La France et la Russie ont pilonné plusieurs cibles de Daech en Syrie au cours de ces dernières 24 heures, en particulier à Raqqa, « capitale » du groupe djihadistes.
Les Russes ont prévenu les Américains avant de mener ces frappes.
La France et la Russie ont bombardé des cibles du groupe Etat islamique (EI) ce mardi. Les deux pays qui ont subi des attaques du groupe djihadiste contre leurs ressortissants, à Paris, le 13 novembre, et dans un avion au-dessus du Sinaï, le 31 octobre.
La nouvelle série de bombardements russes intervient au moment où le FSB, les services secrets russes, a annoncé que le crash de l’Airbus russe dans le Sinaï égyptien était « un attentat » provoqué au moyen d’un « engin explosif artisanal d’une puissance équivalente à 1 kg de TNT » déclenché « pendant le vol ».
Vladimir Poutine a aussitôt juré de « trouver et de punir » les responsables de cet attentat.
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Nouveau raids français sur Raqqa.
Côté Français, Raqqa a de nouveau été bombardée dans la soirée ce mardi, pour la troisième fois en 24 heures.
L’aviation française avait auparavant mené des attaques dans la nuit de lundi à mardi.
Ces frappes avaient détruit un centre de commandement et un centre d’entraînement de la « capitale » de l’EI, selon le ministère français de la Défense.
Le raid, effectué à 1H30, heure française, était « constitué de dix avions de chasse – Rafale et Mirage 2000 – qui ont été engagés à partir des Emirats arabes unis et de la Jordanie » et ont largué 16 bombes, une mission d’un format comparable à celle de dimanche soir. « Conduit en coordination avec les forces américaines, le raid visait des sites identifiés lors de missions de reconnaissance préalablement réalisées par la France ». « Les deux objectifs ont été frappés et détruits simultanément », précise le communiqué.
Dès dimanche, dix chasseurs français avaient largué 20 bombes sur Raqqa détruisant un poste de commandement et un centre d’entraînement présumés du groupe. Il s’agissait d’un raid d’une ampleur sans précédent, par le nombre d’appareils déployés, depuis le début des frappes françaises en Syrie fin septembre.
Selon les activistes syriens anti-Daech de Raqqa is Being Slaughtered Silently, les raids français n’auraient pas fait de victimes civiles.
« Tapis de bombes » russes.
Moscou a annoncé dans la soirée avoir pour la première fois fait intervenir en Syrie des bombardiers stratégiques à long rayon d’action, qui ont décollé depuis la Russie.
Ces avions ont une puissance de feu supérieure aux bombardiers et avions d’attaque au sol utilisés de coutume en Syrie par l’aviation russe.
Ils sont notamment capables d’un effet « tapis de bombe ».
Des bombardiers Tu-22 ont frappé dans la nuit de mardi des cibles de l’EI dans les provinces de Raqqa et de Deir Ezzor dans l’est, a annoncé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Parrallèlement, des Tu-160 et des Tu-95MC ont bombardé les provinces d’Alep et d’Idleb.
Les frappes auraient également été menées au moyen de missiles tirés depuis des bâtiments en mer et des bombardiers à long rayon d’action, selon plusieurs sources. « Ces engins, dont le nombre n’a pas été précisé, ont survolé la Turquie après avoir été tirés probablement de la mer Caspienne et par des bombardiers à long rayon d’action », selon des sources du ministère de la défense de la France obtenues par Le Monde.
Les Russes ont prévenu les Américains avant de mener ces attaques. Depuis le début de l’intervention russe en Syrie, les occidentaux reprochaient aux forces russes de cibler principalement les rebelles modérés opposants au régime de Bachar el-Assad, plutôt que Daech.
Le président russe a par ailleurs ordonné, ce mardi, à ses navires de guerre déployés en mer Méditerranée d’entrer en « contact direct » avec le porte-avions Charles-de-Gaulle et de « coopérer avec les alliés » français.
« Deux nuits folles »
« Nous avons passé deux nuits folles, rapporte un activiste interrogé par Al Jazeera. Des postes abandonnés à l’entrée de la ville, et des points de contrôle de l’EI ont été ciblés. L’électricité et l’eau ont été coupées (…) les gens sont horrifiés et tout le monde vit dans la peur. Nous avons la certitude que plusieurs combattants de l’EI ont été tués à des points de contrôle ».
Selon cet activiste, les bombardements russes effectués la semaine passée par l’aviation russe auraient détruit un des ponts et l’hôpital de la ville.
Raids américains contre des camions-citernes.
Les Etats-Unis ont quant à eux détruit lundi 116 camions-citernes utilisés par l’EI près de Boukamal dans l’est de la Syrie, a affirmé le Pentagone. « Des tracts avaient été largués avant les frappes pour encourager les conducteurs à s’éloigner des camions visés, afin de minimiser les risques pour les civils », a précisé lundi soir un porte-parole de la coalition.