Pékin victime des bravades de Kim Jong-un.

Pyongyang est en passe de réussir à dégrader un peu plus les relations déjà difficiles entre Washington et Pékin. A la suite du lancement par la Corée du Nord, dimanche 7 février, d’une fusée, ce que tous ses voisins interprètent comme un test déguisé de missile balistique, la Corée du Sud est désormais prête à déployer sur son territoire un système de radars et de missiles américain, capable d’intercepter un vecteur balistique nord-coréen en phase de descente.
Le président américain, Barack Obama, a confirmé, lundi, dans un entretien accordé à la chaîne CBS, que des consultations sont en cours « pour la première fois ». « Nous aimerions que cela se fasse vite », a précisé Peter Cook, le porte-parole du Pentagone, au sujet du système antimissile baptisé « THAAD », pour Terminal High Altitude Area Defense.
Pékin juge qu’une telle infrastructure d’interception pourrait également affaiblir sa propre dissuasion nucléaire. Rien n’empêche de tourner à terme le système THAAD contre l’arsenal nucléaire chinois. « La Chine ne voit pas le système THAAD comme une question de radar ou de missile, juge Kim Heung-kyu, spécialiste de la Chine à l’université sud-coréenne Ajou, mais comme une alliance régionale entre les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud. »
« Le sentiment d’échec est grand »
Les autorités chinoises ont convoqué dès dimanche l’ambassadeur sud-coréen à Pékin. La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a déclaré : « En quête de sa propre sécurité, un pays ne devrait pas altérer les intérêts sécuritaires de l’autre. »
En cela, la Chine ne sort pas vainqueur de l’essai nucléaire et du tir nord-coréens. « Le sentiment d’échec est grand, car elle n’a pas réussi à convaincre le Nord d’y renoncer et souffre de voir le Sud se rapprocher en conséquence des Etats-Unis »,constate Shi Yinhong, professeur de relations internationales à l’Université du peuple, à Pékin.
La Chine avait pourtant déployé d’importants efforts pour tenter de convaincre son allié nord-coréen de renoncer à ce tir. « S’il y a une chose que la Chine ne veut pas voir, ce sont des essais, juge Mathieu Duchâtel, sous-directeur du programme Asie du European Council on Foreign Relations (ECFR). Cela pousse la Corée du Sud à demander davantage aux Etats-Unis pour sa défense. Le Japon aussi est plus actif, le tout dans un contexte stratégique qui se détériore. »
Le représentant spécial chinois pour les affaires coréennes, Wu Dawei, s’était rendu à Pyongyang le 2 février ; un « effort diplomatique très sérieux » au cours duquel M. Wu avait indiqué avoir « dit ce qu’il y avait à dire et fait ce qu’il y avait à faire ». Visiblement sans effet puisque, le même jour, Pyongyang, témoignant ainsi de son peu de considération pour la démarche chinoise, avait informé l’Organisation maritime internationale de l’imminence de son tir. « La priorité de la Corée du Nord est sécuritaire, face au Sud et aux Etats-Unis. Sur ce terrain, elle ne se sent pas protégée par la Chine et ne l’écoute donc pas », relève Cai Jian, directeur du centre d’études coréennes à l’université Fudan, à Shanghaï.
L’impuissance chinoise à peser sur les décisions nord-coréennes et sa réticence à se prononcer pour des sanctions après l’essai nucléaire du 6 janvier alimentent par ailleurs les frustrations de Séoul. En janvier, quand le ministre sud-coréen de la défense a tenté de joindre son homologue chinois pour discuter de l’essai nucléaire nord-coréen, il n’a eu aucune réponse. « Les meilleurs partenaires sont ceux qui vous tiennent la main dans les moments difficiles », a souligné, une semaine plus tard, la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, appelant Pékin à agir. En vain.

Auparavant, Mme Park avait accepté de ne pas pousser plus avant les discussions sur le THAAD, la Chine ayant averti que cela affecterait les relations bilatérales. Depuis sa prise de fonctions en 2013, elle a rencontré à six reprises son homologue chinois, Xi Jinping. Séoul a ainsi tenté de maintenir l’équilibre entre priorité économique et nécessité sécuritaire. La Chine est son premier partenaire commercial et devrait, selon les estimations de Séoul, lui envoyer huit millions de visiteurs au cours de l’année 2016.
Mais, pour ce qui est de se protéger, elle mise sur les 28 500 militaires américains stationnés sur son territoire. « Il serait ridicule, pour un pays souverain comme la Corée du Sud, de ne pas renforcer sa défense face à une menace grandissante comme celle des missiles nucléaires nord-coréens », estime Park Chang-kwon, de l’Institut coréen des analyses de défense, un organisme public sud-coréen. La presse sud-coréenne, pourtant généralement proche du pouvoir, n’hésite plus à parler d’une « décomposition » du lien avec Pékin, voire d’une véritable « claque » pour la présidente Park.
