Des photos d’un petit enfant syrien échoué sur une plage turque suscitent des réactions horrifiées sur les réseaux sociaux.
Au moins douze migrants syriens sont morts ce mercredi au large de la Turquie lors du naufrage de deux embarcations qui tentaient de rallier la Grèce. Les deux bateaux étaient partis dans la nuit de la ville côtière turque de Bodrum, à destination de l’île grecque de Kos, lorsqu’ils ont chaviré. Rapidement prévenus par leurs cris, les sauveteurs ont pu récupérer 15 victimes mais ont repêché douze corps sans vie.
Dans les heures qui ont suivi ce double naufrage, une série de photos d’une des victimes, un enfant âgé de quelques années à peine, a envahi les réseaux sociaux sous le hashtag #KiyiyaVuranInsanlik (« l’humanité échouée » en turc).
L’une d’entre elles représente le jeune garçon, tee-shirt rouge et short bleu, couché face contre terre sur une des plages de la station balnéaire haut-de-gamme de Bodrum. L’autre un gendarme turc en uniforme portant son corps devant la mer. De nombreux internautes ont confié leur émotion sur Twitter.
« Si ces images extraordinairement puissantes d’un enfant syrien mort échoué sur une plage ne changent pas l’attitude de l’Europe face aux réfugiés, alors qu’est qui la fera changer? »
Ce mercredi 2 septembre, face à un nouveau drame de l’immigration en Méditerranée, sur un rivage turc, le quotidien anglo-saxon The Independent a pris le parti de montrer les clichés glaçants d’un enfant sans vie en une de son site.
Nos collègues du HuffPost UK ont eux aussi dévoilé ces photos choquantes, interpellant David Cameron d’un cinglant:
« Fais quelque chose, David ». Le Premier ministre britannique a effectivement estimé ce même jour que la solution résidait à aider les pays d’origine de ces réfugiés à retrouver la stabilité, et non à ouvrir les vannes.
« Je ne pense pas que la réponse soit d’accueillir toujours davantage de réfugiés », a-t-il notamment déclaré.
Sur les réseaux sociaux, la vue des photos de l’enfant syrien échoué sur la plage turque ont aussi horrifié de nombreux internautes, qui ont partagé l’histoire avec le mot-dièse #KiyiyaVuranInsanlik
« l’humanité échouée » en turc)
Aylan Turki, 3 ans, venait de Kobane, en Syrie.
« Où va ce monde? »
a commenté l’un d’eux sur Twitter, identifié sous le nom de Taner Poyraz.
« Plus jamais ça »
a renchéri un autre, Sadullah Turgut.
15 victimes
Mercredi, au moins douze migrants syriens sont morts au large de la Turquie lors du naufrage de deux embarcations qui tentaient de rallier la Grèce. Les deux bateaux étaient partis dans la nuit de la ville côtière turque de Bodrum à destination de l’île grecque de Kos lorsqu’ils ont chaviré, ont indiqué les garde-côtes turcs dans un communiqué publié sur leur site internet.
Rapidement prévenus par leurs cris, les sauveteurs ont pu récupérer 15 victimes mais ont repêché douze corps sans vie, a ajouté leur déclaration. Des opérations étaient toujours en cours mercredi en fin de journée pour tenter de retrouver trois autres passagers toujours portés disparus.
Depuis plusieurs mois, un nombre croissant de migrants, pour l’essentiel des Syriens, des Afghans ou des Africains, tentent de traverser dans des conditions périlleuses la mer Egée pour rejoindre les îles grecques, portes d’entrées de l’Union européenne (UE). Entre Bodrum et l’île de Kos, les candidats à l’exil payent plus de 1000 dollars (900 euros), pour l’un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l’Europe.
Les autorités turques affirment avoir porté secours à plus de 42.000 migrants au large de leurs côtes depuis le début de l’année 2015. La Turquie accueille à elle seule près de deux millions de citoyens syriens qui ont fui la guerre civile qui fait rage depuis plus de quatre ans dans leur pays.
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