« La question de l’indépendance de la Corse viendra en son temps »
Le dirigeant indépendantiste, élu président de l’Assemblée de Corse, jeudi à Ajaccio, était l’invité de David Abiker, samedi matin.
« Notre nationalisme est un nationalisme de partage. »
Invité samedi matin de David Abiker, dans « C’est arrivé cette semaine », sur Europe 1, Jean-Guy Talamoni a tenté de rassurer, après avoir tenu des propos ayant choqué, lors de son discours de président de l’Assemblée de Corse. Elu jeudi, l’homme a notamment soutenu lors de celui-ci – prononcé uniquement en langue corse – :
« En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays mais une nation ».
« La Corse est une nation ».
Avec ces propos, le dirigeant indépendantiste a « choqué »
Jean-Pierre Chevènement, qui a estimé sur Europe 1 que l’adoption du corse comme langue officielle aux côtés du français sur l’île de Beauté risquerait de provoquer « un éclatement de l’espace national ».
Et il est loin d’être le seul à avoir été heurté.
Samedi matin, Jean-Guy Talamoni a réitéré ses propos, affirmant auprès de David Abiker :
« La Corse n’est pas une circonscription administrative française, mais une nation ».
> Le discours en corse de Jean-Guy Talamoni est-il choquant ? La réponse avec Jean-Michel Aphatie.
« La question de l’indépendance viendra en son temps. »
La Corse va-t-elle suivre le chemin de la Catalogne ?
Sur la question de l’indépendance –« qui n’était pas l’objet de ce vote » historique, a tenu à souligner le président de l’Assemblée corse :
Jean-Guy Talamoni a affirmé que « les Corses ont voté pour que les nationalistes, et les deux courants du nationalisme – les autonomistes et les indépendantistes (ndlr; dont fait partie Jean-Guy Talamoni) -, dirigent les affaires de la Corse dans les années à venir ». Avant de poursuivre : « La question de l’indépendance viendra en son temps. » Elle se posera « dans les années qui viennent » et ne « pourra se trancher que par un vote démocratique des Corses ».
« Mon pays s’appelle la Corse ».
« La France de Victor Schoelcher, de René Char, de Voltaire, et même du De Gaulle du 18 juin, j’ai de l’admiration pour cette France-là…. Mais mon pays s’appelle la Corse. La langue française, je l’adore, j’adore les auteurs français. Mais, la langue de mon peuple, c’est le corse », a insisté le dirigeant indépendantiste, pour qui l’île de Beauté, en revanche, « est clairement dans l’Europe ».
« Notre nationalisme est un nationalisme de partage ».
Toutefois, « notre nationalisme n’a rien à voir avec celui du Front national, notre nationalisme est un nationalisme d’ouverture et de partage », a essayé de rassurer le dirigeant indépendantiste, se démarquant du parti de Marine Le Pen, qui a réalisé un score historique lors du second tour des régionales.
« Nous considérons que le peuple corse est une communauté de destins, fondée par des Corses d’origine et d’adoption. Nous proposons à ceux qui sont résidents depuis dix ans d’avoir exactement les mêmes droits que nous », a-t-il avancé, avant de marteler :
« Notre nationalisme n’est pas un frontisme ».
Et Jean-Guy Talamoni de conclure, en réponse à la question de David Abiker,
« Parlez-vous à une radio étrangère ? » :
« Euh… Je parle sur une radio d’un peuple ami ».
La corse, île des justes.
Un jour Serge Klarsfeld dit à André Campana:
Il existe une anomalie historique … dans le département de la
Corse, pendant la guerre, il y a eu ZERO déporté.
Quelques années plus tard, ça donne un documentaire
la Corse, ile des justes :
une histoire de famille sous fond d’histoire Corse…
Réécoutez l’émission:
http://www.franceinter.fr/player/export-reecouter?content=610896