Le chef du mouvement al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda en Syrie, a lancé le 12 octobre 2015, un appel au meurtre.
Il a promis une prime à quiconque tuerait le président syrien et le chef du Hezbollah libanais qui le soutient.
Même, précise-t-il, si c’est un membre de leur famille ou de leur communauté qui réussit à mettre fin à leur histoire.
Ecrasé par le poids des combattants de Daech, pourchassé par l’armée de Damas et bombardé par l’aviation de Moscou, le mouvement al-Nosra, la branche armée d’al-Qaïda en Syrie est sorti de sa réserve.
Effigies du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, et du président syrien, Bachar al-Assad, vendues en porte-clés dans des boutiques de souvenirs de Damas en septembre 2013.
Mettre fin à l’histoire de Bachar al-Assad
Dans un enregistrement audio, son chef, Abou Mohamed al-Joulani, s’est livré à un véritable appel au meurtre en s’engageant à payer «trois millions d’euros à quiconque tuerait Bachar al-Assad et mettrait fin à son histoire».
«Combien de temps encore le sang des musulmans va-t-il couler pour un homme qui aime son pouvoir ?», s’est-il interrogé, avant de promettre de verser cette récompense même si Assad était tué par un membre de sa famille. Il s’est engagé, de surcroît, à faire protéger par le Front le meurtrier et sa famille.
Dans la foulée, al-Joulani a promis également une prime de «deux millions d’euros à quiconque tuerait Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah» qui prête main forte au régime depuis les premières heures du conflit.
Là aussi «même si c’est un membre de sa famille ou de sa secte», a-t-il ironisé sur la communauté chiite.
Le chef d’al-Nosra a délivré d’autres directives tactiques dans son message. Outre l’élargissement de la bataille aux villages alaouites de la région de Lattaquié, il appelle à multiplier les attaques contre la Russie, engagée depuis deux semaines dans des bombardements contre ses combattants.
Appel aux Moujahidine du Caucase à soutenir le peuple syrien
«J’appelle les Moujahidine du Caucase à soutenir autant qu’ils peuvent le peuple de Syrie. Si l’armée russe tue notre population, tuez sa population, si elle tue nos soldats, tuez les siens», a-t-il recommandé en application de la loi du Talion.
Début de réponse à cet appel ? Deux obus, tirés par des rebelles positionnés autour de la capitale, sont tombés mardi 13 octobre dans l’enceinte de l’ambassade de Russie à Damas, sans faire de victime.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est empressé de dénoncer «un attentat terroriste», justifiant la poursuite des frappes contre les groupes rebelles.
L’Etat islamique veut perpétrer des attentats en France et en Europe avec des jihadistes étrangers.
Daech menace l’Europe de « frappes obliques »
Des attentats perpétrés en France par des étrangers… C’est le scénario désormais redouté par les autorités. Nous avons pu avoir accès à un rapport confidentiel des services français de renseignement. Ils évoquent une nouvelle stratégie des terroristes de Daech :

les « frappes obliques ».
Frapper de manière oblique, ça voudrait dire pour Daech envoyer des djihadistes français commettre un attentat en Allemagne ou en Espagne et, dans le même temps, demander à des combattants allemands ou espagnols de perpétrer une attaque sur le sol français.
Selon les auteurs du rapport, la stratégie est assez claire. Il s’agit pour les terroristes d’échapper à la vigilance des services de renseignement. Un Français qui rentre de Syrie a de fortes chances d’être repéré puis surveillé par la DGSI. Le risque est moindre s’il se trouve dans un pays étranger.

Daech parie sur le manque d’échange d’informations des pays européens.
Daech partirait du principe que les pays européens n’échangent pas toutes les informations sur leurs ressortissants fichés. Ce qu’a d’ailleurs révélé l’attaque du Thalys au mois d’août. Le suspect avait été repéré en Espagne, en France, en Allemagne et en Belgique, mais les pays entre eux avaient peu ou mal communiqué.
Selon nos informations, au mois de septembre, les services de renseignement estimaient à 500 le nombre de Français présents dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak (dont 160 femmes et une dizaine de mineurs combattants). Plus de 130 Français seraient morts au combat. Plus de 1.700 Français auraient été « formellement identifiés pour leur implication dans le djihad ».
L’Etat islamique cherche à brouiller les cartes afin de commettre des attentats en Europe.
Selon un rapport confidentiel des services français de renseignement révélé par la radio France Info, le mouvement djihadiste Daech voudrait envoyer des djihadistes français commettre un attentat en Allemagne ou en Espagne et, dans le même temps, demander à des terroristes allemands ou espagnols de perpétrer une attaque sur le sol français.
Selon les auteurs du rapport, la stratégie est assez claire. Il s’agit pour les terroristes d’échapper à la vigilance des services de renseignements. Un Français qui rentre de Syrie a de fortes chances d’être repéré puis surveillé par la DGSI. Le risque est moindre s’il se trouve dans un pays étranger. Daech parie sur le manque d’échange d’informations des pays européens pour mieux les « punir » de leur intervention en Syrie.
Rappelons que plus de 1.700 Français auraient été « formellement identifiés pour leur implication dans le djihad ».