Le président des Républicains détaille ses propositions écologiques et commente l’actualité politique.


Pas encore candidat, mais déjà des propositions. Nicolas Sarkozy esquisse un programme écologique. Il en profite pour tacler la politique environnementale de François Hollande. Le ton est offensif et les positions fermes. La fermeture de Fessenheim ? « Une erreur historique« . La part du nucléaire dans la production d’électricité ? « Nous abrogerons l’objectif de ramener à 50 % » L’ancien président de la République se permet même de critiquer le « cynisme » d’Emmanuel Macron.
Morceaux choisis.
- La fermeture de Fessenheim, une « erreur historique »
Le président des Républicains, qui tiennent une convention sur l’énergie ce mardi, affirme qu’il ne faut pas fermer la centrale nucléaire de Fessenheim. Il fustige « une erreur historique ». « À lui seul, le site de Fessenheim fournit notamment l’électricité de toute la région Alsace. Elle rapporte plus de 300 millions d’euros de bénéfices à EDF et elle ne pose aucun problème de sécurité », argumente Nicolas Sarkozy. Il dénonce une « pure tactique électorale » dont le but est de « rattraper désespérément les écologistes ». François Hollande a annoncé la signature cette année du décret de fermeture de la centrale. « On est très loin du sens de l’État », juge l’ancien président de la République.
- Part du nucléaire : « Nous abrogerons l’objectif de ramener à 50 % »
Mesure phare du candidat Hollande en 2012, l’objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production de l’électricité serait annulé si Les Républicains étaient de retour au pouvoir. « Le nucléaire est un atout pour la compétitivité française. Considère-t-on que la France a trop d’atouts ? » questionne Nicolas Sarkozy. « Il n’y a simplement aucune alternative crédible à l’énergie nucléaire. Il faut donc maintenir le parc actuel et investir pour développer une nouvelle génération de centrales », préconise-t-il précisant que la France est le pays européen qui « émet le moins de gaz à effet de serre ».
- Ouvrir le capital d’EDF
Face aux difficultés rencontrées par EDF, Nicolas Sarkozy préconise d’ouvrir le capital d’EDF pour « lui permettre d’investir dans son développement : investir dans l’EPR, et notamment en Grande-Bretagne, mais aussi investir pour développer un nouveau modèle de centrales ». Il milite pour une ouverture partielle, car le « nucléaire est une activité stratégique ».
- Favorable au gaz de schiste
Président de la République, Nicolas Sarkozy avait interdit en 2011 les recherches sur cette énergie. Dans l’opposition, le leader des Républicains y apparaît comme favorable.
« Les Républicains doivent être la formation politique qui croit au progrès, à la science et au développement (…) Il ne s’agit pas de savoir si l’on est pour ou contre le gaz de schiste, mais de laisser la recherche se poursuivre (…) Au nom de la responsabilité, on étudie d’abord et on prend ensuite les décisions qui s’imposent », détaille le chef de l’État.
- « Nuit debout, jour couché »
Pour lui, ils n’ont « rien dans le cerveau ». Nicolas Sarkozy persiste et signe dans le JDD sur les militants de Nuit debout. « La vérité, c’est que c’est un mouvement d’extrême gauche qui n’est porteur d’aucune idée constructive. Et que le gouvernement a laissé faire pour des raisons, là encore, purement électorales. Nous payons très cher la faiblesse et la perte d’autorité au plus haut sommet de l’État. » Il oppose les Français, « jour debout, nuit couché » avec les militants « nuit debout, jour couché ».
- Macron, un « cynique »
Comme lui, Emmanuel Macron a défié l’autorité du chef de l’État. Comme lui à l’époque de Jacques Chirac, il a été ouvertement tancé par le président. Nicolas Sarkozy revient sur la « Macronmania ». « J’aime ce qui est franc et authentique, ce qui est sincère. M. Macron a été le plus proche collaborateur de François Hollande (…) c’est-à-dire au moment où a été enclenchée et votée la pire stratégie d’augmentation des impôts que la France ait jamais connue (…) Cela fait deux ans qu’il est ministre de l’Économie et qu’il ne cesse pourtant de dénoncer la politique qu’il est en charge d’appliquer. Je pense que c’est du cynisme« , tacle le président des Républicains. Et de conclure : « Il vient nous expliquer qu’il n’est pas de gauche. Il est de quoi alors ? Quelle est la couleur du cynisme ? »