Le candidat de la droite sera désigné à l’issue d’une primaire ouverte dont le premier tour a lieu ce dimanche 20 novembre. Tour d’horizon des enjeux du scrutin.
# Combien de votants ?
C’est tout l’enjeu et la grande inconnue de cette élection. Combien de Français iront ce dimanche 20 novembre puis le 27 novembre participer à la primaire de la droite et du centre ? Deux millions, quatre millions, plus ? Impossible de le savoir.
En 2011, la primaire organisée par le Parti socialiste, première du genre, avait rassemblé 2,7 millions de Français au premier tour. Cette fois, les signaux indiquent à nouveau un intérêt réel pour le scrutin : le site internet de la primaire de la droite permettant de trouver l’adresse de son bureau de vote (il y aura un peu plus de 10.000) a enregistré plus de 2 millions de visites. Et les débats téléviss ont été très suivis, à l’image du dernier sur France Télévision, regardé par 5,1 millions de Français en moyenne.
Mais suivre les débats et voter n’est pas la même chose.
« La primaire c’est un acte militant », rappelle son organisateur, le député Thierry Solère.
Il faut non seulement avoir compris que ce n’était pas réservé aux seuls encartés, trouver son bureau de vote, mais aussi payer deux euros et signer une charte d’adhésion aux « valeurs républicaines de la droite et du centre », une formule cependant suffisamment vague pour ne pas être un obstacle.
Où et comment voter ce dimanche ?
# Qui va aller voter ?
Pour Alain Juppé comme pour François Fillon, qui ont poussé à l’organisation de cette primaire, l’objectif était clair : éviter une désignation par les simples militants du parti Les Républicains (265.000 environ) qui en 2014 avaient choisi Nicolas Sarkozy à 64,5%. « Lui, il est plus fort dans la mobilisation du noyau dur de la droite et moi je suis plus fort dans le rassemblement et l’élargissement à la droite et au centre », expliquait ainsi Alain Juppé à Franz Olivier-Giesbert dans un documentaire qui lui était consacré sur France 3. Et de poursuivre :
« S’il y a un million voire moins c’est évidemment Sarko qui gagnera. S’il y a trois millions ou un petit peu plus, j’aurai des gens du centre, j’aurai des déçus du Hollandisme et je gagnerai. »
Pendant toute sa campagne, Juppé a répété cette conviction :
« Plus il y aura de votants, plus j’ai des chances de gagner. »
Mais c’était avant la remontée de Fillon, qui, d’après les sondages, mord sur son électorat.
Côté Sarkozy, on parie depuis le départ sur une participation moindre. « Les gens ne vont pas s’afficher de droite. Dans les villes l’anonymat protège mais dans les petits villages, on a un peu la ‘droite honteuse' », estime un proche de l’ancien président, citant en exemple le notaire ou le pharmacien d’une petite commune du Gers qui n’a pas forcément envie d’afficher sa couleur politique auprès de ses voisins. Dans l’équipe Sarkozy, on ne croit guère non plus aux « hordes » de centristes allant voter. Un lieutenant de l’ancien président explique :
« S’il y a quatre millions de votants au total, je serais surpris. Le pari de Sarkozy c’est de faire voter la ‘fan zone’ mais on ne sait pas si c’est 200 000 personnes ou un million. »
L’ex patron des Républicains a au moins l’assurance de pouvoir compter sur un socle de fans comme le prouvent les ventes de ses livres. « La France pour la vie », publié en janvier dernier chez Plon, s’était écoulée à un près de 200.000 exemplaires.
# Quel profil d’électeurs ?
« A priori, les personnes les plus susceptibles de participer à la primaire sont les personnes âgées, les urbains ou les CSP+… Ca plaide pour Juppé », pronostiquait il y a quelques semaines un député. « Fillon plaît à une droite bourgeoise et provinciale », assure un autre. L’ancien Premier ministre a en tout cas soigné un électorat : la droite catholique de la « Manif pour tous » qui a défilé en force dans les rues au moment du vote de la loi Taubira.
