QUESTION DU JOUR: Sur Twitter, nombreux sont les sceptiques qui pensent que le vol des bijoux de la starlette ne serait en réalité qu’un moyen pour elle de récupérer du cash…
Braquée dans son hôtel particulier parisien, Kim Kardashian (ici à Paris le 29 septembre 2016), s’est fait voler pour 10 millions de dollars de bijoux, dont sa bague de fiançailles.
« Ça sent l’arnaque ». L’affaire était trop énorme pour que les apprentis complotistes ne s’en emparent pas. Pour eux, c’est sûr, l’agression de Kim Kardashian dans une luxueuse résidence hôtelière à Paris en pleine Fashion Week a quelque chose de louche. La machine à complot s’emballe et l’explication est toute trouvée : le braquage au cours duquel la star de 35 ans a été ligotée et délestée de 9 millions d’euros de bijoux ne serait qu’une vulgaire fraude à l’assurance. Sur Twitter, les adeptes de la théorie du complot s’en donnent à cœur joie.
« Récupérer du cash »
Pour la Fédération Française de la Bijouterie et de la Joaillerie (UFBJOP), cela ne fait aucun doute : Kim Kardashian devrait être intégralement remboursée des 9 millions d’euros de bijoux qui lui ont été dérobés. La raison est simple : quand on est une star multimillionnaire qui parade avec des bijoux à plusieurs millions de dollars, on assure ses arrières. Dès l’achat des précieux joyaux, des contrats d’assurance sont signés pour assurer un dédommagement total à leurs propriétaires si malheur venait à arriver. Ce ne serait donc qu’une question de temps avant que les bijoux volés ne se transforment en cash pour la jeune femme. Des deux côtés de l’Atlantique, cette issue alimente les internautes persuadés que toute l’affaire n’est qu’une arnaque et que la (fausse) agression a été commanditée.
Laurent Baffie, avec la poésie qu’on lui connaît, émet lui aussi l’idée que le braquage serait bidon et orchestré dans le but de récupérer du cash.
Même une partie de la presse semble sceptique. Le NY Daily News estime pour sa part que « c’est trop beau pour être vrai ».
Payer les dettes.
Connus entre autres pour leurs fortunes respectives évaluées à plusieurs dizaines de millions de dollars, Kim Kardashian et son époux Kanye West ne seraient peut-être pas aussi pourvus qu’ils le laissent entendre. Pire encore, il existe des rumeurs selon lesquelles le couple bling-bling serait criblé de dettes. « Je pense que le braquage de Kim K est une fraude à l’assurance. 11 Millions de dollars de bijoux transformés en 11 millions de dollars de cash. Et le cash paye les dettes de Kanye », analyse une internaute.
Là encore, l’argument fait mouche auprès des complotistes, qui par ailleurs s’interrogent du système de sécurité si pauvre déployé autour de la star de téléréalité. D’autant qu’au moment des faits, le garde du corps de la jeune femme s’était absenté pour escorter Kourtney, la sœur de Kim, en boîte de nuit.
« Quelqu’un peut croire que Kim serait descendue dans un hôtel où il n’y a pas de caméra », se demande un internaute.
« Toute seule dans un appartement avec 9 millions de dollars en bijoux ? Lol », plaisante un autre.
Même le fait que Kanye West ait été en plein concert à plusieurs milliers de kilomètres de là au moment des faits sonne faux pour les plus suspicieux, qui y voient un alibi.
Pour l’heure, alors que Kim Kardashian est retournée aux Etats-Unis, la justice française est à pied d’œuvre pour retrouver les auteurs des faits.
Agression ou coup monté ? Kim Kardashian, cible de choix pour les complotistes.

Depuis son agression à Paris, des complotistes accusent la star d’avoir organisé son propre cambriolage pour toucher les assurances… ou faire en sorte que Los Angeles récupère les JO 2024 !
Dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 octobre, la police est intervenue après une agression dans le discret hôtel No Address, où séjournait Kim Kardashian. La jeune femme ainsi que sa porte-parole, ont indiqué que deux personnes, armées et déguisées en policiers, se sont introduites dans la suite de la star, l’ont ligotée et enfermée dans la salle de bain avant de lui dérober 9 millions d’euros de bijoux.
Mais cette version, beaucoup d’internautes n’y croient pas. Ils accusent Kim Kardashian d’avoir menti, simplement pour faire parler d’elle. Après tout, utiliser sa vie privée à des fins de publicité, n’est-ce pas son métier ? Voilà qui en fait en tout cas une cible de choix pour les théories complotistes, qui fleurissent sur internet depuis maintenant 72 heures. Kim Kardashian a-t-elle organisé sa propre agression ?
Booster la candidature de LA aux JO ?
Un cambriolage dont les circonstances sont violentes, un butin dont la terre entière connaît les moindres caractéristiques, un mari qui interrompt son concert à l’autre bout de la planète en invoquant « des raisons familiales »… L’histoire est beaucoup trop belle pour ceux qui doutent de la véracité du témoignage de la star.
Bouts de phrases tronqués, sources indéfinies, zones d’ombres dues à l’enquête… Sur internet, ils font feu de tout bois, échafaudant des scénarios toujours plus délirants pour discréditer le témoignage de Kim Kardashian, voire lui attribuer de malveillantes intentions.