Le déploiement du système THAAD intéresse aussi le Japon. En novembre 2015, le ministre de la défense, Gen Nakatani, avait évoqué cette option. Et le 8 février, l’agence de presse japonaise Kyodo a évoqué la relance de discussions sur la coopération nippo-sud-coréenne dans le domaine du renseignement militaire. Séoul a toutefois démenti, affirmant qu’il fallait d’abord avoir l’appui de la population pour un tel accord, tout en admettant que cette option était envisagée.
Les Américains ont donc désormais tout loisir de retourner contre eux l’argumentaire des Chinois : leur politique de modération et d’incitation aux réformes économiques n’a pas convaincu Pyongyang d’abandonner sa quête de l’arme nucléaire. Selon cette vision, Pékin ne peut donc s’en prendre qu’à lui-même si ses voisins, Sud-Coréens ou Japonais, se tournent encore davantage vers Washington.
l’atome, le Graal des Kim.
Le nouvel essai nucléaire, le 6 janvier, par la Corée du Nord – une bombe à hydrogène miniaturisée, selon Pyongyang, une version mise en doute par les experts – tend à confirmer l’avancée en la matière de la dynastie des Kim. A la suite de trois essais atomiques précédents, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a fait de la possession d’une force de dissuasion un élément constituant du pays figurant dans le préambule de sa loi fondamentale. La RPDC s’est d’ailleurs autoproclamée « puissance nucléaire », un statut que lui refusent les Etats-Unis et leurs alliés, mais également la Chine et la Russie.
La Corée du Nord a-t-elle la capacité de fabriquer des ogives assez petites pour être placées sur un missile balistique ? Maîtrise-t-elle la technologie de ceux-ci ? Les spécialistes sont partagés. Il reste qu’elle dispose de capacités nucléaires qui entament la crédibilité des efforts de non-prolifération. Comment un pays isolé et appauvri à la suite de la dramatique famine de la seconde moitié des années 1990, sous le coup de sanctions internationales depuis des décennies, a-t-il pu se doter d’un arsenal estimé à une vingtaine de bombes d’une puissance comparable à celle d’Hiroshima ?
Régime « paranoïaque », « imprévisible »… Les qualificatifs ne manquent pas pour dénoncer cet « Etat voyou » défiant la communauté internationale. Mais la condamnation néglige les motivations du régime et voile les errements de la politique menée depuis deux décennies par les Etats-Unis et leurs alliés pour enrayer les ambitions nucléaires nord-coréennes. Celles-ci ont pour toile de fond les surenchères de la guerre froide, la rivalité sino-soviétique, l’effondrement de l’URSS et enfin la menace que les Etats-Unis font peser sur ce pays depuis les années 1950. « La Corée du Nord est le seul petit pays à avoir été continuellement menacé d’une attaque nucléaire sans capacité de riposte ou de déploiement d’armes atomiques sur son territoire », écrit l’historien australien Peter Hayes dans Pacific Powderkeg : American Nuclear Dilemmas in Korea (« La poudrière du Pacifique, les dilemmes américains sur le nucléaire en Corée », non traduit).
Vu de Pyongyang, une force de dissuasion est la seule garantie de sécurité du pays – et de survie du régime. Les interventions américaines en Irak, en Afghanistan et en Libye n’ont fait que confirmer des craintes que l’on peut difficilement qualifier de« paranoïaques ou d’infondées », estime le Russe Andreï Lankov, expert du pays à l’université Kookmin à Séoul.
Arrimage soviétique
La décision de Pyongyang de se doter de l’arme nucléaire est le fruit d’un long processus. S’il n’y a pas trace d’une directive datée de Kim Il-sung (1912-1994), le fondateur du régime, d’acquérir des capacités nucléaires à finalité militaire, le programme civil est ancien. Initiée à l’atome par les Soviétiques dans les années 1950, la Corée du Nord a perfectionné par elle-même ses capacités, s’est procuré par des moyens détournés savoir-faire et équipements dans les années 1960 et 1970, avant de mettre en place un programme militaire indépendant dans les années 1980 et 1990. Devenue capable d’extraire du plutonium, elle a procédé à son premier essai nucléaire en 2006.
Dès 1952, en pleine guerre de Corée, l’Académie des sciences de RPDC s’était lancée dans la recherche en matière d’exploitation des mines d’uranium, dont le pays est riche, et de physique nucléaire. Trois ans plus tard est créé un institut de recherches atomiques. A l’époque, les Etats-Unis avaient lancé un programme d’usage civil de l’énergie nucléaire, dont bénéficièrent des alliés non européens comme Taïwan et la Corée du Sud. Pour ne pas être en reste, l’URSS crée un institut de recherche chargé de coordonner la coopération nucléaire au sein du bloc socialiste.
