Moscou – Le parquet russe a requis mercredi 23 ans de prison contre la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko, jugée pour le meurtre présumé de deux journalistes dans l’est séparatiste de l’Ukraine.

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Le parquet a requis à son encontre 23 ans de prison et une amende de 100.000 roubles (1.240 euros).

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Le procès de la pilote, jugée depuis l’été dernier par un tribunal de Donetsk, petite ville russe à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne, touche à sa fin, l’accusée devant prendre la parole une dernière fois jeudi, après la plaidoirie de son avocat et avant que le tribunal se retire pour délibérer.

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 Nadia Savtchenko comparait pour avoir, selon l’accusation, transmis à l’armée ukrainienne la position de deux journalistes russes tués par un tir de mortier dans l’est de l’Ukraine à l’été 2014.
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Arrêtée début juillet 2014 sur le territoire russe selon Moscou, Mme Savtchenko accuse de son côté les rebelles pro-russes de l’est de l’Ukraine de l’avoir capturée sur le territoire ukrainien et livrée aux autorités russes.

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 « Je suis innocente. Ma culpabilité n’a pas été prouvée et ne peut pas être prouvée »,
a répété Mme Savtchenko lors de l’audience mercredi, selon ses propos rapportés par les avocats. « Vous ne m’avez pas brisée, et vous ne le ferez jamais », a-t-elle ajouté.

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Elle a estimé par ailleurs que si les journalistes russes avaient porté des casques et des gilets pare-balles ils seraient encore en vie, selon la même source.

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La pilote a également menacé de reprendre une grève de la faim si le juge prenait plus de deux semaines pour délibérer. Dans ce cas, « vous devrez annoncer le jugement à titre posthume », a-t-elle averti.

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Nadia Savtchenko avait déjà observé une grève de la faim de plus de 80 jours pour protester contre sa détention, avant de mettre fin à son action en mars 2015.

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Kiev et les Occidentaux ont à plusieurs reprises appelé Moscou à libérer la jeune femme, qui a été symboliquement élue dans son pays députée du parti de l’ex-Premier ministre Ioulia Timochenko.

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Le parquet russe requiert 23 ans de prison contre la pilote ukrainienne Savtchenko.

Nadia Savtchenko : Ecrits de prison.

Nadia Savtchenko

Sixième lettre de prison, à ma sœur.

Je voulais te raconter un truc drôle sur ma grève de la faim. Pendant mes 37 jours de grève de la faim. Je n’ai mangé que deux fois. La première fois, c’était un bonbon « Duchess ». Dans la courette où on m’emmène me promener, les taulards foutent, s’ils en ont, dans les cachettes entre les briques, des cigarettes, des allumettes, des bonbons pour ceux qui sont dans les cachots, car on leur confisque tout et ils ne peuvent pas fumer. C’est pourquoi la courette est le point de contrebande. Moi aussi j’y mets des trucs quand j’en ai. Et, comme je n’ai pas de cigarettes en ce moment, j’en prends dans les cachettes. Un jour, j’y ai trouvé six bonbons et j’en ai mangé un. Je n’ai pas voulu en manger plus parce que je me suis dit que ça resterait pour quelqu’un d’autre. Les flics, pour la plupart, connaissent ces cachettes. Mais il y a, parmi eux, des types normaux qui ne les vident pas. Par contre, il y a des salopards qui, avant d’emmener à la promenade les prisonniers de la cellule suivante, enlèvent des cachettes tout ce que ceux de la cellule précédente y ont laissé. Une ordure reste une ordure !

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La deuxième fois que j’ai mangé, c’est aujourd’hui. J’ai nettoyé à fond ma cellule avant la bénédiction de l’eau [fête religieuse, NDT]. Dans ma cellule, il y a une étagère assez profonde où, avant, je mettais des aliments. Comme je n’ai plus de produits alimentaires depuis longtemps,  je n’y regardais plus, et voilà que j’y ai jeté un coup d’œil et ai senti l’odeur du poisson fumé. Avant, je commandais pour la semaine, au magasin, 200 grammes de saumon fumé. La veille du Nouvel An, j’ai commandé 150 grammes de caviar rouge (des œufs de saumon) que j’espérais manger pendant les fêtes, mais comme on a installé dans ma cellule une voisine, nous avons mangé chacune une tartine avec du caviar. Et puis j’ai commencé ma grève de la faim. Et on lui a rendu le caviar. Donc, sur l’étagère d’où venait l’odeur, je n’ai évidemment pas trouvé de poisson, mais j’ai trouvé une poignée de miettes de pain que j’ai écrasées pour les donner aux moineaux et j’ai trouvé aussi un œuf de saumon séché. Oh j’ai dévoré les miettes ! Je me suis rappelée ma mère parlant de la famine de 1933 et je les ai mangées avec un grand plaisir. Et puis j’ai posé l’œuf de saumon sur ma langue, et je l’ai savouré et j’ai pris mon pied. Ce n’est pas que j’avais faim. La faim ne me torture plus depuis longtemps. Tout simplement, ma main n’a pas fait le mouvement de jeter la nourriture… Ne dis pas tout cela à maman car cela la fera pleurer. Et ce n’est pas la peine d’achever son système nerveux déjà très éprouvé. Et ne l’imprime nulle part car tu trahiras les secrets de la prison – d’accord ?

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Bring back our girl !

Bon comme un citron bien rond !

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