Chaque étape, chaque détail de la soirée ouvre ainsi la voie à une possible machination : il serait impossible que la star ait été seule dans la suite au moment des faits ; l’agression aurait été « programmée » pour survenir en plein milieu d’un concert de Kanye West, de sorte qu’il puisse simplement annuler la performance sans rembourser ses fans…
Il y a la thèse du coup de pub : le couple aurait organisé ce coup médiatique pour revenir sur le devant de la scène, jaloux de la surexposition du couple Brad Pitt-Angelina Jolie, après l’annonce de leur divorce.
Et aussi la thèse du coup politique : la star aurait manigancé cette mise en scène pour que Los Angeles récupère l’organisation des JO de 2024, parce que sa ville est en compétition avec Paris.
Les complotistes ont d’ailleurs trouvé une faille dans le récit de Kim Kardashian : il est impossible d’enfermer quelqu’un dans une salle de bain, parce que comme chacun sait, le verrou est à l’intérieur…
Faire parler d’elle ?
Et si Kim Kardashian s’était inspirée de l’histoire de Ryan Lochte aux Jeux olympiques de Rio ? Le champion américain de natation avait prétendu s’être fait braquer par de faux policiers en sortant d’une soirée, alors qu’il avait en fait dégradé une station-service, en état d’ébriété.
Son mensonge avait suscité un tollé international, alors que la sécurité des sportifs faisait justement partie des craintes de toutes les fédérations lors des jeux. Pour certains internautes, Kim Kardashian chercherait à se payer une longue interview sur une chaîne nationale, comme Lochte après son retour.
Arnaquer l’assurance ?
D’autres y voient aussi l’orchestration d’une gigantesque arnaque à l’assurance, au prétexte que Kanye West aurait besoin d’argent… en dépit de ses réguliers excès de mégalomanie. En début d’année, le musicien avait en effet déclaré sur Twitter « être en déficit » de 53 millions de dollars. L’agression arriverait donc à point nommé pour renflouer les caisses, par l’intermédiaire des polices d’assurance.
Le problème, c’est que si on y fait davantage attention, cette « dette » de 53 millions de dollars que Kanye West a évoquée correspond en réalité au montant des investissements qu’il a réalisés ces treize dernières années pour créer ses clips, ses films et ses différentes collections de vêtements. On passera de fait sur le deal récent qu’il a signé avec Adidas et qui lui a visiblement permis d’offrir un nouveau diamant de 20 carats à son épouse.
Par ailleurs, tous les éléments que la police ne communique pas au sujet de l’enquête font l’objet d’hypothèses dont la simple énonciation a rapidement un effet performatif, sur le plan de la vérité. Des soupçons dont la légitimité est corroborée quand TMZ, un grand site people américain, publie un article disant que « la police française pense à un coup monté« . Peu importe que ce langage soit très étranger aux habitudes des autorités françaises quand il s’agit d’évoquer un fait divers.
Kardashian, « une célébrité post-moderne »
Inutile d’aller plus loin, toutes ces histoires nous disent une chose : Kim Kardashian est une cible idéale pour tous les théoriciens du complot qui s’expriment sur les réseaux sociaux. Dans le paysage de la pop culture, elle génère autant d’amour que de haine et l’expression de ce sentiment, quel qu’il soit, prend toujours un caractère extrême. Conséquence : sa mésaventure ne peut être que complètement de sa faute, que le résultat d’une conspiration.
Si les gens qui la détestent ne pensent pas une seconde qu’elle puisse effectivement avoir été victime d’une agression, c’est peut-être parce qu’elle se situe à l’intersection de différents tropismes, chacun particulièrement prompt à susciter des réactions négatives sur internet. Kim Kardashian est avant tout une femme, avant d’être riche et célèbre. Après son agression, les premières voix qui se sont élevées pour s’émouvoir et la soutenir sont celles de ses fans, mais aussi celles des militantes féministes, qui dénoncent régulièrement la remise en question des témoignages de victimes d’agression.
Ensuite, comme l’explique la spécialiste américaine de la pop-culture Anne-Helen Petersen, Kim Kardashian est une star de la téléréalité, perçue comme une célébrité « sans talent (…), célèbre parce qu’elle est célèbre, ou pour être apparue dans une sex-tape avec une vedette de série B. » Cette image lui colle à la peau même si ce stigmate commence à dater, au regard de la carrière commerciale que mène Kim Kardashian d’une main de maître depuis 2007. On ne peut pas empocher environ 30 millions de dollars par an en se tournant les pouces.
Peu importe aussi que le « Time » la classe dans le Top 100 des personnalités les plus influentes du monde, elle sera toujours considérée par une bonne partie du monde comme un pique-assiette vénal qui a fait sa fortune sur le dos de la bêtise.
Anne-Helen Petersen définit son statut comme l’archétype d’une forme de célébrité « post-moderne » : « en surface et sans substance ». Pour ses détracteurs, ce qu’elle incarnerait (à savoir la cupidité, la quête perpétuelle de notoriété et la vacuité) suffit donc à disqualifier son témoignage et à lui attribuer des velléités de manipulation. L’auteure britannique Caroline O’Donoghue résume la situation en une phrase :
« Il n’y a pas de victime parfaite. Les femmes qui sont attaquées dans leur sommeil ne sont pas toujours d’humbles professeures des écoles : parfois, ce sont des célébrités qui possèdent des millions en bijoux. »