Entamé en août dernier après deux attentats dont les auteurs s’étaient entraînés en Libye, un « système d’obstacles » a été érigé sur 200 km le long de la frontière de la Tunisie avec son voisin.
Une tranchée suffira-t-elle à stopper l’entrée de djihadistes en Tunisie? Le ministère tunisien de la Défense a annoncé samedi la fin de la construction d’une barrière à sa frontière avec la Libye.
Il s’agit d’un « système d’obstacles », selon les termes du ministre tunisien de la Défense Farhat Horchani, constitué de monticules de sable et de tranchées d’eau, respectivement de plusieurs mètres de haut et de large. Érigé sur 200 km, il est censé rendre la frontière infranchissable pour les véhicules.
Ce dispositif doit encore être équipé de matériels électroniques grâce à une aide de l’Allemagne et des Etats-Unis. Il a d’ores et déjà « prouvé son efficacité », a indiqué le ministre à des journalistes lors d’une visite à la frontière. « Nous avons plusieurs fois arrêté des véhicules et des personnes qui essayaient de faire de la contrebande, surtout d’armes. »
La Tunisie, qui a subi plusieurs attaques terroristes majeures revendiquées par l’organisation Etat islamique (EI) est d’autant plus inquiète que le nombre de combattants de l’EI est à la hausse en Libye ces derniers mois, avec plus de 5000 djihadistes.
D’après les autorités, les auteurs des attaques au musée du Bardo à Tunis en mars 2015 (29 morts) et à Sousse en juin (38 morts) avaient été formés au maniement des armes en Libye.
Le « mur » de le long d’une partie de la frontière entre la Tunisie et la Libye.
La barrière de séparation ne couvre qu’une partie de la frontière avec la Libye. Interrogé, l’été dernier, sur la possibilité pour les djihadistes de contourner l’obstacle par le sud, l’entourage du Premier ministre avait répondu « le risque zéro n’existe pas ».
« Il ne faut pas laisser Daech s’implanter à 300 km de nos côtes »
Sous la pression de Daech qui menace les installation pétrolières, la perspective d’une nouvelle intervention militaire en Libye est plus que jamais évoquée. L’analyse du général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre.
Après l’Irak et la Syrie, la Libye? Des représentants de 23 pays membres de la coalition formée il y a un peu plus d’un an pour combattre l’organisation Etat islamique (EI) se sont retrouvés ce mardi à Rome pour débattre de la Libye. L’organisation djihadiste, qui a cédé du terrain en Irak et subi des revers en Syrie, a accentué son emprise sur la Libye. A tel point que l’idée d’une intervention militaire est évoquée. Mais des doutes subsistent sur le bien-fondé d’une telle opération, à la fois dans les chancelleries, les milieux militaires, et chez les experts. Mardi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a rejeté l’idée d’une intervention dans les conditions présentes. L’Express a recueilli l’analyse du général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre.
Pourquoi la question d’une intervention militaire en Libye agite-t-elle maintenant les états-majors et les chancelleries?
La situation en Libye inquiète depuis longtemps. En janvier 2014, déjà, le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, évoquait l’idée d’une opération internationale en Libye. Quelques mois plus tard, c’était le tour du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. « Nous devons agir en Libye et mobiliser la communauté internationale », avait-il dit.
Les Forces françaises, présentes au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, passent leur temps à traquer des convois de djihadistes qui trouvent souvent refuge en Libye. Il serait plus judicieux de frapper à la source. Les observateurs craignent par ailleurs que Boko Haram ne fasse la jonction avec l’EI en Libye. Il semble aussi que des djihadistes français tentent de rejoindre ce pays.
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Les djihadistes progressent vers les zones pétrolières, ce qui pourrait leur permettre de se renforcer. Il faut les empêcher de s’en emparer.
Tous les efforts que nous menons contre l’EI en Irak et en Syrie seraient vains si nous laissions l’EI s’installer à 300 kilomètres de nos côtes. Il y a urgence. Si on laisse Daech croître et dépasser une certaine taille, les milices locales, les plus à même de les combattre, ne seront plus en capacité de le faire.