Nicolas Sarkozy lui s’est campé en porte-parole de la droite populaire avec un discours musclé et anti-élites (qu’a aussi développé Bruno Le Maire), a priori moins susceptible de séduire les urbains ou les CSP+… Dans cette primaire, l’ancien chef de l’Etat a fait un autre pari : ramener vers lui d’anciens électeurs de droite passés au FN, dans le Sud Est, le Nord ou l’Est. Cela fonctionnera-t-il ? Ses concurrents n’y croient pas :
« Ceux qui sont partis ne reviendront plus pour lui. »
La géographie va aussi beaucoup compter. Où votera-t-on le plus ? Dans le Sud-Est de la France, réputé plus sarkoyste ? Ou dans l’Ouest, a priori plus sensible au profil d’un Juppé, élu de Bordeaux, ou d’un Fillon, ex élu de la Sarthe. « Si demain on nous dit qu’en Provence Alpes Côte d’Azur, il y a des queues à n’en plus finir et qu’il n’y a personne dans les bureaux à l’Ouest, ce sera plié. Bref, il faudra regarder si ça vote à Nice et pas à Angers », pronostique un sénateur sarkozyste.
10 raisons de ne pas voter à la primaire de droite si vous êtes de gauche
# Un référendum pour ou contre Sarkozy ?
« Au fond, estime un député LR, la primaire se résume à un référendum auprès du peuple de droite : pour ou contre Nicolas Sarkozy. C’est le moteur de l’élection ». Avec une petite inconnue : la part de l’électorat de gauche qui s’invitera dans la primaire de la droite et du centre pour barrer la route à l’ancien président.
Aux Républicains, tous estiment que ce phénomène ne jouera qu’à la marge. « Ne surestimez pas l’électorat de gauche qui peut se déplacer dans les primaires : c’est un électorat de CSP+, urbain », relativise Thierry Solère. « Avec sa campagne, Sarkozy a donné envie à des gens d’aller voter contre lui alors qu’ils ne l’envisageaient pas, souligne cependant un juppéiste. En faisant campagne pour lui, il a fait campagne pour nous ».
10 raisons de voter à la primaire de droite si vous êtes de gauche
Dans cette primaire, l’ancien président a, comme il sait le faire, polarisé l’attention autour de lui. Il est celui qui a été le plus critiqué dans son camp. Mais il y croit dur comme fer. Son calcul : faire la différence au premier tour, en virant en tête, assez nettement si possible…Mais si d’aventure ce n’était pas le cas, le scénario du retour gagnant s’avérerait pour lui beaucoup plus compromis.
Quelles différences entre les candidats de droite ?
De l’économie à l’immigration, les candidats à la primaire de la droite partagent beaucoup de points communs. Mais ils ne sont pas d’accord sur tout ! Nous avons recensé les différences.
UN SEUL MANDAT À L’ELYSÉE ?
« Oui, sauf progrès spectaculaire des biotechnologies, qui me permettraient de remplacer mon cerveau, mon cœur et tous mes organes ! »Alain Juppé
« Un Président qui ne se représente pas sera dès le premier jour impuissant. C’est aussi un geste de défiance vis-à-vis des Français. C’est réformer à la sauvette et se sauver après. Moi, je pense qu’il faut rendre des comptes. »Bruno Le Maire
INTERDIRE LE VOILE À L’UNIVERSITÉ ?
La loi interdit le port de tenues ou de signes religieux jusqu’au lycée pour préserver les mineurs du prosélytisme. Pour certains, cette interdiction devrait s’étendre à l’université, même si la plupart des étudiants sont adultes.
« La République ne reculera plus sur rien. Cela implique d’interdire […] le voile à l’université comme dans l’entreprise. »Nicolas Sarkozy
« Si on est en présence d’un mouvement d’entrisme de fondamentalistes, il faudra réglementer la chose. Mais soyons prudents avant de réglementer les tenues d’adultes.”François Fillon
« Les signes religieux n’ont pas leur place à l’école. Mais de là à considérer qu’une adulte qui porte un foulard n’a pas sa place à l’université… Il faut garder son sang-froid ! »Alain Juppé
REVENIR SUR LE DROIT DU SOL ?
Un enfant né en France de parents étrangers devient français à sa majorité s’il réside en France. A droite, certains souhaiteraient limiter ce droit. Voire le supprimer.
