Arrivé en tête du premier tour des primaires des Républicains avec 44,1% , François Fillon tend à s’imposer dans la course de la droite. Que prévoit-il en cas de victoire à l’élection présidentielle ? Rigueur économique et conservatisme, sont en tout cas au coeur de son programme.
Economie :
François Fillon souhaite lancer un grand programme d’économies de 110 milliards d’euros sur les finances publiques. Pour combler cette baisse, il prévoit que 20% soient assurés par les collectivités locales, d’empiéter sur la Sécurité sociale (réduction des dépenses de santé), et un tiers sera apporté par l’Etat. Son objectif est d’abaisser les dépenses publiques de 57% à 50% par rapport au PIB, et démarrer le désendettement (qu’il prévoit à 92% du Produit intérieur brut en 2022).
Pour faire ces économies, l’ancien Premier ministre prévoit de s’attaquer aux emplois publics, à l’âge de la retraite et aux 35 heures.
Emploi :
François Fillon promet le retour au plein-emploi en cinq ans, avec un taux de chômage inférieur à 7%. Le candidat des Républicains souhaite supprimer les 35 heures, et laisse le soin aux salariés et chefs d’entreprise de négocier cette durée de travail hebdomadaire, dans la limite des “48 heures” du droit européen.
S’il est élu en 2017, il prévoit d’améliorer le dialogue dans les entreprises, en développant l’utilisation du référendum. François Fillon vise à instaurer un contrat de travail avec des modalités de rupture prédéfinies et progressives. Il promet également de réinjecter 40 milliards d’euros afin d’alléger les charges des entreprises, tout en abaissant l’impôt sur les sociétés à 25% (actuellement de 33%). Deux mesures qui seront financées en augmentant la TVA de 2 points “sans toucher au taux de base s’appliquant aux produits de première nécessité”.
Pour résumer, François Fillon souhaite avant tout une simplification du droit du travail autour de “disposition fondamentales” et “renvoyer le reste” à la négociation de la part de l’entreprise, comme le souligne L’Obs.
Chômage :
L’ancien Premier ministre désire le plafonnement des allocations chômage à 75% du salaire de référence, et les rendre dégressives. Une opération qui permettrait “un vrai retour à l’emploi”, selon lui. Il souhaite que les 300 000 emplois vacants soit pourvus. Pour cela, il promet notamment une meilleure application de la loi sanctionnant les refus successifs d’emploi.
Fonction publique :
L’une des premières mesures que souhaite mettre en œuvre François Fillon est l’augmentation du temps de travail des fonctionnaires de 35 à 39 heures. Une opération qui permettrait de réduire le nombre de postes de fonctionnaires jusqu’à 500 000 et une réduction des dépenses publiques de 15 milliards d’euros. Cette réduction concernerait tous les ministères sauf dans les fonctions régaliennes de l’Etat (défense, police, justice…).
Retraite :
Le candidat de droite promet de reporter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans en 2022, et entend harmoniser les régimes de retraite du public et du privé.
Sécurité :
Face à la menace terroriste qui frappe le pays, François Fillon envisage le retour de la déchéance de nationalité aux Français partis en Syrie ou en Irak, qui auront interdiction de revenir en France.
Pour assurer la sécurité de la France, il mettra en place un grand ministère de l’Intérieur qui regroupera police, gendarmerie, administration pénitentiaire, et douanes. Il prévoit d’armée la police municipale. François Fillon souhaite aussi la construction de 16 000 places supplémentaires dans les prisons. Et prévoit d’interdire les rassemblements publics en cas d’incapacité des forces de l’ordre à les “protéger”.

Politique étrangère :
François Fillon assume ses liens avec Vladimir Poutine, noués lorsqu’ils étaient tous deux premiers ministres. Il désire alors lever l’embargo et instaurer une coopération avec la Russie dans la lutte contre l’Etat islamique en Syrie. Le candidat à la primaire de droite, se dit ouvert au dialogue avec l’Iran, et serait prêt à s’allier de manière provisoire avec le président syrien Bachar Al-Assad.
En ce qui concerne la construction européenne, François Fillon souhaite une “Europe des Nations”, qui respecterait la “souveraineté de la France”. Il désire créer un “Schenghen de la justice”, qui permettrait d’expulser “systématiquement” de l’espace Schengen tout délinquant reconnu coupable d’un crime ou d’un délit. Il préconise également la mise en place d’un directoire politique dans la zone euro, qui serait composé de premiers ministres, que l’un d’entre eux présiderait.
Laïcité :
Au mois d’août dernier, François Fillon affirmait ses positions suite à la polémique sur le burkini : “La décision du Conseil d’Etat impose de clarifier la situation par la loi. Je serai prêt à voter une loi anti-burkini car on ne peut pas laisser les maires et les policiers seuls avec leur liberté d’appréciation”, déclarait-il au Monde.
Famille :
“J’entends répondre à l’angoisse des classes moyennes et faire de la famille l’un des socles de notre solidarité “, assure l’ancien Premier ministre. Des positions qui lui ont permis d’être adoubé par les militants de Sens Commun, sorte d’émanation politique de la Manif pour Tous. Bien qu’il ne souhaite pas abroger la loi Taubira qui autorise le mariage pour tous, le candidat à la primaire de droite prévoit néanmoins la réécrire. Il souhaite que la PMA soit “réservée aux couples hétérosexuels dont l’infertilité est diagnostiquée”, et compte abroger la circulaire qui facilite la transcription en France de l’état civil des enfants conçus par gestation pour autrui (GPA). Il promet de supprimer la possibilité d’adoptions plénières pour les parents homosexuels.
