« Il n’y a pas de vie sous l’EI. Il n’y a que la mort »

Bataille de Mossoul : "Il n'y a pas de vie sous l'EI. Il n'y a que la mort"

Les forces irakiennes ont pénétré mardi dans Mossoul pour la première fois depuis la prise de la ville par l’EI en 2014. Les organisations humanitaires se préparent à une fuite massive des habitants.

PHOTOS. Bataille de Mossoul : les premiers villages libérés de Daech

« Notre objectif final est la libération totale de Mossoul », a annoncé le général Taleb Cheghati al-Kenani, commandant du service du contre-terrorisme irakien. Les soldats irakiens sont entrés dans Mossoul mardi 1er novembre, lançant ainsi la « véritable » bataille pour reprendre la plus grande ville conquise par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). Quelques heures plus tôt, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait affiché son optimisme, deux semaines après le début, le 17 octobre, de la vaste offensive.

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« Nous allons refermer notre étau sur l’EI de tous les côtés », a-t-il lancé dans une allocution télévisée. Les djihadistes « n’ont pas d’échappatoire, ils peuvent soit mourir, soit se rendre ».

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Les experts s’attendent à ce que les combattants de l’EI, qui seraient entre 3.000 à 5.000 dans la ville, selon des estimations américaines, défendent jusqu’au bout leur fief, où leur chef Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé un « califat » sur les territoires conquis en Irak et en Syrie en 2014.

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Bouclier humain.

Les forces irakiennes devraient tenter d’ouvrir des couloirs humanitaires pour que les civils puissent fuir la ville, peuplée d’environ 1,5 million d’habitants selon l’ONU. De nombreuses femmes et leurs enfants se trouvent maintenant seuls dans la ville, étant donné que leurs maris et leurs pères ont été tués ou capturés par l’EI. Ils ont une décision difficile à prendre : rester et attendre l’issue de la bataille ou fuir tout en traversant les lignes de front.

PHOTOS. Bataille de Mossoul : la libération des premiers villages a commencé

Sara  et sa famille ont été rassemblés au centre de la ville de Shora pour servir de bouclier humain avec d’autres habitants, décrit le « Telegraph ». Un hélicoptère de l’armée irakienne survolant la zone a permis de disperser les combattants de l’EI. Sara et sa famille ont alors fui, drapeau blanc en main.

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« J’étais terrifiée – c’était horrible. Nous n’avions pas de voitures, pas de nourriture et pas d’eau. Nous étions fatigués et nous avions nos enfants avec nous… Nous avions peur que des mortiers nous tombent dessus. »

PHOTOS. Bataille de Mossoul : la libération des premiers villages a commencé

La famille tombe finalement sur l’armée irakienne et le mari de Sara peut enfin fumer une cigarette sans s’inquiéter des conséquences en deux ans.

PHOTOS. L'armée irakienne se rapproche de Mossoul

Hassan, ancien policier, a raconté à France Inter sa fuite, également mouvementée : « Il y avait deux voitures devant nous, la route était parsemée de mines. Celle de devant a explosé, avec des enfants et des femmes… Et nous, on a réussi à passer ». 

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« Une abomination absolue ».

Plus de 17.900 personnes ont fui leur foyer depuis le lancement de la bataille, selon l’Organisation internationale des migrations. Mais les organisations humanitaires s’activent à élargir la capacité des camps d’accueil d’urgence pour les déplacés, l’ONU estimant que plus d’un million de personnes pourraient fuir Mossoul.

PHOTOS. L'armée irakienne se rapproche de Mossoul

Saddam est soulagé d’avoir pu s’installer avec sa femme et ses trois enfants dans un des camps humanitaires du Kurdistan. « Même si c’est une tente, on est mieux que chez nous », explique-t-il à l’AFP« On n’entend plus les avions, les bombardements, les obus, les enfants qui crient, qui ont peur et qui pleurent. On était inquiets, on sentait la mort partout. »

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Ali s’est réfugié dans le camp de Dabaga en Irak il y a quelques semaines. « Il n’y a pas de vie sous l’Etat islamique. Il n’y a que la mort », assène-t-il au site Middle East Eye.

PHOTOS. L'armée irakienne se rapproche de Mossoul

« C’est une abomination absolue, cette ‘société’ qu’ils ont mise en place… et on n’avait aucune idée de comment se comporter ! Donc on restait à la maison et on se taisait. Quand la première opportunité s’est présentée, on a fui. »

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L’argent roi.

A son arrivée à Mossoul en 2014, l’EI a interdit à la population de lire des livres, de se raser, de fumer, de boire de l’alcool, de regarder des programmes occidentaux ou d’utiliser internet. Les usines et les écoles ont fermé. Les femmes ont été forcées de se voiler.

PHOTOS. L'armée irakienne se rapproche de Mossoul

« Toutes les punitions, tout ce qu’ils mettent en place est en fonction de l’argent. Le reste, ce n’est que du vent », affirme Ali*, réfugié au Kurdistan irakien plus tôt dans l’année. « Si un homme se rase la barbe, il doit payer et se fait fouetter. Si tu tentes de fuir, si tu dis du mal de Daech, si tu manges pendant le ramadan, tu dois payer. » 

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« Deux mois après l’arrivée de Daech à Mossoul, un djihadiste m’a dit : pourquoi tu ne portes pas de niqab ? Je lui ai dit : mon frère, je n’ai pas d’argent pour en acheter un. Il m’a crié : c’est ton problème », renchérit Rawa*, mère de quatre enfants, réfugiée dans le camp humanitaire d’El Khazer près d’Erbil au Kurdistan irakien.

PHOTOS. L'armée irakienne se rapproche de Mossoul

Abou Mahmoud, le frère de Rawa, travaillait dans un hôpital. Il a été le témoin d’exactions de l’EI à l’encontre des femmes yézidies :

PHOTOS. L'armée irakienne se rapproche de Mossoul

« Les Yézidies étaient leurs esclaves sexuelles, mais ils ne voulaient pas avoir d’enfants avec elles », explique-t-il. « Alors ils demandaient aux médecins retenues à Mossoul de les rendre stériles. Sous la contrainte, les médecins s’exécutaient. »

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Marwa, une thérapeute qui travaille dans ces camps humanitaires se dit elle hantée par une fosse à la périphérie de Mossoul, dans laquelle l’EI tuait des gens en les poussant dans le vide. « S’ils ne mourraient pas dans la chute, on les laissait mourir sur place, parce que personne ne pouvait en sortir vivant. Les voisins devaient vivre avec une odeur insupportable qui les empêchaient de dormir et certains ont développé des problèmes psychologiques graves. »

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Les civils aspirent à retrouver enfin la paix. « Nous voulons que nos maris retournent au travail. Nous voulons que nos enfants retournent à l’école », confie Om Emad* à CNN. « Cela fait deux ans que mon fils n’est pas allé à l’école. Il a perdu deux ans de sa vie. » Hajja Om Saleh lui emboîte le pas : « Nous voulons que le meurtre et la destruction cessent afin que les gens puissent retourner chez eux et que la vie puisse revenir à la normale. »

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Bon comme un citron bien rond !

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