Une nouvelle journée d’horreur en Syrie, mardi 4 avril. Au moins 58 personnes sont mortes, dont 11 enfants, dans une attaque probablement chimique à Khan Cheikhoun.
Attention, certaines images peuvent choquer.
Que s’est-il passé ?
« Ce matin, à 6h30, heure locale, 5h30 heure de Paris, des avions militaires ont pris pour cible Khan Cheikhoun », a déclaré Mounzer Khalil, directeur des services de santé d’Idleb, lors d’une conférence de presse. « Nous avons entendu des bombardements (…) Nous avons accouru dans les maisons et il y avait des familles mortes dans leurs lits. On a vu des enfants, des femmes et des hommes morts dans les rues ».
Le bilan de l’attaque varie selon les sources. En plus des 58 morts, le directeur des services de santé d’Idleb parle de 300 blessés. La chaîne de télévision Orient News, favorable à l’opposition syrienne, fait état de 150 blessés. L’OSDH évoque pour sa part 60 blessés.
Par ailleurs, quelques heures plus tard, un autre raid aérien a touché une clinique qui soignait les victimes de l’attaque précédente, selon le New York Times (en anglais) qui cite plusieurs témoins. Le principal hôpital de la ville était fermé à cause d’une attaque aérienne survenue quelques jours plus tôt.
Est-ce une attaque chimique ?
Selon l’OSDH, les victimes ont souffert d’intoxication ou d’évanouissement. Certaines victimes « ont les pupilles dilatées, des convulsions, de la mousse sortant de la bouche », a expliqué Hazem Chahwane, un secouriste interviewé dans l’un des hôpitaux de la ville. D’après des sources médicales, ces symptômes correspondent à une attaque à l’aide d’agents chimiques.
Par ailleurs, les attaques au chlore, très fréquentes dans le nord de la Syrie, ne tuent pas autant de personnes, précisent des sources médicales. Avec le chlore, qui se dissipe rapidement, les personnes qui succombent sont souvent celles prises au piège dans un espace clos. Or à Khan Cheikhoun, au vu du nombre de victimes et des symptômes décrits par les médecins, ce sont d’autres agents chimiques ou toxines interdites qui pourraient être à l’origine de l’attaque.
Qui est à l’origine de l’attaque ?
L’opposition syrienne a accusé le régime de Bachar al-Assad d’avoir mené cette attaque. En milieu d’après-midi mardi, Damas n’avait pas officiellement réagi, mais une source de sécurité a dénoncé une « calomnie » : « [Les insurgés] tentent de remporter une [victoire] médiatique après avoir échoué à remporter [une victoire] sur le terrain », a indiqué un haut responsable à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
Par ailleurs, l’armée russe a annoncé n’avoir mené aucun raid aérien dans la zone touchée. « Les avions de l’armée de l’air russe n’ont mené aucune frappe dans la zone de la localité de Khan Cheikhoun », a assuré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Quelles sont les réactions ?
Par la voie de son ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, la France a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU après cette attaque.
« Une nouvelle attaque chimique particulièrement grave a ciblé, ce matin, la province d’Idleb. Les premières informations font état d’un très grand nombre de victimes, y compris des enfants », a déclaré Jean-Marc Ayrault. « L’utilisation d’armes chimiques constitue une violation inacceptable de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) et un nouveau témoignage de la barbarie dont le peuple syrien est victime depuis tant d’années », a ajouté le chef de la diplomatie française en condamnant un « acte ignoble ».
« Les nouvelles reçues aujourd’hui sont abominables. Cela nous rappelle tristement que la situation sur le terrain continue d’être dramatique dans nombre de secteurs de Syrie », a déclaré à la presse Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne. « Manifestement, le premier responsable est le régime, car c’est lui avant tout qui a le devoir de protéger sa population », a-t-elle continué.
Quant à la Turquie, dont la frontière jouxte la province d’Idleb, elle a condamné un « crime contre l’humanité » susceptible de faire échouer le processus de paix en cours à Astana, au Kazakhstan.
Bachar Al-Assad pointé du doigt.
L’opposition a accusé le régime syrien d’avoir mené cette attaque. L’armée syrienne a « démenti catégoriquement » être responsable. L’armée russe, principal soutien du régime, a quant à elle affirmé n’avoir mené aucun raid aérien dans la zone touchée.
: Ce médecin britannique qui se trouve en Syrie est catégorique : il s’agit d’une attaque chimique, au gaz sarin selon lui, et non au chlore.
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• L’Union des organisations de secours et soins médicaux évoque 100 morts et 400 blessés, victimes d’asphyxie.
• Au moins 58 civils ont été tués, dont 11 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
: François Hollande évoque la « responsabilité » de Bachar Al-Assad dans ce « massacre », après l’Dans un communiqué, le ministre condamne un « acte ignoble » après l’attaque chimique à Khan Cheikhoun. « Les premières informations font état d’un grand nombre de morts, y compris des enfants » dans la province d’Idleb, précise-t-il.
josephhokayem
A reblogué ceci sur Histoire militaire du Moyen-Orient.
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