Ses polars racontent la décennie post-11 septembre 2001 jusqu’au printemps arabe. Entretien avec l’écrivain Parker Bilal, écartelé entre Orient et Europe.

"L'Occident est entré dans une guerre de supériorité morale contre l'islam"

DH.com. Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter cette décennie?

Parker Bilal. Ces dix ans extraordinaires, entre les attentats du 11 septembre 2001 et le soulèvement du printemps arabe en 2011, ont métamorphosé l’Egypte et toute la région. Ce que cette décennie chaotique a fait émerger de plus remarquable, c’est une génération qui a décidé qu’elle avait le droit de contester le pouvoir, ce que jamais ses parents n’auraient osé faire. On a assisté au réveil de toute une jeunesse.

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Je crois que les images de la guerre en Irak, cette invasion physique, mais aussi culturelle des Américains, avec ces militaires qui écoutaient du rock, ont contribué à ces bouleversements. Pour décrire cette transformation, je voulais écrire non pas un roman mais une saga, plonger dans l’histoire de l’Egypte, raconter ses contacts avec l’Occident, jusqu’au chaos présent. Le roman noir permet de trouver le bon équilibre entre les éléments sociétaux et politiques et l’histoire que l’on raconte.

Dans ce troisième épisode, la figure de la femme musulmane est centrale, prise en étau entre tradition et modernité…

L’histoire se déroule dans l’oasis de Siwa, au sein d’une société musulmane très traditionnelle, piégée dans le passé, un huis clos encerclé par le désert. J’avais vu, un jour, une femme entièrement voilée de noir des pieds à la tête monter dans le bus à Siwa. A la première ville côtière, elle en était descendue pour aller dans les toilettes enfiler une jupe, lâcher ses cheveux et se maquiller.

J’ai été fasciné par l’image de cette femme qui vit entre ces deux mondes, cette existence en équilibre entre deux siècles qui s’entrechoquent. Comment vivre dans cette oasis sous l’emprise du fondamentalisme où des touristes en short viennent séjourner? Comment peut-on exister avec ces contrastes, dans une société en équilibre avec elle-même? La question est frappante en Egypte. Mais c’est aussi le problème de l’Europe aujourd’hui.

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Ces contrastes ne sont-ils pas aussi les vôtres, vous qui êtes anglo-soudanais, à cheval entre deux mondes radicalement différents?

Il est vrai que je vis en équilibre. Je connais le Soudan car j’y ai vécu enfant, je connais l’Egypte car c’est là que mes parents se sont ensuite installés, je connais l’Angleterre, où j’ai étudié. J’ai vécu aussi au Danemark, en Espagne, aux Pays-Bas. Lorsque je suis arrivé à 17 ans en Grande-Bretagne, je me suis demandé: où y a-t-il une place pour moi dans le monde? Est-il possible de trouver un endroit où on a le sens de l’équilibre? Je crois que l’écriture est pour moi une enquête personnelle sur le thème du lieu.

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Beaucoup de musulmans ont été choqués par cette guerre car les Occidentaux en ont fait une guerre de supériorité morale contre l’islam. Les Occidentaux n’ont pas pris en compte que ces pays avaient eux-mêmes eu des problèmes avec le terrorisme dans le passé, que la majorité de la population en Egypte et dans la région n’était pas d’accord avec les djihadistes. L’Egypte était aux prises avec le terrorisme islamiste depuis les années 1980, Sadate a été tué par un groupe fondamentaliste en 1981.

Mais les Occidentaux n’ont vu que leur guerre à eux, ils n’ont pas intégré l’existence de ces conflits sociaux. Cette diabolisation du monde musulman se poursuit aujourd’hui. Regardez Trump et son décret anti-immigrants. Le grand problème de l’Occident, c’est qu’il ne trouve pas d’issue à la crise du capitalisme. Alors il choisit la solution de facilité: tenir un groupe pour responsable de ses malheurs.

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Avec cette série noire, vous êtes à l’Egypte ce que l’auteur de polars Petros Markaris est à la Grèce avec sa «Trilogie de la crise»…

Petros Markaris travaille avec la même urgence que moi, nous avons une conscience politique qui sous-tend nos récits. Car il y a quelque chose d’urgent à dire à notre société. Je crois que le polar a toujours eu une conscience sociale. Tout en racontant une histoire divertissante, l’auteur de romans noirs explore la société et son inconscient, jusqu’à même dénoncer ce qui s’y passe. C’est ce qui a fait le succès du polar scandinave. Maj Sjöwall et Per Wahlöö, Henning Mankell, Stieg Larsson: chez tous, la critique sociale est très forte.

Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand

“Furie divine”, le best-seller validé par Al-Qaida

Parker Bilal, bio express

Parker Bilal est le pseudonyme sous lequel l’écrivain anglo-soudanais Jamal Mahjoub signe ses romans policiers. Il vient de publier «les Ombres du désert» au Seuil, troisième épisode de sa série de polars sur l’Egypte siècle.

Extrait : « Les Ombres du désert », de Parker Bilal.

Les Ombres du désert

“Furie divine”, le best-seller validé. par Al-Qaida.

“Furie divine”, le best-seller validé par Al-Qaida

J.R. dos Santos présente le 20-heures au Portugal et signe des thrillers traduits dans le monde entier. Pour écrire le roman d’un apprenti djihadiste, il a collaboré avec un lieutenant de Ben Laden. Rencontre.

Au Portugal, il est à la fois Dan Brown et David Pujadas. José Rodrigues dos Santos présente, depuis 1991, le 20-heures de la RTP1, première chaîne publique portugaise. Sa marionnette en latex a longtemps animé «Contra-Informação», la version portugaise des «Guignols de l’info», où elle s’écriait souvent contre les insanités de la vie politique: «Je ferais mieux de me barrer d’ici pour aller écrire un nouveau livre!» Car, de 9 heures du matin («après mon bain») à 15 heures, J. R. dos Santos écrit des best-sellers à une cadence de «dix pages par jour», tout en s’abreuvant de jus de mangue maison.

Traduit en vingt langues, cet admirateur de Tintin et de William Somerset Maugham a vendu trois millions d’exemplaires des aventures de Tomas Noronha, historien et cryptologue, rival portugais de Robert Langdon, le héros de «Da Vinci Code». Il faut citer «la Formule de Dieu», «la Clé de Salomon» ou «l’Ultime Secret du Christ», que le clergé catholique a condamné dans une épître lue dans toutes les églises du Portugal. «Merci pour la publicité», commente l’écrivain, longue et sobre asperge, dont les oreilles décollées («“Oreilles”, c’est mon surnom») ne sont pas moins connues dans son pays que les abdominaux de son compatriote le footballeur Cristiano Ronaldo. L’inconvénient de ses deux illustres «portugaises» ? Dos Santos le people ne peut pas sortir dans la rue sans provoquer une demi-émeute, à Lisbonne et dans tout le Portugal.

Tennisman et golfeur de 52 ans, dos Santos est né en 1964, à Beira, au Mozambique, où son grand-père combattit les Allemands en 1917, où son père fut médecin de brousse.

Du lundi au vendredi, il allait de village en village dans son avion Cherokee puis, grâce à la Fondation Gulbenkian, dans son avion Cessna. Il faisait des campagnes de vaccination. Il était très fier d’avoir éradiqué la maladie du béribéri. On l’appelait “l’ange blanc”, il s’habillait en blanc, son avion était blanc et il apportait la santé. Un jour, il est entré dans un village où tout le monde était mort. Dans “l’Ange blanc”, un roman non traduit en français, j’ai raconté l’histoire de mon père au Mozambique.»

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C’est à Islamabad, après l’assassinat de Benazir Bhutto, ancienne Premier ministre du Pakistan, que dos Santos a eu l’idée de «Furie divine», roman paru au Portugal en 2009 et traduit aujourd’hui en français.

J’étais à l’hôtel Marriott, dit ce reporter de guerre, titulaire d’une thèse de doctorat sur “le Journalisme de guerre au Portugal de la Première Guerre mondiale à la guerre du Golfe”. Les talibans allaient bombarder le Marriott quatre mois plus tard. Dans la librairie de l’hôtel, j’aperçois un livre intitulé “le Pakistan et la bombe atomique”. Je me suis dit: et si Al-Qaida avait la bombe atomique?»

Thème feel-good remis à la mode, depuis, par la créativité débridée de Daech. Bourré d’informations et de rappels historiques, «Furie divine» raconte, avec une irrésistible pédagogie, la genèse d’une conscience djihadiste depuis son enfance. Ahmed, un jeune Egyptien, suit les leçons d’un cheikh fondamentaliste, purge une peine de prison et finit par rejoindre les grottes d’Al-Qaida, en Afghanistan. Là, Ben Laden lui confie la mission de perpétrer un attentat à la bombe atomique en Occident. Par sa patiente clarté et sa gracieuse érudition, ce roman d’apprentissage, qui préfère le débat d’idées théologiques aux scènes d’action, n’est pas sans rappeler «le Monde de Sophie», avec le Coran dans le rôle de la philosophie occidentale.