En ce qui concerne sa politique familiale, l’ancien Premier ministre désire instaurer le rétablissement de l’universalité des allocations familiales, et augmenter le plafond du quotient familial à 3 000 euros.
Avortement :
A propos de l’avortement, l’ancien Premier ministre avait déclaré en juin dernier, lors d’un meeting dans les Yvelines, que la qualification de “droit fondamental”, “n’est pas l’expression à utiliser”, avant d’ajouter que “philosophiquement et compte-tenu de sa foi”, il ne pouvait approuver l’avortement.
Education :
Pour lutter contre l’échec scolaire, François Fillon préconise de suspendre les allocations familiales pour les parents d’élèves absentéistes et faire sauter l’interdiction des devoirs à la maison. Il souhaite augmenter les pouvoirs des chefs d’établissement dans la gestion des enseignants.
Selon lui, “l”échec de l’école est lié à l’échec de l’apprentissage des fondamentaux. Ce n’est pas la faute des enseignants. C’est la faute d’une caste de pédagogues prétentieux qui ont imposé des programmes jargonnants et qui ont pris en otage nos enfants au nom d’une idéologie égalitariste”.
Environnement :
Il promet de supprimer le principe de précaution de la Constitution. Et souhaite renforcer la filière nucléaire française en augmentant l’exploitation des centrales de 40 à 60 ans.
« Réactionnaire », « ultra-libéral »… La gauche cogne sur le programme de Fillon.
« Fillon, c’est ultra-conservateur, ultra-libéral, ultra anti-mariage pour tous, ultra anti-social », a lancé Jean-Christophe Cambadélis.
La gauche, débarrassée de Nicolas Sarkozy, n’a pas tardé à prendre pour cible François Fillon, le probable futur candidat de la droite à la présidentielle 2017. Alors que le député de Paris fait désormais figure de grand favori, son programme est déjà dans le viseur de ses adversaires. Plusieurs socialistes – frondeurs, « légitimistes », pro-Macron – s’en sont pris à son orientation « ultra libérale » sur le plan économique et ses idées conservatrices sur les valeurs et les sujets sociétaux.
Les résultats de la primaire : Fillon 44,1%, Juppé 28,6%, Sarkozy 20,6%
« C’est le programme économique de Thatcher »
Premier angle d’attaque choisi par la gauche : le programme économique de François Fillon. Suppression d’au moins 500.000 fonctionnaires, baisse des dépenses publiques, abrogation des 35 heures, report de l’âge légal de la retraite… Pendant la campagne, François Fillon a assumé une orientation ouvertement libérale. Il a même osé inscrire ses pas dans ceux de Margaret Thatcher, révélant son admiration pour l’ancienne Première ministre britannique. La gauche ne s’est pas faite prier pour exploiter ce filon.
Ce que contient le programme très conservateur de François Fillon
Quand le député socialiste pro-Hollande de l’Hérault Sébastien Denaja pointait du doigt la ligne économique ultra-libérale du candidat, dimanche soir, le député de Seine-et-Marne Olivier Faure, par ailleurs porte-parole du PS, dénonçait carrément la « purge libérale » qui attend la France en cas d’élection de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Un diagnostic partagé par les frondeurs. « Dimanche 27 novembre, la droite sera en ordre de bataille avec un ultra-libéral », a jugé leur chef de file, Christian Paul. Des proches d’Emmanuel Macron ont aussi raillé ce programme, tel le député PS des Alpes de Haute-Provence Christophe Castaner.
« C’est le candidat de la Manif pour Tous »
C’était l’un des axes forts de la campagne de François Fillon: résolument conservateur, l’ancien Premier ministre a promis de réécrire la loi Taubira. Et n’a pas fait mystère de son opposition à la GPA. Un programme évidemment taxé de « réactionnaire » par plusieurs figures de la gauche, à commencer par Jean-Christophe Cambadélis. Le Premier secrétaire du PS sur France Info :
« La droite a choisi un candidat bien à droite, le candidat ultra. C’est ultra-conservateur, ultra-libéral, ultra anti-mariage pour tous, ultra anti-social. Il coche toutes les cases. »
La surprise Fillon, Juppé tangue, Sarkozy c’est fini
« Fillon est candidat de Sarkozy et de la Manif pour Tous, avec un programme ni souhaitable ni acceptable », a tweeté Richard Ferrand, un député proche d’Emmanuel Macron. Une allusion au soutien de Sens Commun – prolongement politique de la Manif pour Tous – au candidat de la droite, et aux positions conservatrices de celui-ci sur la famille, l’école et les valeurs.
François Fillon : comment il a séduit les anti-mariage homo
Défendre « un projet de gauche sans équivoque »
Si cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une telle unanimité du côté des socialistes, ce consensus ne devrait pas durer bien longtemps, chaque « camp » faisant une lecture tout à fait différente des résultats de dimanche soir pour 2017.
Du côté des proches de François Hollande, on reprend un peu espoir, voyant en la surprise Fillon le signe que les mauvais sondages du chef de l’Etat sont à relativiser, et en la ligne dure du candidat de droite une aubaine pour rassembler la gauche, rapporte « Le Monde ».
Au contraire, pour Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, cette ligne libérale et conservatrice oblige les socialistes à défendre « un projet de gauche sans équivoque », selon les mots de l’éphémère ministre de l’Education et candidat à la primaire de la gauche, qui a écrit sur Twitter :
Si la gauche en sait un peu plus depuis dimanche soir sur son probable futur adversaire et sa ligne politique, il lui reste encore à déterminer la sienne. « La droite est maintenant unie, il faut que la gauche le soit », a lancé Jean-Christophe Cambadélis lundi matin. Vaste programme…
ANTI SOCIALISTE
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