En 1956, Moscou signe avec Pyongyang un accord d’assistance puis, trois ans plus tard, un protocole de coopération technique prévoyant la construction d’une centrale atomique expérimentale en RPDC. En conflit avec Pékin, le Kremlin espérait ainsi « arrimer » Pyongyang à son camp. Les travaux commencèrent sur le site de Yongbyon, à 90 kilomètres au nord de Pyongyang, en 1962, année où les Etats-Unis dotaient la Corée du Sud et le Vietnam du Sud de réacteurs expérimentaux.

Le réacteur expérimental d’une puissance de 2 mégawatts fourni par l’URSS sera opérationnel en 1965. Chaque livraison de combustible nucléaire était assortie d’un engagement de Pyongyang de non-utilisation de celui-ci à des fins militaires. La maîtrise de l’énergie nucléaire était destinée à pallier l’insuffisance en énergie de la Corée du Nord et à démontrer l’avancement scientifique du pays face au Sud. Les archives de l’URSS et des pays d’Europe de l’Est révèlent que, dès cette époque, Pyongyang s’intéressait activement à l’arme nucléaire et faisait des demandes répétées d’informations techniques sur le sujet. Mais Moscou se méfiait de Kim Il-sung, pas assez loyal et peu contrôlable. De son côté, en dépit des traités d’assistance mutuelle de 1961 avec l’URSS puis avec la Chine, ce dernier avait une confiance modérée dans leur soutien.
Le recul de Moscou lors de la crise des missiles à Cuba en 1962 avait inquiété le dirigeant nord-coréen. Le déploiement d’armes atomiques américaines en Corée du Sud à partir de 1958 et le coup d’Etat militaire du général Park Chung-hee à Séoul, en 1961, avaient attisé ses craintes. Il voulut faire de la RPDC une « forteresse imprenable » par une militarisation à outrance. Est-ce à cette époque qu’il décida de se doter de l’arme nucléaire ? Ou bien au début de la décennie suivante, lorsque le rapprochement entre la Chine et les Etats-Unis fit craindre aux deux Corées un revirement de leurs mentors respectifs ?
Pallier les incertitudes des alliances avec Pékin et Moscou, s’assurer une certaine autonomie, rééquilibrer le rapport de force avec le voisin du Sud, et rehausser le prestige du régime afin de préparer l’entrée en scène de son fils comme successeur : voilà la toile de fond de la décision de Kim Il-sung de lancer secrètement un programme nucléaire à finalité militaire. Les Soviétiques furent tenus à l’écart. Premier signe que quelque chose se tramait : au début des années 1970, leurs experts nucléaires cessèrent d’être invités en RPDC.
Grâce à l’expertise de ses spécialistes de l’atome – formés au Japon du temps de la colonisation pour la première génération, puis en URSS pour la seconde – et à l’achat d’équipements à l’étranger, la Corée du Nord réussit à faire passer la puissance de son réacteur expérimental de la filière graphite-gaz à 5 mégawatts. Membre de l’Agence internationale pour l’énergie nucléaire (AIEA) à partir de 1974, Pyongyang avait en outre accès aux archives et informations techniques de celle-ci. « Une mine de données qui joueront un rôle crucial dans ses avancées ultérieures », écrit Jonathan D. Pollack, spécialiste de l’Asie, dans No Exit, North Korea Nuclear Weapons and International Security (« Sans retour, les armes nucléaires de la Corée du Nord et la sécurité internationale », non traduit, 2011).
Cavalier seul et double jeu
La Corée du Nord devient alors capable de produire de petites quantités de plutonium à partir du minerai d’uranium extrait localement. Elle poursuivra sur sa lancée en débauchant des scientifiques de l’ex-URSS, puis en se fournissant en matériels et en technologies au Pakistan. Au début des années 1990, la RPDC avait réussi par ses propres moyens à mettre au point une technologie qui, quarante ans plus tôt, était l’apanage des superpuissances.
Le double jeu nord-coréen a fonctionné jusqu’à la fin des années 1980. Parallèlement à ses activités secrètes, Pyongyang poursuivait sa filière civile. En 1984, l’URSS finit par accepter de fournir à la RPDC quatre réacteurs à eau légère à condition qu’elle adhère au traité de non-prolifération (TNP). Ce qu’elle fit en décembre 1985. Mais Pyongyang fut servi par une erreur de l’AIEA : en raison de mauvais formulaires d’acceptation des clauses de sauvegarde qui lui furent envoyées, la RPDC n’eut à rendre compte de ses activités qu’en décembre 1988. Un nouveau sursis pour satisfaire aux exigences du TNP lui avait été accordé à la suite du constat de cette erreur et les premières inspections n’eurent donc lieu qu’en mai 1992.