Dans « Furie divine », Ben Laden (ici, en 2007) confie à un jeune Égyptien la mission de faire exploser une bombe atomique en Occident. / ©AFP

 « Son nom de guerre ? Abdullah Yusuf »

Au seuil du livre, dans un «avertissement», l’auteur, comme pour s’attirer la bienveillance de son lecteur, écrit ces mots pince-sans-rire : «Ce roman a été révisé par l’un des tout premiers membres d’Al-Qaida.» Presque un label d’appellation d’origine protégée.

Dans un premier temps, j’ai montré mon manuscrit à un cheikh de Lisbonne, une personne modérée, dit dos Santos, qui parle français. Je ne vous donne pas son nom car il préfère garder l’anonymat. Je voulais savoir s’il y avait des erreurs dans le texte, où mes personnages citent le Coran et les hadiths, ces recueils des actes et des paroles de Mahomet. Il m’a dit : “Je reconnais qu’il y a des gens, hélas, qui pensent ainsi dans ma religion.”

Par son intermédiaire, j’ai obtenu le contact de quelqu’un qui connaissait un radical. Car mon roman n’est pas un roman sur l’islam, mais sur l’islam radical. J’ai pu contacter l’un des tout premiers membres d’Al-Qaida, un lieutenant de Ben Laden. C’est un Portugais qui vit en Ethiopie. Il s’appelle Paulo Almeida Santos. Son nom de guerre? Abdullah Yusuf.»

On précise pour la CIA et Bernard Cazeneuve que Santos, le terroriste, et dos Santos, l’écrivain, ne sont pas apparentés. En 1991, à Rome, Abdullah Yusuf se fait passer pour un journaliste et tente d’assassiner l’ex-roi d’­Afghanistan Mohammad Zaher Shah avec un poignard kandahari ou un coupe-papier, selon les sources. C’est le premier assassinat commandité par Ben Laden. Mais le mode opératoire sent encore l’amateurisme et l’impréparation. Le terroriste ignore que, suivant les conseils de ses médecins, le vieux roi de 77 ans, dans sa sagesse, ne fume plus des havanes, mais de modiques cigarillos Café Crème. La pointe du poignard heurte la boîte de cigarillos en fer-blanc que le roi porte dans sa poche poitrine. Qui a dit «Fumer tue»?

Neutralisé par les gardes du corps, Abdullah Yusuf est condamné à purger une peine de dix ans de prison, à Rome, au pénitencier de Rebibbia.

J’avais son mail en Ethiopie – à Addis-Abeba, je pense –, se rappelle dos Santos. Je lui ai envoyé mon texte en PDF. Abdullah Yusuf est ingénieur et informaticien. Il a purgé sa peine. En prison, il était avec des mecs de la Mafia, qui lui ont demandé s’il se repentait de son geste et de ses idées radicales. Yusuf m’a dit : “Puisque les gens voulaient que je dise oui, je disais oui, mais je pensais non. Et alors ils m’ont libéré.” Il a un certain sens de l’humour.

Je l’ai encore consulté dernièrement pour un livre que j’écris actuellement. Il répond toujours très vite. Il a fait quelques modifications au texte de “Furie divine”. Des détails. Dans les camps d’entraînement d’Afghanistan, on ne mangeait pas ce riz-là, mais un autre. Entre terroristes, on ne s’appelle jamais par son vrai prénom, mais par son pseudonyme, etc. Yusuf faisait bien attention à ne me donner aucun détail ­opérationnel. A la fin, il m’a fait savoir, comme le cheikh de Lisbonne, que je présentais correctement ses idées religieuses.»

Vous marquez votre étonnement. Dans une scène du roman, le héros, Tomas Noronha, un timide et débonnaire historien des religions, qui parle arabe, araméen, hébreu, tient ce langage: «N’est-ce pas Mahomet qui a autorisé l’esclavage? Il avait lui-même des esclaves.» Dans sa relecture pieusement djihadiste, non seulement Abdullah Yusuf a donné son imprimatur à cette déclaration, mais il l’a revendiquée en public.

On l’a invité à Lisbonne pour faire la présentation de “Furie divine”, dit dos Santos. Il portait une djellaba blanche et une longue barbe. C’était sur une place du centre commercial Colombo, devant cinq cents personnes.»

Nos politiques le savent : le terroriste est un irremplaçable outil promotionnel.

Devant les lecteurs, j’ai dit à Yusuf : “Je comprends que vous vouliez imiter l’exemple du Prophète. Mais pas en tout. Le Prophète avait des esclaves. Vous n’allez pas me dire qu’avoir des esclaves, c’est bien.” Il m’a répondu : “Vous avez tort. Avoir des esclaves, c’est une pratique islamique normale.”»

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Peut-on tuer les mécréants ?