« L’enfant né en France de parents étrangers ne pourra pas devenir français à 18 ans s’il ne démontre pas une adhésion aux valeurs de la France, un comportement exemplaire, un casier judiciaire vierge et la maîtrise de la langue française. »Jean-François Copé
« Il faudra créer une présomption de nationalité, permettant de ne pas attribuer la nationalité à quelqu’un qui aurait un casier judiciaire à sa majorité, ou dont on pourrait prouver que ses parents étaient en situation irrégulière au moment de la naissance. »Nicolas Sarkozy
“Le droit du sol fait partie de notre histoire et ne saurait être remis en cause.”NKM
REVENIR SUR LE MARIAGE DE PERSONNES DU MÊME SEXE ?
« Il n’est pas possible d’assurer la cohésion d’un peuple lorsque des atteintes permanentes sont portées à la liberté des familles. »Jean-Frédéric Poisson
« Sans remettre en cause le principe du mariage des couples de même sexe, les règles concernant la filiation devraient être réexaminées. […] La filiation au sens biologique du terme à l’égard d’un père et d’une mère ne doit plus pouvoir être effacée par une adoption plénière. »François Fillon
« On ne démariera pas les homosexuels. Après mûre réflexion, je suis favorable à l’adoption par un couple de même sexe. »Alain Juppé
PLACER DES FICHÉS « S » EN CENTRE DE RÉTENTION ?
Environ 10 000 personnes sont fichées S pour lien supposé avec le djihadisme radical. Pour la gauche, les placer en centre de rétention reviendrait à une forme de lettre de cachet, car on enferme sans preuve ni décision juridique.
“Tous les individus français fichés et susceptibles de constituer une menace pour la sécurité seront placés dans un centre de rétention fermé.”Nicolas Sarkozy
« Enfermer des dizaines de milliers de suspects sans contrôle et sans jugement ne réduira pas le risque d’attentat mais l’aggravera », assureFrançois Fillon, qui préfère ressusciter la notion « d’intelligence avec l’ennemi ». Alain Juppé souhaite assigner à résidence les fichés S « jugés dangereux » dans le cadre de l’état d’urgence.
RÉFORMER LE REGROUPEMENT FAMILIAL ?
Un étranger (hors UE), titulaire d’une carte de séjour, peut être rejoint par son époux et ses enfants. Cette procédure ne représente qu’une petite part de l’immigration légale et requiert déjà un minimum de ressources et un logement. Mais ce n’est pas suffisant pour les candidats de la droite.
“Nos exigences en matière d’intégration sont aujourd’hui trop faibles. Les conditions doivent être plus sévères : tant les ressources, le logement ou la durée de résidence en France du regroupant que la maîtrise de la langue française par l’ensemble de la famille.” François Fillon
« Suspendre le droit au regroupement familial tant que l’Europe ne se sera pas dotée d’une gestion de ses frontières et d’une gestion de sa politique d’immigration digne de ce nom et d’un nouveau Schengen. »Nicolas Sarkozy
« Le regroupement familial systématique est supprimé. »Jean-Frédéric Poisson
LIMITER LE CUMUL DES MANDATS ?
En 2017, les parlementaires ne pourront plus cumuler avec un mandat exécutif local (maire, président de conseil régional ou départemental). Aucun des candidats de droite n’avait voté pour cette limitation. Mais certains ont changé d’avis… Quant à Nicolas Sarkozy, il souhaite organiser un référendum sur le sujet.
« Vous ne pouvez pas réussir sans transformer la classe politique en profondeur. C’est le sens de mes propositions : non-cumul des fonctions, non-cumul dans le temps en limitant à trois le nombre de mandats du député ou du sénateur. »Bruno Le Maire
« Jusqu’à un certain chiffre de population dans la commune, si on veut avoir des élus nationaux qui ne soient pas complètement hors sol, on peut continuer à avoir un mandat national et un exécutif local. »Alain Juppé
« Je me méfie beaucoup d’assemblées parlementaires qui ne seraient composées que d’élus sans enracinement local, disponibles toute la semaine pour voter de nouvelles lois. »Nicolas Sarkozy
RÉDUIRE À COMBIEN LE NOMBRE DE PARLEMENTAIRES ?
La France compte aujourd’hui plus de 900 parlementaires (577 députés et 348 sénateurs), sans compter les députés européens (dont le nombre est régulé au niveau européen).