Les inspecteurs de l’AIEA confirmèrent les soupçons des services de renseignement américains et soviétiques : la RPDC avait bien un programme nucléaire à visée militaire. Les inspections se poursuivirent jusqu’au début 1993. Mais, en mars, Pyongyang déclarait « inacceptables » les exigences d’enquête approfondies de l’AIEA, qui « violaient sa souveraineté », et annonçait son retrait du TNP. Le bras de fer avec les Etats-Unis risquait de se traduire par une intervention militaire si l’ancien président Jimmy Carter n’était intervenu en effectuant une visite surprise à Pyongyang en juin 1994. Au cours de ses entretiens avec Kim Il-sung, il jeta les bases de l’accord-cadre, Agreed Framework, signé en octobre à Genève.
L’accord n’était pas un traité international appelé à être ratifié, mais un compromis entre gouvernements corroboré par un échange de lettres entre Bill Clinton et Kim Jong-il. Sous la surveillance de l’AIEA, les ambitions nord-coréennes étaient gelées, diminuant les risques de prolifération horizontale (augmentation du nombre d’armes et de pays détenteurs), première préoccupation des Etats-Unis et de leurs alliés. En échange, Washington s’engageait à fournir à la RPDC deux centrales à eau légère par l’entremise d’un consortium international. Mais aussi à lui livrer du pétrole, à normaliser les relations entre les deux pays et à lever l’embargo sur les échanges imposé depuis la fin de la guerre de Corée.
Gesticulations et impasse
L’accord présentait des faiblesses. Il visait à brider, mais non à démanteler, le programme nucléaire nord-coréen et ne prévoyait pas de procédures en cas de non-respect des engagements. Les républicains américains, devenus majoritaires dans les deux Chambres, s’employèrent à faire dérailler le processus. Séoul y contribua aussi : le président sud-coréen Kim Young-sam y voyait un viatique à son régime, sur le point de s’effondrer.
Pendant huit ans, cet accord n’en a pas moins enrayé l’extraction de plutonium à la centrale de Yongbyon. Mais sa portée était compromise : « Aucun des deux côtés n’a respecté ses engagements », estime Graham Allison, directeur du Centre Belfer pour les relations internationales, à Harvard. Pyongyang s’irritait de l’absence de progrès dans la normalisation des relations entre les deux pays et du retard des Etats-Unis à lever l’embargo, tandis que Washington dénonçait la duplicité de la RPDC.

En août 1998, la Corée du Nord tire une fusée porteuse de satellite, une technologie semblable à celle d’un missile de longue portée, provoquant un tollé international. Ce tir, qui témoignait des progrès balistiques de la RPDC, incita Washington à infléchir sa politique et, selon la formule de l’ancien secrétaire à la défense, William Perry, à l’issue d’une mission à Pyongyang, à « prendre la Corée du Nord pour ce qu’elle est, non pour ce que l’on voudrait qu’elle soit ».
Après le premier sommet intercoréen en juin 2000, l’administration Clinton a cherché à placer la question nucléaire dans un accord global : abandon du programme contre des garanties de sécurité, un moratoire sur les missiles, une transformation de l’armistice en traité de paix et une normalisation des relations entre les deux pays. En octobre de la même année, la secrétaire d’Etat Madeleine Albright se rend à Pyongyang. Une visite de Bill Clinton est envisagée. Mais, en fin de mandat, le président américain y renonce. Une décision qui a compromis l’acquis des mois précédents que George W. Bush allait balayer par une politique offensive avec des effets contraires aux objectifs recherchés. Loin d’enrayer les ambitions nucléaires de Pyongyang, la confrontation a accéléré sa longue marche vers le nucléaire.
Le programme nucléaire a longtemps été pour Pyongyang une « carte diplomatique » pour obtenir des concessions. Compte tenu des progrès accomplis (quatre essais atomiques, avancée en matière d’enrichissement de l’uranium et de technologie des missiles balistiques), elle ne l’est plus. « Tôt ou tard, il faudra admettre que la RPDC est devenue de facto un Etat nucléaire », écrit Claude Helper dans La Politique des USA en Corée du Nord : un fiasco (L’Harmattan, 2014). Et en tirer les conséquences : il semble irréaliste désormais de mettre comme préalable à une reprise des négociations avec Pyongyang l’abandon de ses capacités nucléaires. « Le seul objectif réaliste est de minimiser les risques de transfert de technologie ou de matériel », estime le chercheur Jonathan D. Pollak.
Toute future négociation ayant quelques chances d’aboutir devra tenir compte de la détermination nord-coréenne à obtenir des garanties de sécurité et de la volonté chinoise chinois à maintenir la stabilité stratégique dans la région. En brusquant le jeu par son nouvel essai, Pyongyang met à l’épreuve la patience de Pékin. Et prend des risques.