Rappelons-le pour les plus étourdis : ce n’est pas le nouveau maire de Londres qui parle ici, mais un djihadiste. Il ne faudrait pas se méprendre sur les intentions de l’auteur. Dans sa clémence et sa miséricorde, le prophète portugais du 20-heures, que la paix soit avec lui, a dédié son livre «à tous les croyants qui aiment sans haïr». On trouve dans «Furie divine» quelques scènes où son héros historien dit des choses comme: «La communauté islamique portugaise ne compte que des braves gens. Je les connais bien, ce sont des personnes fantastiques et très pacifiques, d’une extrême gentillesse. Pour la plupart originaires du Mozambique…» Ces bons sentiments ne font pas toujours les meilleurs dialogues, mais le lecteur de best-seller en saisit sans peine la fonction, civique et tutélaire.

Pour détendre l’atmosphère, une dernière anecdote sur Yusuf :

Il m’a aussi accompagné à Rome pour présenter le livre. On voyageait sur un avion de la compagnie TAP Portugal. Lors du vol retour, le commandant m’a invité dans le cockpit. Quand je lui ai dit que je voyageais avec un mec d’Al-Qaida, il y a eu un moment de panique…»

Dos Santos ajoute : «Yusuf est un homme surprenant. Une fois, il m’a dit que les juifs avaient tort d’un point de vue religieux, mais qu’ils étaient intelligents, et qu’il voulait que les Arabes se montrent aussi inventifs que les juifs.» Un trait d’humour peut-être?

« La destruction culturelle fait partie intégrante du djihad »

Dans ce roman moitié thriller, moitié tutoriel, une scène oppose le jeune Ahmed, graine de pseudo-martyr, à son cheikh, homme juste et vénérable, sur la délicate question de savoir si on a le droit de tuer les mécréants. «Pour écrire cette scène, raconte dos Santos, j’ai soumis les arguments intégristes au cheikh de Lisbonne et les arguments modérés au mec d’Al-Qaida.» Ahmed, le djihadiste en herbe de «Furie divine», cite sourate sur sourate: «Au verset 51 de la sourate 5, Allah indique clairement qu’un musulman ne peut pas être ami d’un juif ou d’un chrétien.»

A ce décrocheur théologique, le professeur objecte que ces versets s’inscrivent dans le contexte révolu d’une bataille. A quoi Ahmed répond que la parole divine est éternelle. A la lecture «complexe et contradictoire» de son maître, il oppose une lecture littérale. C’est dire toute la supériorité intellectuelle de notre République sur ce petit barbare fondamentaliste, ce piqué du califat. En France, les frontons de tous nos monuments portent l’inscription «Egalité», mais nous savons bien, nous autres républicains, qu’il ne faut pas prendre ce mot au pied de la lettre. Nous en avons une lecture subtile, complexe et contradictoire.

Une fois arrivé en Afghanistan, Ahmed doit changer de nom, «comme tous les moudjahidine». Il veut se nommer Omar Ibn al-Khattab, en hommage à l’ami de Mahomet, conquérant de l’Egypte et d’Al-Qods (Jérusalem en arabe), mais le pseudo est déjà pris. Il se rabat donc sur Ibn Taymiyyah, qui menait le djihad contre les Mongols au XIIIe siècle. La bombe nucléaire en plus, Ahmed le terroriste explose dans la mémoire du lecteur français comme un lointain épigone de Mouchefrin, cet anarchiste des «Déracinés», de Barrès, qui voulait faire «sauter tout Paris». «Balzac a vieilli», notait Barrès après un attentat commis au café ­Terminus par l’anarchiste Emile Henry, en 1894. A l’ambitieux succédait le révolté ; au Sorel et au Rastignac, le Coulibaly et l’Abdeslam.

Fabrice Pliskin

Furie divine,
par J. R. dos Santos

Pourquoi Daech attire aussi des gens normaux

J.R. dos Santos, bio express


La marionnette de J.R. dos Santos dans une émission satirique. / ©KTP

Né en 1964, à Beira, au Mozambique, l’écrivain portugais J. R. dos Santos présente le 20-heures de la première chaîne publique portugaise. Auteur de «Codex 632. Le secret de Christophe Colomb», de «la Formule de Dieu» et de «l’Ultime Secret du Christ», il a vendu 3 millions d’exemplaires dans le monde de la saga de son héros historien Tomas Noronha, dont 800.000 en France. Son plus gros succès français est «la Formule de Dieu» avec 90.000 exemplaires vendus en grand format et 280.000 en poche. Ce roman est en cours d’adaptation au cinéma, par Belga Films (sortie prévue pour 2018).

 Les 1ères pages de « Furie divine »
de J. R. dos Santos

couverture

 

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