« Moins de politiques, plus représentatifs, disposant de davantage de moyens. »Nicolas Sarkozy
« Une diminution de moitié ne serait pas absurde, autant pour une raison d’efficacité démocratique que pour une raison d’économies. »Alain Juppé
« Si on demande aux parlementaires d’éliminer une partie d’entre eux, il faudra dire lesquels et qui. On en parlera encore dans dix ans. Je proposerai un référendum aux Français qui inclura aussi le retour au septennat unique. »François Fillon
GOUVERNER PAR ORDONNANCES ?
Pour aller vite, certains candidants veulent procéder par ordonnances. Même si le Parlement doit l’autoriser, ce dispositif est souvent décrit comme autoritaire : le gouvernement prend des mesures relevant normalement d’une loi.
« La procédure législative classique, c’est 18 mois. Autant dire qu’il est impossible d’obtenir quelque chose d’efficace avec un temps aussi long. »Jean-François Copé
« Cette procédure [des ordonnances] confond vitesse et précipitation en privant le pays d’un débat utile et pédagogique au Parlement. »Nicolas Sarkozy
« Le monde politique fonctionne avec des règles du siècle passé, à une époque où tout le monde gère sa vie avec son smartphone. »NKM
COMBIEN DE FONCTIONNAIRES EN MOINS SUR CINQ ANS ?
Tous veulent sabrer dans la fonction publique par différents moyens : contraindre les embauches des collectivités (Sarkozy), mettre fin au statut de la fonction publique territoriale (Le Maire), limiter le statut de fonctionnaire à quelques domaines de l’Etat (NKM).
“Une baisse des effectifs de 250 000 à 300 000 postes, au moyen du non-remplacement ciblé de départs à la retraite.”Alain Juppé
“Le passage de 35 à 39 heures, mis en œuvre pour les 5,2 millions de fonctionnaires, représente un gain de temps de travail de près de 12%, soit l’équivalent de 600 000 postes.”François Fillon
RÉDUCTION DES DÉPENSES PUBLIQUES SUR CINQ ANS ?
« Baisser la dépense est un impératif absolu mais pas un objectif en soi. […] On ne peut pas renoncer à des investissements dans l’Etat régalien. »Bruno Le Maire
« Voter dans les trois mois qui suivront l’élection présidentielle un plan de réduction de la dépense publique de 100 milliards d’euros et de baisse des impôts de 40 milliards. »Nicolas Sarkozy
« Ce sera l’effort le plus important jamais fourni par notre pays dans son histoire contemporaine, mais il est à notre portée, non pas pour remettre en cause notre modèle mais bien pour le sauver. »François Fillon
BAISSER L’IMPÔT SUR LE REVENU ?
« Une baisse de 10%, votée à l’été, bénéficierait à tous les contribuables pour leur impôt payé en 2018, soit 7 milliards d’euros rendus aux Français. »Nicolas Sarkozy
« Le rehaussement du quotient familial aura un impact sur les classes moyennes intermédiaires. Je propose aussi d’alléger les cotisations sociales sur les emplois à domicile. Au total, je prévois donc 6 milliards d’euros de mesures d’allégement de l’impôt sur le revenu. »Alain Juppé
« Le choix que nous devons faire en 2017, c’est de savoir si nous relançons la croissance avec une fiscalité favorable aux entrepreneurs et aux investissements, ou si nous voulons redistribuer des richesses avant même de les avoir créées. »Bruno Le Maire
« Transformer l’impôt sur le revenu progressif en un impôt proportionnel, une flat tax autour de 20%, afin que chaque Français contribue à hauteur de ses moyens, dans un cadre transparent et simple. »Nathalie Kosciusko-Morizet
INSTAURER UN REVENU DE BASE ?
« Chaque Français doit bénéficier d’un revenu de base de 470 euros par mois, qu’il soit au chômage ou en emploi.« Nathalie Kosciusko-Morizet
« Plusieurs aides seront regroupées en une allocation unique : revenu de solidarité active, allocation spécifique de solidarité, prime d’activité, ainsi qu’allocations logement (APL et AL). Le montant maximal alloué sera strictement plafonné. »François Fillon
JUSQU’OÙ REPORTER L’ÂGE LÉGAL DU DÉPART À LA RETRAITE ?