Certains observateurs mettent en avant le risque de répéter les erreurs du passé…
Il ne faut en effet pas réitérer les erreurs de Nicolas Sarkozy: aller tout casser en Libye et repartir sans s’inquiéter de ce qui adviendra par la suite. S’interroger sur le jour d’après, sur les moyens que nous sommes prêts à consentir pour aider à installer un Etat, est indispensable.
Quel type d’intervention devrait être mené ?
La question n’est pas quelles frappes il faut faire, mais que veut-on faire en Libye. Les modalités de l’intervention découleront de cet objectif. Tant que cela n’est pas résolu, on devra, au mieux, se contenter de contenir l’EI, comme on le fait au Moyen-Orient.
Une intervention en Libye sera plus simple militairement qu’en Afghanistan ou en Irak: le pays est plat, très peu peuplé; et ses voisins ont tous intérêt à se débarrasser de Daech.
Mais la question politique reste en suspens. Pour qu’une intervention ait lieu, il faut que les Libyens en fassent la demande.
A ce propos, il y a actuellement trois « gouvernements » en Libye. N’y a-t-il pas un risque à coopter un qui n’aurait aucune représentation sur le terrain?
Bien sûr. Essayer d’implanter un gouvernement de l’extérieur n’a jamais marché. On l’a bien vu en Irak. Il reste du chemin à parcourir pour que les autorités de Tripoli et de Tobrouk parlent d’une même voix, mais des discussions ont été initiées. Pour autant, si un gros attentat était perpétré en France, à partir de la Libye, une opération d’urgence pourrait être envisagée.
La France a-t-elle les moyens d’intervenir en Libye alors qu’elle est déjà présente sur plusieurs fronts, en Afrique et au Moyen-Orient ?
Non. Elle n’a pas assez d’avions, pas assez de munitions, pas assez d’hommes. Elle est déjà surengagée. C’est la raison pour laquelle Jean-Yves Le Drian a annoncé un désengagement de l’opération Sangaris en Centrafrique. Pour agir en Libye, il faudrait sans doute se retirer, au moins provisoirement, d’Irak et de Syrie.
La France n’a pris aucune mesure pour parer aux conséquences de sa stratégie. On a bombardé suffisamment pour produire le Bataclan, pas assez pour l’empêcher.
Il y a un an, la question d’une intervention était déjà évoquée aprèsl’assassinat de 21 chrétiens par l’EI. Nous avions alors donné la parole à Patrick Haimzadeh, ancien diplomate, spécialiste de la Libye, qui était, lui hostile à une intervention militaire:
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L’Iran a décerné des médailles aux négociateurs qui ont aidé à conclure l’accord nucléaire.
Le ministère des Affaires étrangères à Téhéran affirme qu’il continue de soutenir le Hamas, quelques jours après que le chef du groupe terroriste palestinien a été entendu disant qu’il n’avait reçu aucune aide de la part de l’Iran depuis des années.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien Hossein Jaberi-Ansari, a déclaré que supporter les « mouvements de résistance palestiniens » faisait partie de la politique étrangère de l’Iran, selon l’agence de nouvelles de la République islamique, dirigée par l’Etat.
Il a déclaré que la question palestinienne est un « sujet essentiel pour les musulmans », selon l’agence.
Des médailles pour les négociateurs iraniens
Lors d’une conversation téléphonique le mois dernier, le chef politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk a déclaré à propos des Iraniens que « nous n’avons rien obtenu de leur part obtenu depuis 2009, et tout ce qu’ils disent est un mensonge. »
L’Iran a récompensé lundi ses négociateurs sur le nucléaire, qui ont aidé à conclure un accord historique le 14 juillet dernier avec les puissances mondiales.
Le président Hassan Rouhani a décerné l’« Ordre du Mérite » au ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la « Médaille du Courage » au ministre de la Défense Hossein Dehghan et au vice-président Ali Akbar Salehi, qui est également chef du nucléaire.