2016.

Depuis un an, les attentats se sont multipliés, à Diyarbakir, à Suruç, à Ankara, à Istanbul, à Ganziantep, contre les civils et contre les forces de police… Avec une responsabilité très claire de l’EI dans sa version turque. On sait que de très nombreux citoyens turcs sont impliqués dans le groupe djihadiste et qu’ils faisaient des allers-retours fréquent entre la Syrie et la Turquie. Il y a eu une prise de conscience du danger de l’EI et une volonté de répliquer.

La volte-face turque face à Daech

Ce laisser-faire a cessé depuis le début de l’année 2016 avec une implication claire de la Turquie dans la coalition : la base d’Incirlik à Adana a été utilisée pour des opérations de l’aviation de la coalition et les Turcs ont eux-mêmes mené des opérations contre les positions de l’EI après le pilonnage par ces derniers de la petite ville de Kilis à la frontière. La Turquie est alors complètement sortie de l’ambiguïté.

aéroport Ataturk istanbul attentat suicide

La pression des pays occidentaux a-t-elle également influencé ?

– Certainement. Il ne faut pas oublier que la Turquie est membre de l’Otan. Elle ne pouvait pas tenir une position trop différente de celle de l’organisation, dont elle est un pilier fondamental. Elle s’est ré-alignée sur ses alliés. Par ailleurs, la Turquie a été fragilisée par la tension des relations avec la Russie suite à l’avion militaire russe abattu par la Turquie. Ankara pouvait difficilement continuer à avoir une influence sur le terrain syrien en étant à la fois en opposition avec l’acteur russe qui prenait une position de plus en plus grande, et la coalition. Il a a fallu se repositionner plus clairement.

attentat atatürk istanbul

Peut-on dire que l’attentat à l’aéroport d’Istanbulest une des conséquences de cette tolérance au début de la crise en Syrie ? 

– L’affirmation est un peu rapide. S’il y a eu des tolérances – en évitant de parler de « la Turquie » de façon trop générale et intemporelle -, elles concernaient les sympathisants EI citoyens turcs. Or l’attentat de  l’aéroport semble être une opération « internationale » qui dépasse les réseaux de ces sympathisants.

Afficher l'image d'origine

Peut-on être sûr qu’aujourd’hui la Turquie ne joue plus ce double-jeu ?

– Du côté du gouvernement, toutes les ambiguïtés ont été levées. Mais il reste des segments dans l’appareil d’Etat, des acteurs discrets dans les forces de sécurité qui, même si c’est dangereux, continuent à dire qu’on peut continuer de jouer l’EI contre les Kurdes.

Cette dernière attaque va-t-elle ouvrir la voie à une politique turque plus offensive à l’égard de l’EI ?

– On peut le supposer. Ce serait la confirmation d’un infléchissement déjà initié. Mais la « prise de risque » est grande pour la Turquie. Elle a plus de 850 km de frontière terrestre commune avec la Syrie…

Longtemps, la Turquie a joué un double-jeu sur la question de l’EI en Syrie. Aujourd’hui plus que jamais,cette politique lui revient comme un dangereux boomerang.

L'aéroport international Atatürk d'Istanbul a été frappé par un attentat-suicide, mardi 28 juin

Après le triple attentat de l’aéroport Atatürk à Istanbul, qui a fait 41 morts et 239 blessés, des voix se sont élevées, notamment chez des responsables politiques français, contre la politique du président turc, Recep Tayyip Erdogan« Le gouvernementErdogan a une lourde responsabilité dans l’aggravation de la crise », a ainsi déclaré Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI. Vrai ou faux ? Analyse de Jean-François Pérouse, directeur de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul.

Le président turc a longtemps joué un double-jeu au sujet de l’Etat islamique. Quelle est aujourd’hui sa stratégie ?

– Il y a eu un moment où l’objectif principal du gouvernement turc en Syrie était de mettre un terme au régime de Bachar al-Assad. Le danger de l’Etat islamiqueétait relativisé par rapport au régime de Damas, d’une part, et par rapport aux Kurdes de Syrie, dont l’ascension avait des effets sur le mouvement kurde de Turquie, d’autre part.

Ces deux obsessions ont conduit les autorités turques à minimiser le danger de l’EI. Les services de renseignement ont eu une certaine tolérance vis-à-vis des cellulesterroristes sur le sol turque, pourtant parfaitement connues et dont on savait qu’elles avaient des accointances avec l’EI et qu’elles se rendaient régulièrement en Syrie. Il y a eu là, si ce n’est des négligences, du moins un manque de rigueur dans le suivi de tous ces milliers de sympathisants.

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Depuis un an, les attentats se sont multipliés, à Diyarbakir, à Suruç, à Ankara, à Istanbul, à Ganziantep, contre les civils et contre les forces de police… Avec une responsabilité très claire de l’EI dans sa version turque. On sait que de très nombreux citoyens turcs sont impliqués dans le groupe djihadiste et qu’ils faisaient des allers-retours fréquent entre la Syrie et la Turquie. Il y a eu une prise de conscience du danger de l’EI et une volonté de répliquer.

media

La volte-face turque face à Daech

Ce laisser-faire a cessé depuis le début de l’année 2016 avec une implication claire de la Turquie dans la coalition : la base d’Incirlik à Adana a été utilisée pour des opérations de l’aviation de la coalition et les Turcs ont eux-mêmes mené des opérations contre les positions de l’EI après le pilonnage par ces derniers de la petite ville de Kilis à la frontière. La Turquie est alors complètement sortie de l’ambiguïté.

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La pression des pays occidentaux a-t-elle également influencé ?

– Certainement. Il ne faut pas oublier que la Turquie est membre de l’Otan. Elle ne pouvait pas tenir une position trop différente de celle de l’organisation, dont elle est un pilier fondamental. Elle s’est ré-alignée sur ses alliés. Par ailleurs, la Turquie a été fragilisée par la tension des relations avec la Russie suite à l’avion militaire russe abattu par la Turquie. Ankara pouvait difficilement continuer à avoir une influence sur le terrain syrien en étant à la fois en opposition avec l’acteur russe qui prenait une position de plus en plus grande, et la coalition. Il a a fallu se repositionner plus clairement.

Peut-on dire que l’attentat à l’aéroport d’Istanbulest une des conséquences de cette tolérance au début de la crise en Syrie ? 

– L’affirmation est un peu rapide. S’il y a eu des tolérances – en évitant de parler de « la Turquie » de façon trop générale et intemporelle -, elles concernaient les sympathisants EI citoyens turcs. Or l’attentat de  l’aéroport semble être une opération « internationale » qui dépasse les réseaux de ces sympathisants.

Peut-on être sûr qu’aujourd’hui la Turquie ne joue plus ce double-jeu ?

– Du côté du gouvernement, toutes les ambiguïtés ont été levées. Mais il reste des segments dans l’appareil d’Etat, des acteurs discrets dans les forces de sécurité qui, même si c’est dangereux, continuent à dire qu’on peut continuer de jouer l’EI contre les Kurdes.

Cette dernière attaque va-t-elle ouvrir la voie à une politique turque plus offensive à l’égard de l’EI ?

– On peut le supposer. Ce serait la confirmation d’un infléchissement déjà initié. Mais la « prise de risque » est grande pour la Turquie. Elle a plus de 850 km de frontière terrestre commune avec la Syrie…

 

Bon comme un citron bien rond !

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