« Dès l’été 2017, il y aura un projet de loi retraite pour repousser l’âge légal à 63 ans dès 2020 et 64 ans dès 2025. Cela représente près de 20 milliards d’euros d’économies une fois la réforme montée en charge. » Nicolas Sarkozy
« Je veux convaincre les Français que le décalage de l’âge légal de la retraite à 65 ans ne pénalisera ni l’emploi des seniors ni celui des jeunes. » Alain Juppé
SUPPRIMER L’IMPÔT SUR LA FORTUNE (ISF) ?
“L’ISF fait fuir et continue de faire fuir des milliers de détenteurs de capitaux.”Alain Juppé
« La droite promet à chaque fois de supprimer l’ISF, elle ne le fait jamais […]. Je le transforme en obligation d’investissement. »NKM
ALLER VERS L’EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE ?
C’est la droite qui, en 2011, a fait voter l’interdiction de la fracturation hydraulique. Mais la loi prévoyait aussi qu’une commission puisse se pencher sur des « techniques alternatives » d’extraction.
« Nous remplacerons le principe de précaution par celui de la responsabilité. […] Au nom de la précaution, on s’interdit de faire. Avec celui de la responsabilité, on étudie, on fait puis on en assume les conséquences. […] L’expérimentation encadrée, y compris pour le gaz de schiste, sera encouragée. »Nicolas Sarkozy
« Les ayatollahs du principe de précaution ont réussi à verrouiller le débat afin que même ces recherches soient interdites. »François Fillon
« Personne ne connaît le potentiel réel du sous-sol français. Il est possible qu’il y ait dans toute cette affaire une grande part de fantasme, et le plus simple serait quand même de vérifier. »NKM
QUELLE ATTITUDE FACE À POUTINE ET LA RUSSIE ?
« La France se détermine par elle-même, pas par rapport à ce que demandent les Etats-Unis. »Nicolas Sarkozy
« A un certain moment, il ne faut pas hésiter à dire à Poutine : stop. »Alain Juppé
Primaire de la droite : Bruno Le Maire soutient François Fillon.
Selon les premiers résultats, François Fillon arrive largement en tête, devant Alain Juppé. Nicolas Sarkozy est 3e. Les autres candidats sont loin derrière.
Vers un second tour François Fillon-Alain Juppé.
Après dépouillement des votes dans 7 365 bureaux (sur 10 229), François Fillon est loin devant avec 43,7 %, suivi d’Alain Juppé (27,8 %) et de Nicolas Sarkozy, qui recule, à 21,7 %. Viennent ensuite Bruno Le Maire (2,6 %), Nathalie Kosciusko-Morizet (2,5 %), Jean-Frédéric Poisson (1,4 %) et Jean-François Copé (0,3 %).
Fillon seul en tête, Juppé consolide son avance sur Sarkozy
Selon des résultats portant sur près de deux tiers des bureaux de vote, François Fillon (43,5 %) devance très largement Alain Juppé (27,6 %) et Nicolas Sarkozy (22,1 %), qui serait éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite. Ces résultats, publiés sur le site internet de la primaire, portaient sur 2,16 millions de votants et 6 491 bureaux de vote dépouillés sur 10 228. Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé obtiennent de 2,7 % à 1,4 % des voix.
Explosion de joie au QG de François Fillon
Explosion de joie au QG de François Fillon à l’annonce des premiers résultats par Thierry Solère, le président du comité d’organisation de la primaire. Les soutiens du candidat sont surtout surpris par l’écart avec Alain Juppé, qu’ils n’avaient pas imaginé. Certains tombent dans les bras l’un de l’autre, la plupart s’embrassent. Et c’est le très faible score de Jean-François Copé, le rival détesté, qui finit de les ravir. « Ça veut dire qu’il est président de la République », lance l’une, aux anges.
Rien ne filtre au QG de Sarko
Les sarkozystes restent claquemurés avec le chef au deuxième étage du QG, rue de l’Université à Paris. Rachida Dati, Claude Guéant, Pierre Charon, Éric Woerth, Gérald Darmanin entourent Nicolas Sarkozy. Rien ne filtre. Seul un collaborateur échappé le temps d’une pause café insiste sur les « seulement 1 000 voix » qui, pour l’instant, séparaient Nicolas Sarkozy et Alain Juppé dans les premiers résultats. Avant d’insister sur les problèmes rencontrés dans les bureaux de vote. Si les résultats demeurent serrés, contestation en perspective ?